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Rencontre Rapide Pres De Chez Soi. Fils de Louis XIII, il naquit le 16 septembre 1638, aprĂšs vingt-trois annĂ©es dâun mariage stĂ©rile. Cette circonstance lui fit donner le surnom de DieudonnĂ©, quâon oublia pendant la guerre civile de la Fronde et quâil fit oublier encore plus quand il rechercha et obtint le nom de Grand. Il nâavait que cinq ans lorsque la mort de Louis XIII lâappela sur le trĂŽne, en 1643. Les troubles de la minoritĂ© sont liĂ©s Ă Anne dâAutriche, la duchesse de Longueville, Mazarin, le cardinal de Retz, Turenne, etc. Nous ne parlerons ici de ces troubles que pour observer leur influence sur le caractĂšre dâun roi qui, par lâaction de sa volontĂ©, sut prendre tant dâempire sur les Ă©vĂ©nements du siĂšcle le plus illustre et se montra comme le bon sens qui commande au gĂ©nie. On a beaucoup dit que son Ă©ducation fut nĂ©gligĂ©e Ă dessein et quâil manqua des Ă©lĂ©ments de lâinstruction la plus commune. Cette opinion mĂ©rite dâĂȘtre examinĂ©e. On lui avait donnĂ© pour prĂ©cepteur lâun des hommes les plus distinguĂ©s de ce temps, PĂ©rĂ©fixe, Ă©vĂȘque de Rodez ce prĂ©lat Ă©crivit pour son royal Ă©lĂšve cette Vie de Henri IV qui, par lâintĂ©rĂȘt merveilleux du sujet, la candeur et la facilitĂ© de la narration et le parfum de vertu qui sây fait sentir, est regardĂ©e comme un des chefs-dâĆuvre de la biographie moderne. Il nâest point Ă prĂ©sumer que ce digne prĂ©lat pĂ»t ĂȘtre infidĂšle Ă ses devoirs dâinstituteur ; et nâĂ©tait-ce pas en remplir les devoirs que de rendre familiers Ă son Ă©lĂšve les exemples du meilleur et du plus grand des rois de sa dynastie ? Le jeune Louis, douĂ© dâun tempĂ©rament actif et vigoureux, de toutes les grĂąces et de tous les dons extĂ©rieurs, rĂ©ussissant Ă merveille dans lâĂ©quitation, dans les armes, aux jeux du mail et de la paume, se montra moins appliquĂ© aux Ă©tudes sĂ©rieuses. Il apprit cependant le latin et il parlait avec facilitĂ© lâitalien et lâespagnol. Les sociĂ©tĂ©s polies, les cercles brillants oĂč la reine sa mĂšre introduisit les agrĂ©ments et la galanterie du fameux hĂŽtel de Rambouillet, avec moins dâinstruction et de pĂ©danterie, durent lâhabituer de bonne heure Ă un tact dĂ©licat et Ă ce sentiment des convenances que depuis il unit si bien Ă lâart de rĂ©gner. SĂ©rieux, timide, docile et bienveillant, il apprit Ă Ă©couter, sans dĂ©daigner de plaire ; et la conversation devint pour lui un utile supplĂ©ment Ă des Ă©tudes fort imparfaites. La guerre de la Fronde, qui contraria ses Ă©tudes, servit beaucoup Ă son caractĂšre. DĂšs son adolescence, il ne vit autour de lui que les pĂ©rils du trĂŽne. Combien de fois nâentendit-il pas la reine sa mĂšre dĂ©plorer les intrigues des courtisans quâelle avait comblĂ©s de ses dons, des favorites auxquelles elle avait confiĂ© ses pensĂ©es les plus intimes ! Quelle source continuelle dâĂ©tonnement et dâinstruction pour cette jeune Ăąme quâune guerre civile conduite par les dĂ©positaires des lois, que des sĂ©ditions et de nouvelles barricades commandĂ©es par un prĂ©lat ! Combien de fois ne fut-il pas troublĂ© dans ses exercices, dans ses jeux, par des pĂ©rils imminents, par des fuites prĂ©cipitĂ©es ! Que de mauvais gĂźtes ! que dâasiles peu sĂ»rs ! Le sort de ses jeunes annĂ©es semblait le mĂȘme que celui de lâenfance de Charles IX. On ne parlait que de lâarracher Ă la reine sa mĂšre. LâĂ©vĂ©nement dâun combat pouvait le rendre prisonnier de courtisans rebelles qui lui auraient dictĂ© des ordonnances pour proscrire sa mĂšre. Il avait prĂšs de dix ans quand la guerre de la Fronde commença ; il en jugeait les divers Ă©vĂ©nements avec une sagacitĂ© dâesprit assez remarquable. Lorsque, au commencement des troubles parlementaires, la cour reçut la nouvelle de la victoire de Lens remportĂ©e par le grand CondĂ© sur lâarmĂ©e espagnole VoilĂ , sâĂ©cria le jeune roi, une victoire qui va bien chagriner MM. du parlement de Paris. » Cependant la France pouvait citer, mĂȘme alors, quelques succĂšs extĂ©rieurs. Comme pour donner le prĂ©sage dâun rĂšgne ornĂ© et surchargĂ© de gloire militaire, cinq jours aprĂšs lâavĂšnement de Louis XIV au trĂŽne, le grand CondĂ©, alors duc dâEnghien, remportait Ă vingt-deux ans la victoire de Rocroy, la plus glorieuse des journĂ©es qui eussent signalĂ© les armes françaises depuis les batailles de Bovines et de Marignan. Les victoires de Fribourg, de Nordlingen et de Lens, dues au mĂȘme hĂ©ros, le prĂ©sentaient comme lâhĂ©ritier du gĂ©nie, de la fortune et de la valeur de Gustave-Adolphe. Sâil avait un rival, câĂ©tait dans les rangs de lâarmĂ©e française quâil fallait le chercher. Le vicomte de Turenne, avec des succĂšs moins brillants et moins constants, perfectionnait encore plus la tactique militaire et donnait Ă la France le plus sĂ»r boulevard des empires, une excellente infanterie. La fortune voulut que ces deux hĂ©ros, qui avaient Ă©pouvantĂ© et accablĂ© les deux branches de la maison dâAutriche par des succĂšs noblement combinĂ©s, fussent opposĂ©s lâun Ă lâautre sans inimitiĂ© dans la guerre civile et changeassent de rĂŽle et de parti, comme afin de pouvoir mesurer encore leurs talents militaires. La guerre de la Fronde fut tristement illustrĂ©e par la rivalitĂ© de ces deux grands capitaines, et nâeut pour ainsi dire dâautre rĂ©sultat que dâentretenir dans la nation un esprit guerrier, dĂ©jĂ trop enflammĂ© par les succĂšs prĂ©cĂ©dents de ces mĂȘmes hĂ©ros. Au milieu de ces troubles, Mazarin eut la gloire de fonder le droit public de lâEurope, par le traitĂ© de Munster et par la paix de Westphalie, sur les bases les plus nobles que la politique pĂ»t se proposer ; car le seul but de ces deux traitĂ©s semblait ĂȘtre de protĂ©ger les petits Ătats contre lâambition des grandes monarchies. Les coups que le cardinal de Richelieu, que le hĂ©ros suĂ©dois, que les protestants dâAllemagne, que Turenne, CondĂ© et le cardinal Mazarin lui-mĂȘme avaient portĂ©s Ă lâambition et Ă la puissance de la maison dâAutriche, avertissaient tout autre souverain quâil nâĂ©tait plus temps de songer Ă la monarchie universelle. Mais la France sâĂ©levait et la possession de lâAlsace, que lâheureux Mazarin lui avait assurĂ©e, ne semblait ĂȘtre que le premier essai de ses forces nouvelles. Tandis que lâempereur dâAllemagne se fĂ©licitait dâĂ©chapper par divers sacrifices et dâhumiliantes concessions Ă une vaste ruine, la branche autrichienne dâEspagne, plus fiĂšre, moins abattue, refusait dâentrer dans le traitĂ© de Westphalie, continuait la guerre et nous opposait ce mĂȘme prince de CondĂ© qui, dans quatre victoires, avait si cruellement chĂątiĂ© son orgueil. Mazarin jouissait alors dâune puissance absolue. La guerre civile cessa quand le parlement ouvrit les yeux sur le crime dâavoir appelĂ© les Espagnols Ă son secours contre le roi, quand il sut apprĂ©cier le repentir lucratif des courtisans ; enfin, lorsque CondĂ©, bien peu digne alors du surnom de Grand, commanda ou laissa exĂ©cuter lâincendie de lâhĂŽtel de ville et le meurtre de quelques Ă©chevins signalĂ©s par leur esprit de modĂ©ration. Les bourgeois de Paris, qui sâĂ©taient habituĂ©s Ă de funestes combats, eurent assez dâhonneur et de bon sens pour sâindigner et sâĂ©pouvanter des excĂšs de la multitude. Dans lâĂ©tourdissement gĂ©nĂ©ral et la lassitude commune, personne ne sâavisa de songer Ă des stipulations pour la libertĂ© publique. Le cardinal nâeut quâĂ faire semblant de subir un nouvel exil pour dĂ©sarmer les Parisiens ; et bientĂŽt ils le virent rentrer au Louvre sans Ă©tonnement comme sans terreur. La Fronde finit par rire dâelle-mĂȘme et de ses hĂ©ros. Mazarin ne se vengea quâen mettant tout doucement la France au pillage, non au profit du roi, mais au sien il parut ne regretter que dâavoir Ă©tĂ© jusque-lĂ trop dĂ©sintĂ©ressĂ©. La reine Anne trembla devant le favori quâelle avait protĂ©gĂ© avec une constance si opiniĂątre et si pĂ©rilleuse. Mazarin sut habilement se servir des vertus naissantes et de lâesprit judicieux du jeune roi pour contenir son ardeur de gouverner. Louis XIV, attribuant au gĂ©nie de son ministre lâheureux dĂ©nouement de la guerre civile, crut que lâautoritĂ© absolue dont il devait recueillir lâhĂ©ritage avait Ă©tĂ© transmise par Richelieu Ă Mazarin. Il considĂ©ra celui-ci comme un pĂšre, Ă lâautoritĂ© duquel il ne pouvait succĂ©der quâaprĂšs sa mort, et se prĂ©para par des Ă©tudes secrĂštes aux grands devoirs qui lui seraient alors imposĂ©s. Mazarin voulut, Ă lâexemple de Richelieu, essayer de la gloire militaire. Il se rendit aux armĂ©es et sây fit suivre par le monarque mais câĂ©taient encore Turenne et CondĂ© que lâon voyait en prĂ©sence ; et lâEurope sâaperçut Ă peine du voyage militaire du cardinal et du roi. Entre les deux illustres rivaux, la fortune semblait toujours sâattacher Ă celui qui soutenait la cause du devoir et de la patrie. CondĂ©, gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e espagnole, mais subordonnĂ© aux ordres dâun archiduc, fut rĂ©duit Ă la gloire de sauver quelquefois une armĂ©e quâil ne pouvait rendre victorieuse. Il vit les lignes de son camp forcĂ©es par Turenne devant Arras, les Espagnols battus une seconde fois devant les Dunes 1654 ; et cependant il parvint un peu Ă balancer les avantages de la campagne. Le parlement de Paris, dans cet intervalle, avait manifestĂ© le dĂ©sir de se relever de lâhumiliation oĂč il Ă©tait tombĂ©. Il refusait lâenregistrement de quelques Ă©dits bursaux. Louis, ĂągĂ© de dix-sept ans, se chargea dâaller intimider des magistrats qui lâavaient si souvent rĂ©duit Ă la fuite. Il nâeut point recours Ă lâappareil des lits de justice. Soit quâil suivĂźt les instructions du cardinal, soit quâil se livrĂąt Ă lâemportement dâun jeune prince enivrĂ© de son pouvoir, il se rendit au parlement prĂ©cĂ©dĂ© de plusieurs compagnies de ses gardes, en Ă©quipage de chasse, un fouet Ă la main, et commanda lâenregistrement avec des paroles hautaines et menaçantes. Le parlement obĂ©it et dĂ©vora en silence cet affront. Louis sut depuis sâabstenir de ces bravades despotiques. Du reste, il se montrait ou paraissait encore entiĂšrement livrĂ© aux goĂ»ts de son Ăąge. Les filles dâhonneur de la reine mĂšre Ă©taient les objets de ses intrigues galantes. La duchesse de Navailles, chargĂ©e de veiller sur leur conduite, fit murer une porte par laquelle le roi avait Ă©tĂ© quelquefois furtivement introduit. Le respect filial le fit renoncer Ă des entreprises que la reine condamnait avec sĂ©vĂ©ritĂ©. Mais bientĂŽt un amour plus sĂ©rieux, et qui menaçait de plus prĂšs la dignitĂ© du trĂŽne, alarma cette reine fiĂšre et prudente. Marie Mancini, la seule des niĂšces du cardinal qui fĂ»t dĂ©pourvue dâattraits, toucha le cĆur de Louis par une conversation vive, spirituelle, et par toute lâexaltation dâun esprit romanesque. Dans de frĂ©quents entretiens, que le cardinal favorisait et dirigeait peut-ĂȘtre, elle rĂ©ussit Ă subjuguer le roi, au point quâil annonça, sinon la volontĂ©, au moins le dĂ©sir dâĂ©pouser la niĂšce du cardinal. La reine mĂšre fut indignĂ©e de voir jusquâoĂč sâĂ©tait Ă©levĂ©e lâambition dâun ministre ingrat. Son imagination lui montra dans cette indigne alliance beaucoup de pĂ©rils vraisemblables et un opprobre certain. La fermetĂ© avec laquelle elle parla au cardinal fit rĂ©flĂ©chir ce vieux courtisan. Il prit le parti de se donner auprĂšs dâun monarque judicieux et reconnaissant le mĂ©rite dâavoir gĂ©nĂ©reusement combattu sa passion. Ses remontrances obtinrent un succĂšs plus prompt et plus facile quâil ne lâavait espĂ©rĂ© peut-ĂȘtre. Il ordonna lui-mĂȘme lâexil de sa niĂšce. Marie Mancini eut la permission de voir encore une fois le roi dont elle se croyait tendrement aimĂ©e elle lui laissa pour adieux ces mots touchants Vous ĂȘtes roi, vous pleurez, et cependant je pars. » La paix des PyrĂ©nĂ©es se conclut peu de temps aprĂšs le dĂ©nouement de cette lĂ©gĂšre intrigue 1659. La France fut loin dâobtenir dans ce traitĂ© les avantages qui semblaient devoir ĂȘtre le rĂ©sultat de tant de victoires Ă©clatantes elle garda le Roussillon et lâArtois, mais rendit ses conquĂȘtes dans la Flandre. La clause la plus importante avait Ă©tĂ© le mariage du roi avec lâinfante, fille de Philippe IV. Le cardinal Mazarin, dont on loua beaucoup depuis la haute prĂ©voyance, avait regardĂ© comme le chef-dâĆuvre de la politique de transporter Ă la couronne de France des droits Ă©ventuels, soit sur la couronne dâEspagne, soit sur quelque partie de ses vastes Etats. Ces droits existaient dĂ©jĂ par le mariage dâAnne dâAutriche avec Louis XIII. A la vĂ©ritĂ©, on exigeait une renonciation formelle de la part de lâinfante et du roi ; mais la politique europĂ©enne, et surtout celle du cardinal, regardait ces renonciations comme la plus vaine des formalitĂ©s diplomatiques. Un grand appareil avait eu lieu dans les confĂ©rences qui se tinrent pour cet objet Ă lâĂźle des Faisans entre le cardinal et don Louis de Haro, qui gouvernait la monarchie espagnole. De plus grandes magnificences signalĂšrent la cĂ©lĂ©bration du mariage. Louis, qui Ă©tait allĂ© chercher son Ă©pouse sur la frontiĂšre des PyrĂ©nĂ©es, la conduisit avec le plus beau cortĂšge. Pendant une grande partie de la route, on le vit suivre ou prĂ©cĂ©der la voiture de la nouvelle reine de France, Ă cheval, le chapeau bas. Ce fut ainsi quâil lui fit faire son entrĂ©e Ă Paris. Tout dans cette fĂȘte brillait de grĂące, de fraĂźcheur ; tout eĂ»t brillĂ© dâespĂ©rance et de joie, si le cardinal Mazarin nâavait attristĂ© les regards par la pompe insolente quâil sâavisa de dĂ©ployer. EntourĂ© de ses gardes et dâune compagnie de mousquetaires, il semblait au bout de six ans, triompher encore de la Fronde et montrer aux Français les dĂ©pouilles que, depuis cette Ă©poque, il avait levĂ©es sur le royaume. Le moment du rĂ©veil de Louis nâĂ©tait point encore arrivĂ©. Enfin, au commencement de lâannĂ©e 1661, il vit dĂ©pĂ©rir ce ministre et montra une douleur exempte dâaffectation. Le 9 mars 1661, jour de la mort du cardinal, les ministres sâapprochĂšrent du roi et lui dirent avec assez de lĂ©gĂšretĂ© A qui nous adresserons-nous ? - A moi », reprit Louis XIV. Ce mot fut une rĂ©volution la cour et le peuple Ă©galement lassĂ©s du rĂšgne des favoris, regardĂšrent comme une sorte de libertĂ© de ne plus recevoir des ordres que du monarque, et de nâĂȘtre plus avilis par leur obĂ©issance. Cependant on se dĂ©fiait encore des rĂ©solutions dâun jeune roi assailli de flatteurs, et fort susceptible des sĂ©ductions de lâamour et de la voluptĂ© ; mais on le vit bientĂŽt prendre des heures rĂ©glĂ©es et invariables pour le travail, lire toute requĂȘte avec une attention vraie, sâexprimer avec prĂ©cision, Ă©nergie, dĂ©mĂȘler les affaires les plus difficiles, soumettre Ă lâascendant de son caractĂšre, encore plus quâĂ son autoritĂ© absolue, des hommes Ă©clatants de gloire, de talent et de gĂ©nie ; vaincre toute pensĂ©e de rĂ©bellion, jusque dans le cĆur des anciens hĂ©ros de la Fronde et de ce grand CondĂ© que la paix des PyrĂ©nĂ©es lui avait rendu on le vit noble et mesurĂ© dans ses paroles, absolu dans ses ordres, sans rudesse et sans colĂšre, obligeant dans son langage, fidĂšle Ă ses affections, Ă ses promesses ; plus heureux dans ses choix et ce bonheur dura quarante annĂ©es que ne le fut jamais aucun prince souverain, aucun sĂ©nat ; exempt de superstition dans son zĂšle religieux, mais toujours rendant Ă la religion et Ă ses ministres lâhommage dâun chrĂ©tien soumis et dâun roi ; se jouant de toutes les fatigues, et les cherchant Ă plaisir, pour signaler lâardeur de son Ăąge et la force de son tempĂ©rament. Amoureux des fĂȘtes, sans en ĂȘtre Ă©bloui ; plein de grĂące dans tous les exercices, mais dâune grĂące toujours royale, toujours auguste ; Ă©minemment douĂ© du talent dâunir les plus petits dĂ©tails aux plus grandes vues de la politique ; sensible aux plus heureuses productions des belles-lettres et des beaux-arts, et les apprĂ©ciant par des inspirations soudaines que dirons-nous enfin ? Toujours roi, sans distraction, sans contrainte, sans fatigue ; tellement roi, que tout son caractĂšre Ă©tait entrĂ© dans son rĂŽle. Jeune et plein dâambition, il maintint pendant six ans la paix quâil trouva Ă©tablie par le traitĂ© des PyrĂ©nĂ©es ; et la vigueur de son administration prĂ©para les succĂšs militaires quâil devait obtenir. On peut juger combien il les dĂ©sirait par la maniĂšre dont il fit respecter lâhonneur de sa couronne. Vers la fin de lâannĂ©e 1661, le baron de Watteville, ambassadeur dâEspagne Ă la cour de Londres, disputa le pas au comte dâEstrade, ambassadeur de France, dans une cĂ©rĂ©monie qui avait pour objet lâentrĂ©e dâun ambassadeur de SuĂšde. Ces deux ministres rivaux sâĂ©taient prĂ©parĂ©s Ă cette lutte. DâEstrade avait rĂ©uni Ă son cortĂšge cinq cents Français armĂ©s ; Watteville avait gagnĂ© la populace de Londres le comte dâEstrade fut insultĂ©, son cortĂšge mis en fuite ; quelques Français furent blessĂ©s. LâEspagnol poursuivit sa marche, et jouit insolemment de celte lĂąche victoire. Louis XIV fit Ă lâinstant sortir de ses Ătats lâambassadeur dâEspagne, rappela le sien, fit des prĂ©paratifs de guerre. LâEspagne, intimidĂ©e, se prĂȘta aux satisfactions exigĂ©es par la France ; et le petit-fils de Philipe II cĂ©da le pas au petit-fils de Henri IV. LâannĂ©e suivante, Louis eut une autre occasion de venger lâhonneur de sa couronne. Le duc de CrĂ©qui, ambassadeur Ă la cour de Rome, avait tolĂ©rĂ© la licence de ses gens, qui insultĂšrent et meurtrirent une compagnie corse de la garde du pape. La rĂ©paration dâun tel attentat nâeĂ»t pu ĂȘtre ni Ă©ludĂ©e ni diffĂ©rĂ©e par la cour de France ; mais le cardinal Chigi, frĂšre du pontife rĂ©gnant, voulut ou souffrit que les Corses se vengeassent par eux-mĂȘmes. Ceux-ci se rĂ©unirent pour assaillir lâambassadeur dans son hĂŽtel ; ils tirĂšrent sur le carrosse de lâambassadrice, tuĂšrent un page et blessĂšrent quelques domestiques. Le duc de CrĂ©qui se hĂąta de partir de Rome. Louis fit saisir le comtat dâAvignon, et Ă©crivit au pape que son armĂ©e Ă©tait prĂȘte Ă passer les Alpes, pour marcher sur Rome, sâil nâobtenait une rĂ©paration Ă©clatante. Le pape, aprĂšs avoir vainement implorĂ© les secours des princes de la chrĂ©tientĂ©, fut obligĂ© de se soumettre Ă dâhumiliantes excuses, que le cardinal Chigi vint prĂ©senter lui-mĂȘme. Une pyramide Ă©levĂ©e dans Rome consacra le souvenir du plus sanglant affront quâeut reçu le Vatican et que lui avait infligĂ© le fils aĂźnĂ© de lâĂglise. Le courage des Français ne manqua point dâoccupation pendant la paix. Louis envoya noblement du secours Ă lâempereur contre les Turcs, qui venaient de se rĂ©pandre dans la Hongrie, et pouvaient mettre Vienne en danger. Six mille Français remplis dâune ardeur chevaleresque partirent sous les ordres du comte de Coligny. Ils eurent la gloire dâopĂ©rer la dĂ©livrance de lâAllemagne, et obtinrent le principal honneur dans la victoire de Saint-Gothard. En mĂȘme temps, ce duc de Beaufort, qui, par sa popularitĂ© et sa valeur, bien plus que par ses talents, sâĂ©tait rendu si dangereux Ă lâautoritĂ© royale dans la guerre civile de la Fronde, portait, par les ordres du roi, du secours aux VĂ©nitiens, Ă©galement menacĂ©s par les Turcs ; et, montĂ© sur un petit nombre de galĂšres royales, il rĂ©primait les brigandages si longtemps impunis des Barbaresques. Louis sâĂ©tait engagĂ©, par la paix des PyrĂ©nĂ©es, Ă ne pas prĂȘter de secours Ă la maison de Bragance, qui, par la rĂ©volution de 1640, avait arrachĂ© le Portugal Ă la domination de lâEspagne, et qui, depuis ce temps, soutenait avec des succĂšs une guerre dâindĂ©pendance. Comme les Espagnols nâavaient pas rempli scrupuleusement les conditions de ce traitĂ©, Louis nâeut aucun scrupule de lâĂ©luder, et de faire Ă©prouver Ă lâEspagne quelques reprĂ©sailles de la part odieuse quâelle avait prise aux guerres civiles de la Ligue et de la Fronde. Au moment oĂč les grands coups allaient se porter sur les frontiĂšres du Portugal, le comte de Schomberg, ami et Ă©lĂšve de Turenne, sâembarqua pour Lisbonne, avec quatre mille Français qui passaient pour ĂȘtre uniquement Ă sa solde ; et nommĂ© gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e portugaise, il gagna la bataille de Villaviciosia, qui affranchit pour jamais le Portugal du joug de ses voisins. Mazarin avait tellement fait de lâintĂ©rĂȘt de lâEtat la seule religion des traitĂ©s, quâil avait achetĂ© lâalliance du rĂ©gicide Cromwell, par la cession de Dunkerque. Il semblait que Louis XIV lui-mĂȘme eĂ»t oubliĂ© le crime du Protecteur en faveur de lâautoritĂ© absolue que celui-ci exerçait sur un peuple rĂ©voltĂ©. Quand le repentir des Anglais, ou les dĂ©goĂ»ts quâils montrĂšrent pour la domination peu ferme du fils de Cromwell, et ensuite pour la domination renaissante mais fort affaiblie du long parlement, eurent appelĂ© Charles II sur un trĂŽne ensanglantĂ©, Louis mit tous ses soins Ă discerner le caractĂšre de ce monarque, sut profiter de ses embarras et de son naturel prodigue. Dans une nĂ©gociation quâil suivit avec autant dâactivitĂ© que de mystĂšre, il parvint Ă racheter la ville de Dunkerque pour une somme de quatre millions. Les Anglais sâindignĂšrent lorsquâils eurent connaissance du marchĂ© honteux souscrit par leur roi. En vain le parlement fit offrir Ă Charles II une somme Ă©quivalente Ă celle quâil allait recevoir du roi de France. Le traitĂ© reçut son exĂ©cution, parce que Charles II essayait tous les moyens de dĂ©pendre moins de son parlement. La guerre sâalluma bientĂŽt entre lâAngleterre et la Hollande. Louis, qui se livrait avec ardeur au projet de rendre enfin la France puissance maritime, vit avec intĂ©rĂȘt le dommage quâallaient se causer ces deux marines rivales. Son pavillon ne put dâabord se distinguer ni presque se faire apercevoir dans ce conflit entre deux puissances qui couvraient les mers de trois cents vaisseaux ; mais, en secourant les Hollandais contre un voisin inquiet, lâĂ©vĂȘque de Munster, il parut montrer Ă ces rĂ©publicains une amitiĂ© qui Ă©tait loin de son cĆur et quâil devait bientĂŽt cruellement dĂ©mentir. Vers le mĂȘme temps, il achetait de lâimprudent Charles IV, duc de Lorraine, Marsal, la meilleure des forteresses de cette province il sâĂ©tait mĂȘme flattĂ© dâavoir rĂ©uni la Lorraine Ă la couronne de France, par un testament quâil dicta et quâil paya Ă ce prince aventurier. Lâagrandissement auquel visait Louis XIV pouvait se voiler par lâintĂ©rĂȘt commun que prenait encore lâEurope Ă lâapaisement de la maison dâAutriche. La plupart de ces petites entreprises offraient quelque chose de chevaleresque, puisque leur but Ă©tait de porter du secours aux faibles. Louis occupait ainsi au dehors une noblesse inquiĂšte et cette foule dâaventuriers mercenaires quâavait dĂ» multiplier soit la guerre civile, soit la mauvaise administration intĂ©rieure du cardinal Mazarin. Mais il voulait des conquĂȘtes. La mort de Philippe IV, son beau-pĂšre, lui en fournit lâoccasion et le prĂ©texte. Puissant, ambitieux, muni dâun bon trĂ©sor, soutenu par une armĂ©e longtemps victorieuse que commandaient encore Turenne et CondĂ©, il ne fut point arrĂȘtĂ© par le scrupule de respecter les droits de Charles II, faible enfant qui montait sur le trĂŽne dâEspagne. En Ă©change dâune dot de 500 000 francs promise Ă la reine son Ă©pouse, que la cour dâEspagne avait nĂ©gligĂ© de payer, et que celle de France sâĂ©tait bien gardĂ©e de rĂ©clamer, il demanda la Flandre et la Franche-ComtĂ©. AprĂšs quelques dĂ©lais, commandĂ©s par la nĂ©cessitĂ© de former dâamples magasins, il marcha sur la Flandre, emmenant avec lui Turenne, Louvois et Vauban, la meilleure infanterie, les plus habiles ingĂ©nieurs et la plus redoutable artillerie de lâEurope. Point de place renommĂ©e qui ne tombĂąt devant lui. Lille elle-mĂȘme ne lui demanda que neuf jours de siĂšge. Il lui suffit de se prĂ©senter devant Douai, ArmentiĂšres, Charleroi, Tournai, Courtrai et vingt autres places. LâarmĂ©e espagnole nâosait porter du secours Ă aucune de ces forteresses. La conquĂȘte de la Franche-ComtĂ© fut encore plus facile les villes ouvraient leurs portes au grand CondĂ© presque Ă la premiĂšre sommation ; la soumission de plusieurs commandants et de plusieurs magistrats avait Ă©tĂ© payĂ©e par lâor de la France. Quelque diligence que fĂźt Louis pour trouver encore quelque occasion de gloire dans cette province, il nâarriva que pour presser le siĂšge de DĂŽle, qui seule osa se dĂ©fendre pendant quatre jours. LâAutriche allemande sâĂ©tait tenue immobile pendant ces coups portĂ©s Ă lâAutriche espagnole. On vit avec Ă©tonnement la Hollande venir au secours du petit-fils de Philippe II. Le grand pensionnaire de Witt craignit pour son pays un voisin plus dangereux que lâEspagne affaiblie il fallut nĂ©gocier. Louis, irritĂ© de cette intervention inattendue, mais cachant alors son ressentiment, prit le parti de rendre une de ces deux conquĂȘtes pour sâassurer lâautre. Il restitua la Franche-ComtĂ©, bien dĂ©terminĂ© Ă la reprendre Ă la premiĂšre occasion, et se fit cĂ©der, par le traitĂ© dâAix-la-Chapelle 1668, plusieurs de ces villes florissantes qui forment aujourdâhui la Flandre française. Il est temps de le suivre dans des travaux dâune gloire plus pure et dâun ordre encore plus imposant. Un sens exquis lui avait suggĂ©rĂ© comme le premier de ses devoirs celui de travailler Ă la rĂ©forme de lâadministration, et les succĂšs quâil avait obtenus se manifestent par les nĂ©gociations diverses oĂč nous venons de le voir, lâor Ă la main, dicter ses lois Ă des gouvernements obĂ©rĂ©s. Soit que le cardinal Mazarin rougĂźt de son immense fortune de quarante millions, soit quâil tentĂąt sur le cĆur du roi une Ă©preuve dont il se tenait assurĂ©, il lui en fit une entiĂšre donation, que Louis refusa dans son aveugle gratitude ; et un trĂ©sor bien supĂ©rieur Ă celui quâavait laissĂ© Charles V et comparable Ă celui de Henri IV alla sâengloutir en peu dâannĂ©es dans les folles et vaniteuses dĂ©penses du fantasque Ă©poux de lâune des niĂšces du cardinal. Mais tout trĂ©sor quâon se fait par lâĂ©conomie vaut mieux que celui quâon a reçu en hĂ©ritage. Louis le prouva par son exemple ; il montra une ardeur sans Ă©gale pour sâinitier dans les secrets de lâadministration. Il y avait, sous Mazarin, comme deux ministres des finances lâun qui prĂ©sidait aux siennes, câĂ©tait Colbert, son intendant ; lâautre, Ă celles de lâĂtat, câĂ©tait Fouquet. Les premiĂšres Ă©tant aussi florissantes que les secondes Ă©taient dĂ©sordonnĂ©es, Mazarin vantait Colbert au roi, et lui faisait peut-ĂȘtre soupçonner Fouquet, afin de nâĂȘtre pas soupçonnĂ© lui-mĂȘme. A la mort du cardinal, Fouquet crut pouvoir continuer des dĂ©sordres que son faste rendait manifestes. Cependant Louis observait son surintendant. IrritĂ© dâavoir vu que cet opulent sĂ©ducteur des plus belles personnes de la cour avait osĂ© porter ses vues jusque sur mademoiselle de la ValliĂšre, il se sentit animĂ© contre lui dâune haine que Colbert enflamma. Louis regarda comme un tĂ©moignage des dĂ©prĂ©dations du surintendant lâĂ©talage indiscret de son opulence. AprĂšs lâavoir fait arrĂȘter par le capitaine de ses gardes, et transfĂ©rer de prison en prison, il le poursuivit par des abus de pouvoir qui rappelaient le temps de Richelieu, le fit juger par une commission, non seulement pour les dĂ©prĂ©dations quâil avait pu commettre, mais pour le dĂ©lit chimĂ©rique dâune tentative de rĂ©bellion. Il montra dans cette circonstance, et devait montrer dans des circonstances plus grandes, combien la force dâune prĂ©vention reçue pouvait altĂ©rer la justesse de son esprit et lâĂ©quitĂ© de son caractĂšre. On le vit avec surprise, peu de jours aprĂšs la disgrĂące de Fouquet, sâimposer Ă lui-mĂȘme tout le travail dâun surintendant des finances. Il est vrai quâil sâassocia, pour cet emploi, Colbert, quâil nomma contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral ; mais sâil reçut de lui une instruction difficile, tout prouve quâil Ă©tendit, par des conceptions hautes et judicieuses, lâesprit exact, habile et vigilant de lâintendant de Mazarin. Colbert, sous un prince indolent et dissipĂ©, eĂ»t pu nâĂȘtre quâun homme Ă ressources ; inspirĂ© par le grand cĆur de Louis XIV, il fut un homme de gĂ©nie. Lâimagination sâĂ©tonne des travaux quâils accomplirent en quelques annĂ©es de paix, et mĂȘme au milieu de plusieurs guerres quâil fallut soutenir contre la plupart des Ătats de lâEurope. On vit lâimpĂŽt des tailles rĂ©duit successivement dâun cinquiĂšme, lâintĂ©rĂȘt de la dette publique diminuĂ© de prĂšs de vingt millions, le revenu de lâĂtat considĂ©rablement augmentĂ© par la prospĂ©ritĂ© du commerce ouvrage commun du roi et de son ministre. LâEurope vit avec Ă©tonnement lâindustrie française, dĂšs son premier essor, surpasser celle des Pays-Bas, des villes commerçantes dâItalie, et des villes hansĂ©atiques. De nobles avances faites par Louis sollicitĂšrent dâabord lâactivitĂ© des particuliers. Le luxe justifia toutes ces inventions en leur donnant un caractĂšre de grandeur et de soliditĂ©. Les manufactures de draps dâAbbeville, de Sedan, de Louviers et dâElbeuf, celles des Ă©toffes de soie de Lyon et de Tours, furent dĂšs leur naissance sans rivales en Europe. Les secrets des manufactures de glaces et de plusieurs autres genres dâindustrie furent enlevĂ©s aux VĂ©nitiens, aux Pisans, aux GĂ©nois. Les tapisseries des Gobelins se montrĂšrent dignes de retracer les faits dâun rĂšgne hĂ©roĂŻque, et les tapis de la Savonnerie surpassĂšrent la magnificence du luxe oriental. Une foule de jeunes paysannes furent habilement dirigĂ©es dans le travail des dentelles. Des manufactures de chapeaux, de bas, dâĂ©toffes communes, de divers ustensiles de fer et de cuir, lâinvention de beaux carrosses substituĂ©s Ă des voitures grossiĂšres fournissaient encore plus aux riches exportations de la France. LâintĂ©rĂȘt de lâargent diminua les capitaux sâaccrurent. On fut Ă©tonnĂ© du petit nombre de faillites parmi tant de nouveaux Ă©tablissements. On eĂ»t dit quâil Ă©tait formĂ© un Colbert dans chaque manufacture. Lâagriculture reçut des soulagements par la diminution des tailles ; mais Colbert commit la faute de la subordonner trop aux besoins des manufactures en dĂ©fendant presque toujours lâexportation des blĂ©s, qui avait produit tant de trĂ©sors sous lâadministration de Henri IV et de Sully. Lâesprit de rĂšglement donna une impulsion et des rĂšgles communes Ă tant dâĂ©tablissements qui naissaient Ă la fois ; et tout ce qui Ă©mana de Colbert joignit la rigueur du bon sens Ă une prĂ©voyance Ă©tendue. Bordeaux, Nantes, Saint-Malo et Dunkerque firent connaĂźtre et respecter les vaisseaux français dans les Indes et le nouveau monde. Le commerce de Marseille sâĂ©tendit dans les Ă©chelles du Levant. Colbert reçut, comme un juste prix de ses soins, un nouveau dĂ©partement, celui de la marine, et il fut pour elle un admirable lĂ©gislateur. BientĂŽt sâĂ©levĂšrent les magnifiques constructions des ports de Toulon, de Brest et de Rochefort. Louis, en mĂȘme temps quâil dĂ©livrait son peuple des concussions des traitants, sâoccupait de mettre un frein aux vexations des gens de justice. En 1667 parut lâordonnance sur la procĂ©dure civile dont la prĂ©cision et la clartĂ©, Ă©pouvantant le gĂ©nie de la chicane, lâembarrassĂšrent longtemps, mais sans pouvoir le vaincre. Les grands actes de la lĂ©gislation se multipliĂšrent. En peu de temps parurent un Code pour le commerce 1673, un autre pour la marine 1681, un autre pour les eaux et forets 1669, oĂč brille le gĂ©nie de la conservation ; un autre pour les colonies, connu sous le nom de Code noir, et oĂč perçaient quelques lueurs dâhumanitĂ©. Lâordonnance pour lâinstruction de la procĂ©dure criminelle 1670, est de tous ces codes celui qui a encouru les plus lĂ©gitimes censures. On sait quâun homme dur, Pussort, oncle de Colbert, rĂ©ussit Ă conserver les principes dâune jurisprudence gothique et cruelle que Lamoignon voulut sagement modifier. A lâexception de ce dernier code, tous les autres, opĂ©rant des amĂ©liorations faciles, devaient un jour inviter les esprits Ă sâoccuper dâamĂ©liorations plus importantes. Louis prenait beaucoup dâombrage des innovations politiques ; et ce quâil y eut dâĂ©tonnant, câest que tous les Français partagĂšrent alors la mĂȘme dĂ©fiance. Lâamour de lâordre Ă©tait devenu la passion du siĂšcle ; mais on voulait un ordre plein de vigueur et de majestĂ©, fĂ©cond en rĂ©sultats, en crĂ©ations ; et lâon trouva le secret dâĂȘtre original sans bizarrerie et sans tĂ©mĂ©ritĂ©. Il parut Ă la fois une foule dâexcellents magistrats, dâhommes signalĂ©s par des vertus antiques dans ces mĂȘmes parlements qui nâavaient pu Ă©viter le ridicule en conduisant une guerre civile. Louis se gardait bien de montrer aucun ressentiment et cachait sa dĂ©fiance sous des formes polies. Dans le progrĂšs de son autoritĂ© absolue, il en vint jusquâĂ supprimer le droit de remontrance ou du moins jusquâĂ le rendre illusoire, en ne le permettant plus que huit jours aprĂšs lâenregistrement des Ă©dits. Le clergĂ© surpassait alors en Ă©clat et en renommĂ©e lâhonorable magistrature dont on a parlĂ©. De grands exemples de piĂ©tĂ© brillaient dans la capitale Saint-Vincent de Paul avait donnĂ© Ă son siĂšcle la plus heureuse impulsion, et des Ă©tablissements de charitĂ© et de bienfaisance sâĂ©taient Ă©levĂ©s de toutes parts Ă sa voix. De nouveaux PĂšres de lâĂglise, dignes rivaux par leurs talents des plus fameux orateurs de lâantiquitĂ©, animaient le zĂšle religieux dans un siĂšcle poli. LâincrĂ©dulitĂ© naissante fut dĂ©concertĂ©e Ă la vue de ces puissants athlĂštes de la foi, et se rĂ©fugia dans les plaisirs dâun indolent Ă©picurisme ou dans les futilitĂ©s du bel esprit. Les diffĂ©rentes sortes de la religion rĂ©formĂ©e trouvĂšrent de redoutables contradicteurs. Louis XIV, ennemi des innovations religieuses et les redoutant pour son autoritĂ© comme pour le repos de la France, montra de fortes prĂ©ventions contre le jansĂ©nisme, que la reine sa mĂšre avait dĂ©jĂ en aversion. Cependant les hommes religieux, austĂšres, Ă©loquents, quâon dĂ©signait sous le nom de solitaires de Port-Royal, ont contribuĂ© Ă lâĂ©clat de ce beau siĂšcle de lâĂglise qui fut en mĂȘme temps le beau siĂšcle des lettres. Lâauteur des Lettres provinciales, enlevĂ© par une mort prĂ©maturĂ©e, avait laissĂ© la sublime esquisse du plus grand ouvrage qui eĂ»t Ă©tĂ© entrepris pour la dĂ©fense de la religion chrĂ©tienne. Le docteur Arnauld, trop ardent sur dâautres objets, dĂ©fendait avec succĂšs la religion catholique contre les attaques dâun puissant controversiste, Claude, ministre protestant. Les Bossuet, les FlĂ©chier, les FĂ©nelon, les Bourdaloue, faisaient des conversions auxquelles aidait parfois la sagesse de Louis XIV. Heureux ce monarque, sâil eĂ»t pris plus de confiance dans le zĂšle et le talent de ces redoutables adversaires de lâhĂ©rĂ©sie, et sâil nâeĂ»t voulu depuis avancer les Ćuvres de la foi par la force de lâautoritĂ© ! Les dignitĂ©s ecclĂ©siastiques ne furent jamais confĂ©rĂ©es avec plus de scrupule. Aucun Ă©vĂȘque nâosa sortir de la sphĂšre de ses devoirs, et jamais lâĂ©piscopat ne fut plus illustrĂ©. On ne vit point, comme dans les cinquante annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, les prĂ©lats gouverner lâempire, commander les armĂ©es en personne ou marcher Ă la tĂȘte des factions. Il nây eut que le mĂ©tier de courtisan auquel tous les Ă©vĂȘques ne renoncĂšrent pas. Pendant la premiĂšre moitiĂ© de ce rĂšgne, ce clergĂ©, qui Ă©levait de nouveaux boulevards autour de la religion catholique, se montra plein de zĂšle Ă dĂ©fendre les libertĂ©s de lâĂglise gallicane et Ă repousser les prĂ©tentions ultramontaines. Louis XIV, dans sa fiertĂ© royale, donnait cette impulsion que Bossuet secondait par son Ă©loquence, par lâĂ©tendue et la puretĂ© de sa doctrine. La cour de Rome sâĂ©tonna et sâirrita dâune rĂ©sistance habile, respectueuse et ferme, qui produisit en 1682 les quatre fameuses propositions du clergĂ©, lesquelles ont Ă©tĂ© depuis dĂ©savouĂ©es par un clergĂ© devenu ultramontain. Car Louis maintint mal son ouvrage ; le clergĂ© changea de principes le parlement seul conserva les siens. La condition des nobles dĂ©chut sans quâils sâen aperçussent. Il nây eut plus de ces grands seigneurs qui, soit Ă la cour soit dans leur gouvernement, rappelaient les grands vassaux dâautrefois, levaient des armĂ©es et marchaient toujours entourĂ©s de trois ou quatre cents gentilshommes. Le titre de gouverneur perdit beaucoup de son autoritĂ© ; elle fut transfĂ©rĂ©e en partie Ă des commandants moins dangereux par leur crĂ©dit et leur naissance. Ce que Louis XI et le cardinal de Richelieu avaient opĂ©rĂ© avec des Ă©chafauds, Louis XIV sut le consommer avec des pensions, des rubans, avec des regards bienveillants ou sĂ©vĂšres, avec des paroles flatteuses, presque toujours brillantes dâĂ -propos, de grĂące et de justesse, avec les Ă©tiquettes de son palais, avec le privilĂšge des grandes et des petites entrĂ©es, avec la compagnie quâil nommait pour le suivre Ă lâarmĂ©e ou dans ses voyages de Marly, de CompiĂšgne, de Fontainebleau ; enfin avec tous ces signes commodes et variĂ©s qui annoncent la faveur, en excitent le dĂ©sir et font servir la jalousie des grands Ă la sĂ©curitĂ© et au pouvoir du prince. Ce genre de prestige Ă©tait nouveau Louis XIII nâeĂ»t jamais pu le crĂ©er avec son caractĂšre sombre et sauvage. Henri IV, dans sa grandeur et sa bontĂ©, avait une maniĂšre plus vive et plus impĂ©tueuse de dĂ©clarer ses sentiments. Cet art Ă©tait tout fait pour le caractĂšre, lâesprit et la situation de Louis XIV. Il put sâamuser longtemps de ces petites inventions qui opĂ©raient de grands rĂ©sultats ; mais quand ce rĂ©gime fut Ă©tabli dans toute son uniformitĂ©, il nâen Ă©prouva plus que la contrainte et lâennui. NĂ© en quelque sorte sur le trĂŽne, il nâeut pas comme son aĂŻeul le bonheur de connaĂźtre lâamitiĂ©, mais il se conduisait envers ses courtisans comme lâami le plus judicieux. Arbitre de leurs discordes, il Ă©tait aussi le confident de leurs peines domestiques. Souvent il sut prĂ©venir de grands dĂ©sordres, Ă©touffer dâhorribles scandales. La cour ne se ressentait que trop des souillures des mĆurs italiennes contractĂ©es sous la rĂ©gence des deux MĂ©dicis. Louis lui rendit des mĆurs françaises, câest-Ă -dire des mĆurs plus aimables que rĂ©guliĂšres. De jeunes courtisans qui avaient bravĂ© les lois et le mĂ©pris public, juste et faible chĂątiment de leurs excĂšs, furent enfin contenus par les sĂ©vĂšres remontrances du prince et par la crainte dâune disgrĂące Ă©ternelle. LâadultĂšre, trop encouragĂ© par les exemples du monarque, fut souvent expiĂ© par des repentirs profonds ; et le cloĂźtre ne cessa de sâouvrir Ă dâillustres pĂ©cheresses. Toutes les passions, assujetties Ă des biensĂ©ances qui nâĂ©taient point encore de lâhypocrisie, eurent plus de profondeur et plus de dĂ©licatesse. Partout le langage devint plus noble parce que les sentiments lâĂ©taient davantage, et fut en mĂȘme temps naturel parce que les grandes choses et les grandes idĂ©es devenaient plus familiĂšres. La vertu sans tache obtenait des honneurs constants dans une cour galante. Quel sort plus heureux lâimagination peut-elle souhaiter Ă des femmes brillantes dâesprit, dâagrĂ©ment et distinguĂ©es davantage encore par les qualitĂ©s du cĆur, que le sort de mesdames de SĂ©vignĂ©, de la Fayette, du Grignan, de Villars, et que celui mĂȘme de madame de Maintenon, si elle ne fĂ»t devenue reine ? Nul hĂ©ros des temps anciens ne surpasse Turenne en modestie, en dĂ©sintĂ©ressement, en dĂ©licatesse. Le duc de Montausier, gouverneur du Dauphin, ne fut point un inutile censeur des mĆurs de son temps il fut Ă©galĂ© dans ses vertus par les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, les amis de FĂ©nelon. La sĂ©vĂ©ritĂ© des ordonnances de Louis contre les duels ne put abolir, mais diminua beaucoup cet usage barbare. Pour quâon ne nous reproche pas de laisser rien dâidĂ©al dans un tel tableau, nous avouerons que ceux des courtisans qui persĂ©vĂ©raient dans des mĆurs dissolues se livraient Ă plusieurs genres dâexcĂšs ou de turpitude devenus bien plus rares dans le XVIIIe siĂšcle mĂȘme chez des hommes corrompus, tels que les friponneries au jeu, divers genres dâescroqueries, les sociĂ©tĂ©s de prĂ©tendus devins et les plus grossiers excĂšs de la table. Nous avouerons encore quâil y eut des empoisonnements prĂ©sumĂ©s, dâautres constatĂ©s ; mais quelques exemples dâimmoralitĂ© et de scĂ©lĂ©ratesse nâont jamais rien prouvĂ© contre lâesprit gĂ©nĂ©ral dâune nation, dâune sociĂ©tĂ©, dâune cour. Louis XIV ne sĂ©para jamais son estime de sa faveur. Le marĂ©chal de Vivonne sâen montra digne par de brillants succĂšs sur terre et sur mer, par sa probitĂ© dĂ©licate et par son goĂ»t pour les lettres. Le duc de la Feuillade avait dĂ©ployĂ© des qualitĂ©s chevaleresques dans la brillante expĂ©dition des Français envoyĂ©s au secours de lâempereur contre les Turcs. Il fit Ă©riger Ă ses frais le monument trop fastueux de la place des Victoires ce fut un tort Ă Louis de le souffrir ; mais on ne voit pas que la vanitĂ© de ce monarque ait reconnu un si brillant et si dangereux hommage par dâimmenses largesses. Lauzun avait sĂ©duit le roi par lâingĂ©nieuse vivacitĂ© et lâair passionnĂ© quâil portait dans son rĂŽle de courtisan ; mais il dut vivement lâirriter par son arrogance, par des incartades irrespectueuses et par le trop heureux succĂšs de ses artifices auprĂšs de Mademoiselle, fille de Gaston dâOrlĂ©ans. On sait quâun jour oĂč il avait poussĂ© le roi Ă bout par une indiscrĂ©tion impardonnable, Louis jeta sa canne par les fenĂȘtres en disant Dieu me prĂ©serve du malheur de frapper un gentilhomme ! » Il Ă©tait beau dâexprimer et de rĂ©primer ainsi sa colĂšre ; mais Louis usa moins modĂ©rĂ©ment de son autoritĂ© despotique en faisant enfermer pendant dix ans Ă Pignerol ce mĂȘme duc de Lauzun devenu, par un mariage secret, lâĂ©poux de Mademoiselle. Par une bizarrerie qui dĂ©note les vices de son caractĂšre, le duc se conduisit au sortir de cette prison comme le tyran de la princesse quâil avait subjuguĂ©e et comme lâadorateur le plus passionnĂ© du roi, qui lui avait tĂ©moignĂ© un si long et si cruel ressentiment. Le duc de la Rochefoucauld, fils de lâauteur des Maximes, fut le plus discret de tous les favoris. La faveur du marĂ©chal de Villeroi devint, beaucoup plus tard, fatale aux armes françaises câĂ©tait cependant un guerrier plein dâhonneur et de vaillance, mais dâun talent mĂ©diocre et dâun caractĂšre faible, quâil tĂąchait de rehausser par des dehors glorieux. Louis XIV fut encore moins dominĂ© par ses maĂźtresses que par ses favoris. Ce monarque nâaffranchit point sa famille des lois de lâĂ©tiquette quâil imposait Ă tous ses courtisans il rendit cependant tous les soins dâun fils tendre et respectueux Ă la reine Anne dâAutriche, qui mourut en 1666 aprĂšs une maladie longue et douloureuse. Il parut prendre un soin continuel dâintimider, mais sans rudesse et sans emportement, son frĂšre, Monsieur, qui, livrĂ© comme Gaston dâOrlĂ©ans, Ă des favoris tracassiers et pervers, eĂ»t pu, Ă©tant moins surveillĂ©, renouveler les troubles du rĂšgne de Louis XIII. LâĂ©pouse de ce prince, immortalisĂ©e par lâĂ©loquence et les regrets pathĂ©tiques de Bossuet, avait paru inspirer au roi, son beau-pĂšre, des sentiments que le public et la cour mĂȘme nâauraient vus quâavec horreur. Louis eut la force de faire taire une passion naissante. La mort subite et prĂ©maturĂ©e de cette princesse aimable frappa les esprits du soupçon dâun grand crime le roi, dans sa douleur, sut sâabstenir de commencer des recherches odieuses, et de sacrifier la sĂ»retĂ© de lâĂtat et la paix de sa famille Ă des bruits populaires. Plusieurs lettres de Louis indiquent quâil aimait tendrement le Dauphin ; mais peut-ĂȘtre fit-il trop souvent sentir Ă son fils la froide autoritĂ© du monarque. Ce prince, timide et inappliquĂ©, rĂ©pondait faiblement aux espĂ©rances quâavaient fait concevoir deux instituteurs tels que le duc de Montausier et Bossuet. LâĂ©pouse de Louis XIV, modeste, rĂ©servĂ©e, constante et douce dans sa piĂ©tĂ©, semblait se faire une crainte Ă©gale de dĂ©plaire Ă Dieu ou de dĂ©plaire Ă son Ă©poux. Louis, en lâenvironnant de respects et de quelques tĂ©moignages dâaffection, nâexerça que trop la patience de la pieuse reine par lâĂ©clat et la multiplicitĂ© de ses amours adultĂšres. Dâabord il parut se les reprocher, en rougir, et ne cĂ©der quâĂ le force de la passion ; mais dĂšs quâil se crut assez grand pour se faire pardonner un genre de fautes que la nation française a toujours trop faiblement reprochĂ© Ă ses rois, il dĂ©clara sans contrainte et avec une sorte de faste les liaisons les plus coupables. Accessible aux remords avant dâavoir atteint lâĂąge qui Ă©mousse les dĂ©sirs, il parut, dĂšs sa quarante-deuxiĂšme annĂ©e, prĂ©fĂ©rer des sentiments Ă©purĂ©s Ă des plaisirs enivrants qui troublaient sa conscience. La ValliĂšre, dans le secret dâune passion quâelle sâefforça vainement de combattre et se reprocha sans cesse, craignait des honneurs indices de sa faiblesse ; elle les reçut en rougissant, adora toutes les volontĂ©s de Louis, lui sacrifia deux fois un repentir ou de justes alarmes qui la portaient Ă la retraite, trembla toujours de lâaffliger, et, aprĂšs lâavoir vu inconstant, attendit avec la crĂ©dulitĂ© des Ăąmes tendres que sa patience et la sincĂ©ritĂ© de son amour lui ramenassent un roi dont les passions voulaient ĂȘtre irritĂ©es par les obstacles. Ses longues douleurs furent respectĂ©es par les courtisans. On sentait que le cĆur du monarque ne pouvait subir un plus aimable et plus doux esclavage. BientĂŽt elle se crĂ©a des droits Ă lâestime et Ă la vĂ©nĂ©ration des personnes les plus austĂšres, Il nây en eut aucune qui ne la suivĂźt de ses pleurs au couvent des CarmĂ©lites, dans le moment solennel oĂč, sous les yeux de la reine, elle consomma un religieux sacrifice auquel lâĂ©loquence de Bossuet prĂȘtait encore plus dâintĂ©rĂȘt et de pompe. Madame de Montespan, douĂ©e dâune beautĂ© Ă©blouissante, armĂ©e dâun esprit vif et piquant, rĂ©gna par des artifices et des dĂ©fauts qui eussent peut-ĂȘtre prolongĂ© lâempire de sa rivale. Dâabord, elle sâinquiĂ©ta, ou parut sâinquiĂ©ter des premiers hommages du roi, et engagea son mari de lâemmener loin de la cour celui-ci ne crut pas alors devoir faire le sacrifice de son ambition personnelle Ă des craintes qui pouvaient ĂȘtre chimĂ©riques ; mais son Ă©pouse lui fit cruellement expier son incrĂ©dulitĂ©. Elle plaça bientĂŽt son orgueil dans un scandale Ă©clatant, rechercha les indignes honneurs dâune maĂźtresse dĂ©clarĂ©e, et livra un mari qui lâobsĂ©dait de ses plaintes, quelquefois de ses fureurs, Ă la colĂšre du roi. Louis, en sacrifiant mademoiselle de la ValliĂšre Ă cette maĂźtresse arrogante, perdit ce bonheur si rarement goĂ»tĂ© des rois, celui dâĂȘtre aimĂ© pour lui-mĂȘme mais sâil soumit Ă madame de Montespan une cour quâil avait pliĂ©e Ă toutes les formes de lâidolĂątrie, il se garda bien de lui soumettre aucune opĂ©ration de son cabinet. Lâesprit de madame de Montespan Ă©tait dâailleurs peu fait pour de tels soins, et ne se manifestait que par des saillies malignes et mordantes. Louis y souriait gravement, et quoique dominĂ© par ses sens, quoique rĂ©veillĂ© dans sa passion par des orages perpĂ©tuels et toutes les contrariĂ©tĂ©s dâun caractĂšre hautain et capricieux, il sentait le besoin dâentretiens plus solides, plus calmes, dâun commerce plus doux et plus mĂȘlĂ© de confiance. Ces entretiens, il les trouva bientĂŽt auprĂšs de la veuve de Scarron, Ă qui son indigence avait fait accepter lâemploi de gouvernante des enfants que le roi avait eus de madame de Montespan. Dâabord, il avait craint en elle, et fort mal Ă propos, cette espĂšce de gĂȘne que fait souvent Ă©prouver le bel esprit ; mais chaque jour il sentit mieux lâaimable ascendant dâun esprit naturel, mĂȘlĂ© de mille agrĂ©ments que rehaussaient toujours le bon sens, la vertu, la piĂ©tĂ© modeste. Madame Scarron, quâil faut dĂšs Ă prĂ©sent nommer madame de Maintenon, Ă©tait belle encore ; mais elle se garda bien de compter sur ses attraits pour balancer ou pour ruiner lâempire de madame de Montespan. Ce fut en ne prĂ©tendant quâĂ lâamitiĂ© du roi quâelle fit, par degrĂ©s, naĂźtre un amour profond. Cette amie cependant Ă©tait sĂ©vĂšre elle rĂ©veillait ou nourrissait dans le cĆur de Louis XIV des scrupules auxquels il se proposait de satisfaire plus tard. Il venait tous les soirs rĂȘver auprĂšs de madame de Maintenon Ă sa conversion future, quâil diffĂ©rait beaucoup. Bossuet secondait avec un zĂšle un peu timide les pieux avis de madame de Maintenon. Lâun et lâautre crurent souvent avoir vaincu la faiblesse du roi, mais ne firent que procurer Ă madame de Montespan la joie et le triomphe dâune rĂ©conciliation passionnĂ©e. Cependant Louis lui donna pour rivale mademoiselle de Fontanges, regardĂ©e Ă la cour comme un prodige de beautĂ©, mais de beautĂ© seulement. Le rĂšgne si court de cette favorite ne servit quâĂ Ă©teindre lâamour du monarque pour madame de Montespan, et lui fit sentir encore mieux le charme plus puissant et plus durable des entretiens de madame de Maintenon. Lorsque celle-ci rĂ©gna seule sur le cĆur du roi, elle nâobtint, et ne rechercha peut-ĂȘtre quâune influence trĂšs restreinte sur les rĂ©solutions politiques. Il faut maintenant parler de la direction que Louis XIV donna aux sciences, aux lettres, aux beaux-arts. Descartes nâĂ©tait plus mais ce philosophe rĂ©gnait, aprĂšs sa mort, par la clartĂ© et la nouveautĂ© hardie de sa mĂ©thode, la noblesse sĂ©vĂšre de son style, lâĂ©tendue de ses dĂ©couvertes, lâensemble et lâaudace de ses hypothĂšses. Le premier des modernes, il avait remplacĂ© Aristote dans une sorte de monarchie universelle sur le monde savant, surtout le monde penseur. CâĂ©tait principalement par ses mĂ©ditations mĂ©taphysiques quâil semblait avoir soufflĂ© aux esprits quelque chose de divin que lâon reconnaĂźt dans lâĂ©loquence de Bossuet, dans les hautes pensĂ©es de Pascal, dans la doctrine dâArnauld, dans celle de Bourdaloue, dans la philosophie aussi Ă©levĂ©e que tendre de FĂ©nelon, dans la philosophie fiĂšre et mesurĂ©e de la BruyĂšre, dans cette philosophie si profonde, que Malebranche, le continuateur de Descartes, exprima dâun style si limpide. Si ce grand siĂšcle littĂ©raire fut appelĂ© le siĂšcle de Louis XIV, câest quâil y eut une Ă©poque brillante oĂč tout parut entrer dans la sphĂšre de ce monarque. Notre imagination nous dit que Bossuet eĂ»t Ă©tĂ© moins sublime en foudroyant les grandeurs humaines, sâil ne les avait vues Ă©talĂ©es dans la plus grande pompe quelles eussent jamais reçue ; que Racine, loin dâune telle cour, ne fĂ»t point parvenu Ă peindre avec un charme si puissant, ni Quinault avec une grĂące si sĂ©duisante, les faiblesses du cĆur ; que Massillon ne les eĂ»t pas pĂ©nĂ©trĂ©es avec tant de profondeur, combattues avec tant dâonction ; que les fables de la Fontaine devaient sâĂ©crire en mĂȘme temps que les lettres de madame de SĂ©vignĂ© ; que le gĂ©nie observateur de MoliĂšre dut ĂȘtre singuliĂšrement secondĂ© par le passage de mĆurs encore incultes Ă des mĆurs si polies. Il nâest point dâhomme dâun goĂ»t exercĂ© qui ne sente que le canal qui joint les deux mers, la colonnade du Louvre, lâarc de triomphe de Saint-Denis, le dĂŽme des Invalides, les beaux ouvrages sortis du ciseau de Girardon et de Puget, les tableaux de Lebrun et de Lesueur, les jardins de LenĂŽtre ; que tous ces monuments resplendissants de majestĂ© devaient ĂȘtre contemporains des tragĂ©dies de Corneille et de Racine, des oraisons funĂšbres de Bossuet. Les vertus de Turenne Ă©levaient lâesprit de FlĂ©chier. Lâadmiration pour Louis XIV fut un sentiment commun Ă tous ces hommes de gĂ©nie. Presque tous furent rĂ©compensĂ©s par lui avec discernement, avec grĂące, et quelques-uns avec magnificence. Ils sâentraidaient ; sâĂ©chauffaient par la simultanĂ©itĂ© des merveilles quâils avaient Ă sâoffrir, et semblaient, dans des genres si divers, puiser Ă une mĂȘme source du beau. Le grand CondĂ©, le duc de la Rochefoucauld, le marĂ©chal de Vivonne, le prĂ©sident de Lamoignon, le duc de Montausier, partagĂšrent sans doute avec Louis le mĂ©rite dâavoir Ă©tĂ© les bienfaiteurs des lettres. Mais nâa-t-il pas dĂ» obtenir le premier rang, ce monarque qui protĂ©gea la reprĂ©sentation du Tartuffe contre les ressentiments des faux dĂ©vots et les scrupules de beaucoup dâĂąmes timorĂ©es ; qui permit Ă MoliĂšre de soumettre la cour elle-mĂȘme Ă ses tableaux ; qui rendit le sort de Racine et de Boileau plus doux encore que nâavait Ă©tĂ© celui de Virgile et dâHorace ; qui, dans sa jeunesse, reçut si bien un avertissement sĂ©vĂšre que lui donna lâauteur de Britannicus ; qui trouva bon que Boileau cassĂąt ses arrĂȘts en matiĂšre de goĂ»t ; enfin qui fut remerciĂ© avec tant de feu par Corneille vieillissant dâavoir ranimĂ© lâenthousiasme du public et de la cour pour les anciens chefs-dâĆuvre quâallait proscrire lâinconstance de la mode ? Il est vrai que ce mĂȘme Corneille et que la Fontaine nâeurent quâune part modique Ă ses libĂ©ralitĂ©s ; mais les rois oublient facilement ceux qui ne sâoffrent point Ă leurs regards, surtout quand ils ont le malheur dâĂȘtre, comme Louis XIV, guerriers et conquĂ©rants. Cependant, les leçons des grands orateurs et des grands Ă©crivains ne furent pas tout Ă fait perdues pour lui. Corneille, dans des vers composĂ©s pour un divertissement ; Boileau, dans ses belles Ă©pĂźtres ; Bossuet, dans quelques passages de ses oraisons funĂšbres et de ses sermons ; Racine, dans un mĂ©moire dont le destin fut, comme on le sait, si fatal pour son auteur ; la BruyĂšre, dans quelques pages Ă©loquentes ; FĂ©nelon et Massillon, avec un zĂšle plus courageux que tous les autres, semblaient avoir conspirĂ© pour sauver ce monarque de lâabĂźme presque inĂ©vitable oĂč tombent les conquĂ©rants, et oĂč ils entraĂźnent leurs peuples. Vers la dixiĂšme annĂ©e de son rĂšgne, câest-Ă -dire de lâĂ©poque oĂč il rĂ©gna par lui-mĂȘme, Louis conçut la noble pensĂ©e dâĂ©crire des instructions pour le Dauphin, en mettant sous les yeux de ce jeune prince le dĂ©tail de ses plus importantes opĂ©rations, les secrets de sa politique et ceux de sa conscience comme roi. Cette occupation, qui lui rappelait des souvenirs glorieux, ennoblit ses loisirs pendant quelques annĂ©es. Pour mettre en ordre les pensĂ©es qui lui Ă©chappaient, ou pour les rĂ©diger avec plus de correction et dâĂ©lĂ©gance, il eut recours Ă la plume de PĂ©lisson. Les Ă©bauches de ce travail sont parvenues Ă la postĂ©ritĂ© ; rien nâest plus facile que dây dĂ©mĂȘler ce qui appartient au royal Ă©crivain, et ce qui a Ă©tĂ© embelli par lâhabile rĂ©dacteur. LâĂąme de Louis XIV sây montre Ă dĂ©couvert dans les Ă©panchements mĂȘmes de son orgueil. Il se propose toujours pour modĂšle Ă son fils mais ce genre dâĂ©goĂŻsme nâa rien de repoussant, parce que le style a toujours de la simplicitĂ©, souvent de lâĂ©nergie, quelquefois de la profondeur, et surtout parce quâon reconnaĂźt dans une confession si superbe les sentiments dâun honnĂȘte homme, ceux dâune Ăąme ardente et forte, plus ou moins altĂ©rĂ©s par les maximes de lâautoritĂ© absolue et par les sĂ©ductions de la fortune. Louis XIV donna un nouveau lustre Ă lâAcadĂ©mie française par des distinctions honorables. Il fonda, en peu dâannĂ©es, lâAcadĂ©mie de peinture et de sculpture 1648, celle des inscriptions et belles-lettres 1663, celle des sciences 1666, lâAcadĂ©mie des Ă©lĂšves de Rome 1667, fit construire lâObservatoire de Paris, et sâoccupa du Jardin de botanique ; magnifiques et solides Ă©tablissements qui ont portĂ© si loin la gloire du nom français. Il donna des pensions Ă plusieurs savants Ă©trangers, tels que Heinsius, Vossius, Huyghens, et depuis appela en France les Cassini, les Bernoulli, commanda les beaux voyages de Tournefort, fit mesurer la mĂ©ridienne de Paris, fondement du plus beau travail gĂ©odĂ©sique connu dans lâhistoire ; continua le Louvre sur un plan magnifique, et fit Ă©lever par le gĂ©nie dâun Français, Charles Perrault, lâadmirable façade du plus beau palais du monde. Louis XIV ne pouvait pardonner aux Hollandais lâintervention par laquelle ils avaient bornĂ© ses conquĂȘtes et modĂ©rĂ© ses avantages dans la paix dâAix-la-Chapelle, ni les bravades arrogantes de quelques-uns de leurs magistrats, ni les traits amers que les journaux de cette rĂ©publique lançaient contre lui. Surtout il brĂ»lait du dĂ©sir dâessayer encore une fois ses forces, et dâannoncer par un dĂ©but Ă©clatant la puissante marine quâil venait de crĂ©er par les soins de Colbert. Il sâunit avec le roi dâAngleterre, par lâentremise de Madame. Le prodigue Charles II reçut avec joie les subsides qui lui furent offerts. Louis nâeut point de peine Ă sĂ©duire par le mĂȘme appĂąt deux petits souverains, les Ă©vĂȘques de Munster et de Cologne, animĂ©s de la haine la plus vive contre la rĂ©publique, leur voisine. Le dernier lui ouvrit le passage le plus commode pour frapper les Hollandais de coups aussi terribles quâinattendus. Wesel, Rheinberg et dâautres petites villes sur le Rhin furent prises par le roi dĂšs lâouverture de la campagne. BientĂŽt la fortune lui offrit lâoccasion dâaccomplir un de ces faits qui Ă©tonnent lâimagination des peuples, et qui ont un attrait tout particulier pour les Français. Le comte de Guiche annonça que la sĂ©cheresse de la saison avait formĂ© un guĂ© sur un bras du Rhin, et quâen nageant pendant lâespace de vingt pas, la cavalerie française pourrait franchir un fleuve si renommĂ©. Il Ă©tait dans le gĂ©nie du grand CondĂ© de tenter un tel moyen ; il nâeut pas de peine Ă le faire goĂ»ter au roi. Deux mille hommes, qui gardaient lâautre rive, furent interdits Ă la vue de cette cavalerie qui passait le fleuve. LâarmĂ©e nâeut presque Ă regretter que le jeune duc de Longueville. Le grand CondĂ© eut un poignet fracassĂ© en dĂ©tournant un pistolet qui lui fut tirĂ© Ă bout portant. Louis, qui sâĂ©tait exposĂ© sur la tranchĂ©e dans quelques siĂšges, et particuliĂšrement Ă celui de Lille, eut pourtant la prudence de passer le Rhin sur un pont de bateaux avec son infanterie. Cette circonstance diminuait un peu lâĂ©clat de cette journĂ©e. Le talent dâun de nos premiers postes nâa pas peu contribuĂ© Ă rendre immortel ce passage du Rhin, que lâon comparait dans le temps Ă celui du Granique. La Hollande Ă©tait surprise ; une terreur panique avait saisi tous ses chefs militaires. Les forts les plus vantĂ©s se rendaient aprĂšs quelques jours de siĂšge, et souvent Ă la premiĂšre sommation. Les bras de mer nâĂ©taient plus que des barriĂšres inutiles. Le roi aidait au prestige et Ă la facilitĂ© de cette conquĂȘte par lâexcellente discipline quâil faisait observer Ă ses troupes. On eĂ»t dit quâil prenait possession de lâune de ses provinces. Celles dâUtrecht, dâOver-Yssel et de Gueldre Ă©taient soumises. Amsterdam nâavait presque plus pour dĂ©fense que le dĂ©sespoir de ses habitants et le souvenir des longs et glorieux combats soutenus autrefois pour la libertĂ©. Quelques historiens prĂ©tendent que Louis XIV, avec plus dâaudace et de cĂ©lĂ©ritĂ©, eĂ»t pu prĂ©venir le rĂ©veil de ce peuple ; mais des rĂ©publiques animĂ©es de lâesprit qui a prĂ©sidĂ© Ă leur naissance ne succombent pas ainsi dâun seul coup. On peut prĂ©sumer que ce prince eut un juste pressentiment du nouveau genre dâobstacles que susciterait contre lui le patriotisme rĂ©publicain. Sur le chemin dâAmsterdam, il quitta son armĂ©e pour reprendre celui de la capitale peut-ĂȘtre aussi voulait-il ĂȘtre plus Ă portĂ©e de surveiller les mouvements politiques des cabinets que la jalousie et lâinquiĂ©tude allaient armer contre lui. Lâivresse des Français Ă©tait au comble ; elle Ă©clata dans un triomphe que Louis eut la faiblesse de se dĂ©cerner Ă lui-mĂȘme. Les fĂȘtes nâen avaient point encore cessĂ©, quand on apprit que la Hollande Ă©tait sauvĂ©e de sa ruine, quâune rĂ©volution avait Ă©clatĂ© Ă Amsterdam ; que le prince dâOrange, ĂągĂ© de vingt-deux ans, venait dans le pĂ©ril de la patrie de se crĂ©er une sorte de dictature ; quâil avait excitĂ© les fureurs de la populace contre le grand pensionnaire de Witt, contre le frĂšre de cet illustre rĂ©publicain, et quelques autres magistrats coupables Ă ses yeux du tort dâavoir voulu rĂ©primer les projets de son ambition, coupables aux yeux du peuple des torts de la fortune ; que les cruautĂ©s commises sur leurs cadavres avaient Ă©tĂ© le prĂ©texte dâun terrible engagement pour les auteurs de cette rĂ©volution Ă la fois fĂ©roce et patriotique ; que les ordres du stathouder avaient fait percer des digues et environner dâune mer nouvelle Amsterdam, Leyde et leurs environs ; enfin quâune victoire remportĂ©e par lâamiral Ruyter sur les escadres combinĂ©es dâAngleterre et de France avait mis les cĂŽtes de la Hollande Ă lâabri de toute invasion. On vit avec Ă©tonnement lâEmpire et lâEspagne sâarmer pour la dĂ©fense dâune rĂ©publique si longtemps ennemie de la maison dâAutriche. Le roi dâAngleterre Ă©tait dĂ©savouĂ© dans ses entreprises par son parlement, par le cri de la nation. Le prince dâOrange remuait tout contre Louis XIV, et lui faisait expier lâinjustice de son agression, le stĂ©rile Ă©clat de ses victoires et lâorgueil indiscret de ses triomphes. Toute lâEurope insultait Ă la grandeur théùtrale du nouveau conquĂ©rant ; mais bientĂŽt il la força dâadmirer la grandeur vĂ©ritable dâun roi. LâarmĂ©e française tint peu dans la Hollande ; cependant, comme lâhiver avait glacĂ© les inondations, le marĂ©chal de Luxembourg lança sur cette mer de glace douze mille Français ils avancĂšrent avec intrĂ©piditĂ© ; mais un dĂ©gel qui survint les obligea de repasser Ă la hĂąte sur une digue Ă©troite et fangeuse ; beaucoup y pĂ©rirent ; tous Ă©taient perdus si le commandant dâun fort avait inquiĂ©tĂ© leur retraite. Ils lâachevĂšrent et la souillĂšrent par dâindignes cruautĂ©s. Mais bientĂŽt le roi changea le théùtre de ses opĂ©rations ; et se portant sur la Franche-ComtĂ©, il soumit cette province, non pas tout Ă fait avec autant de rapiditĂ© que la premiĂšre fois, mais avec plus de gloire. Rien ne put tenir devant le gĂ©nie de Vauban et lâaudace des troupes que Louis enflammait par sa prĂ©sence, quelquefois par ses pĂ©rils. Pendant ce temps Turenne dĂ©fendait lâAlsace avec vingt-quatre mille hommes, contre une armĂ©e de soixante-dix mille ImpĂ©riaux. On ne vit jamais une campagne dĂ©fensive conduite avec un savoir plus profond, avec plus dâĂ©clat et de succĂšs. Les troupes allemandes ne purent se prĂ©valoir de leur immense supĂ©rioritĂ©. Le gĂ©nie dâun seul homme semblait avoir triplĂ© le nombre de ses soldats. LâarmĂ©e victorieuse nâĂ©prouvait que des pertes lĂ©gĂšres ; et le soldat français aimait des marches pĂ©nibles et savantes, dont il devinait le but avec une sagacitĂ© quâil tenait de son gĂ©nĂ©ral et de ses victoires. Malheureusement, cette campagne, oĂč lâart de la guerre obtenait son plus beau rĂ©sultat, celui de sauver les frontiĂšres du royaume en mĂ©nageant le sang de ses dĂ©fenseurs, fut souillĂ©e par lâincendie de deux villes et de vingt-cinq beaux villages du Palatinat ; rigueur barbare, indigne des temps modernes et dâun siĂšcle Ă la fois Ă©clairĂ© et chrĂ©tien. Cette dĂ©vastation nâavait pas pour excuse la nĂ©cessitĂ©, puisquâelle ne couvrait quâun mĂ©diocre espace de terrain, et ne succĂ©dait point Ă un grand revers. Turenne, sans doute, obĂ©issait Ă des ordres de Louvois. Mais il devait ĂȘtre assez grand pour dĂ©sobĂ©ir, mĂȘme au risque dâune disgrĂące. Dans la campagne suivante, les ImpĂ©riaux opposĂšrent Ă Turenne un tacticien renommĂ©, Montecuculli. LâhabiletĂ© de leurs campements et de leurs manĆuvres balança lâadmiration de lâEurope. On sâattendait Ă une action dĂ©cisive, lorsquâun coup de canon enleva Turenne au moment oĂč il marquait la place pour une batterie. Que dirons-nous sur les regrets que la France donna Ă la perte de Turenne ? LâĂ©loquence naĂŻve de madame de SĂ©vignĂ© nous lâapprend encore mieux que la haute Ă©loquence de FlĂ©chier. Louis ordonna que les restes du hĂ©ros fussent dĂ©posĂ©s avec ceux des rois pendant quinze ans il lâavait dĂ©fendu contre la haine de Louvois. La mort de ce grand homme de guerre Ă©tait une cruelle Ă©preuve pour la fortune du roi. Les Ă©vĂ©nements accrurent encore de si justes regrets. Le marĂ©chal de CrĂ©qui fut battu Ă ConsarbrĂŒck, avec le reste de cette mĂȘme armĂ©e que Turenne avait rendue si redoutable. ForcĂ© de se retirer dans TrĂšves avec de faibles dĂ©bris, CrĂ©qui se prĂ©parait Ă une belle dĂ©fense ; mais une trahison livra la ville, le gĂ©nĂ©ral et lâarmĂ©e. Le prince de CondĂ© venait de remporter dans la Flandre une victoire inutile et meurtriĂšre. Louis le fit partir pour lâAlsace ; et lâhabile Montecuculli se vit arrĂȘtĂ© dans ses progrĂšs, et forcĂ© de lever le siĂšge de Haguenau. Peu de temps aprĂšs, le marĂ©chal de CrĂ©qui, rachetĂ© de sa prison, rĂ©para son imprudence et son malheur par une suite dâavantages obtenus sur les deux rives du Rhin, de concert avec le marĂ©chal de Lorges. Des succĂšs plus brillants et plus utiles Ă©taient rĂ©servĂ©s Ă Louis dans la Flandre. AidĂ© de Vauban, il prit en personne CondĂ©, Bouchain, Cambrai, aprĂšs des siĂšges mĂ©morables qui laissaient les Français sans rivaux dans cet art. Quant Ă la prise de Valenciennes, exĂ©cutĂ©e Ă©galement sous les yeux du roi, la bravoure française nâa point Ă citer un prodige plus Ă©clatant. AprĂšs quelques jours de siĂšge, on avait rĂ©solu dâattaquer le grand ouvrage Ă cornes ; il est enlevĂ© les mousquetaires cĂšdent Ă leur ardeur, poursuivent les assiĂ©gĂ©s de retranchement en retranchement, arrivent avec eux aux portes de la ville, baissent le pont-levis, gagnent du terrain de maison en maison, reçoivent des renforts, et font capituler trois mille hommes qui dĂ©fendent lâune des plus fortes places de lâEurope. Un peu aprĂšs cet exploit, Monsieur, prince effĂ©minĂ©, timide Ă la cour, se montra dans les combats digne petit-fils de Henri IV, et il obtint Ă Mont-Cassel une victoire signalĂ©e sur le prince dâOrange. LâĂ©clat en fut tel, que le roi rĂ©solut de ne plus laisser Ă son frĂšre une telle occasion de gloire. En mĂȘme temps les Espagnols se voyaient pressĂ©s par nos armĂ©es jusque dans la Sicile. Pour que rien ne manquĂąt Ă ce vaste dĂ©veloppement de puissance, notre marine naissante, conduite par Duquesne, sâĂ©tait mesurĂ©e avec avantage contre les flottes combinĂ©es des Anglais, des Hollandais et des Espagnols, commandĂ©es par Ruyter, que les Français eux-mĂȘmes nommaient le Turenne des armĂ©es navales. Notre pavillon dominait sur les mers, tandis que sur le continent Louis accablait ses ennemis par des succĂšs dignes des plus grands capitaines et des plus grands peuples de lâantiquitĂ©. Il mit le comble Ă sa gloire en offrant la paix aux vaincus, et put se montrer Ă la fois superbe et gĂ©nĂ©reux. Il rendit aux Hollandais lâimportante place de MaĂ«stricht ; aux Espagnols, un grand nombre de villes dans les Pays-Bas, en se rĂ©servant CondĂ©, Bouchain, Ypres, Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Saint-Omer, Cassel, Charlemont et toute la Franche-ComtĂ©. De toutes ses conquĂȘtes sur les ImpĂ©riaux, il ne gardait que Fribourg. Il resta maĂźtre de la Lorraine, qui ne lui Ă©tait point cĂ©dĂ©e, mais quâil ne rendit pas. Telle fut la glorieuse paix de NimĂšgue, signĂ©e le 10 aoĂ»t 1678. Ce fut alors que la France et lâEurope lui donnĂšrent Ă la fois le nom de Grand, surnom presque toujours fatal aux peuples qui le dĂ©cernent et mĂȘme aux princes auxquels il est dĂ©cernĂ©, parce quâĂ©tant, par un malheureux prĂ©jugĂ©, le prix des exploits guerriers, il en perpĂ©tue lâivresse. Cette guerre nâavait point Ă©puisĂ© le trĂ©sor royal. Les bĂ©nĂ©fices du commerce, soutenus par une marine puissante, avaient beaucoup augmentĂ© les richesses de la France. Magnifique pendant la guerre, Louis XIV le fut encore plus aprĂšs la paix. BientĂŽt commencĂšrent les fastueuses constructions de Versailles, modeste chĂąteau de Louis XIII, Ă©rigĂ© dans lâune de ses façades en palais du soleil et conservant dans lâautre sa simplicitĂ© peu Ă©lĂ©gante ; de Trianon, dont un caprice royal fit un palais des fĂ©es ; des aqueducs de Maintenon, des rouages hydrauliques de Marly, dĂ©fis splendides portĂ©s Ă la nature par lâorgueil du monarque ; de ces parcs, de ces jardins renfermant mille stĂ©riles richesses dans des enclos dĂ©mesurĂ©s. Ces dispendieuses merveilles pervertissaient un luxe jusque-lĂ si grand et si judicieux, et cependant elles ne dĂ©tournaient ni Louis ni ses sujets de travaux vraiment utiles. Riquet avait achevĂ© le canal des deux mers, qui eĂ»t suffi pour immortaliser un rĂšgne. La navigation intĂ©rieure tirait un nouveau secours du canal de Briare. Toutes les villes principales Ă©taient enrichies de monuments dont lâĂ©numĂ©ration serait immense. Enfin, le grand cĆur de Louis XIV respirait dans le magnifique Ă©tablissement des Invalides, oĂč sont empreints tous les plus beaux sentiments de lâhomme, câest-Ă -dire la piĂ©tĂ©, la reconnaissance, le respect pour la vieillesse, pour le malheur et la bravoure. Colbert gĂ©missait des dĂ©penses qui nâavaient pas cette utilitĂ© pour objet ; mais timide dans ses remontrances, il Ă©tait faiblement Ă©coutĂ©. Lâascendant de Louvois prĂ©valut. Ce ministre, qui sâattribuait le principal honneur dâune guerre si heureusement conduite et terminĂ©e, rendait la paix pleine de menaces et dâagressions contre divers Ătats. Par ses conseils, le roi nâavait presque rien retranchĂ© de son Ă©tat militaire ; tandis que les puissances vaincues, cĂ©dant Ă la nĂ©cessitĂ©, sâempressaient de licencier leurs troupes. Louis se vit ainsi dans une position fatale, celle oĂč lâon croit pouvoir tout oser. Strasbourg, aprĂšs la conquĂȘte de lâAlsace, avait conservĂ© lâexistence dâune ville libre impĂ©riale. Lâor de la France suscitait depuis longtemps des troubles dans cette petite rĂ©publique. Les magistrats Ă©taient inquiĂ©tĂ©s par des menaces sĂ©ditieuses. La crainte, la vengeance et la cupiditĂ© les portĂšrent Ă livrer leur patrie. BientĂŽt on eut Ă se plaindre de quelques retards apportĂ©s par les Espagnols Ă lâexĂ©cution du dernier traitĂ©. On sâempara de la formidable place de Luxembourg, aprĂšs un long blocus et un bombardement. Mais ce qui rendait cette conquĂȘte odieuse, câest que lâEmpire, dont Louis XIV envahissait les possessions, Ă©tait alors exposĂ© Ă une nouvelle invasion des Turcs. Lâempereur LĂ©opold appelait Ă son secours tous les princes de la chrĂ©tientĂ©. LâAutriche espagnole, que le roi venait dâaccabler encore par la prise de TrĂšves, de Courtrai et de Dixmude, ne put envoyer de secours Ă lâAutriche allemande. Mais deux hĂ©ros, Sobieski, roi de Pologne, et le prince Charles de Lorraine, dĂ©pouillĂ© de ses Ă©tats, mĂ©ritĂšrent toutes les louanges et toutes les bĂ©nĂ©dictions de lâEurope, en dĂ©livrant Vienne et en repoussant les Turcs jusque sur leur frontiĂšre. Le monarque français fut arrĂȘtĂ© par des scrupules tardifs. Il ne donna plus de suite Ă la facile invasion de la Flandre. La paix de NimĂšgue fut convertie en une trĂȘve de vingt ans, et Louis se fit payer dâune modĂ©ration suspecte en gardant la possession de Luxembourg. Lui-mĂȘme, une annĂ©e auparavant, sâĂ©tait prĂ©sentĂ© comme un vengeur de la chrĂ©tientĂ©. Les puissances barbaresques ayant fait dâindignes outrages Ă son pavillon, le roi irritĂ© envoya contre ces pirates le hĂ©ros de la marine française. Duquesne, avec une flotte puissante. Alger, bombardĂ© deux fois, Tunis et Tripoli, qui craignirent le mĂȘme sort, se soumirent Ă toutes les rĂ©parations quâexigea lâimpĂ©rieux monarque. Il reprocha aux GĂ©nois dâavoir vendu quelques secours aux AlgĂ©riens. Pour punir ces rĂ©publicains de cette dĂ©loyale aviditĂ©, il les soumit au mĂȘme chĂątiment quâil venait dâinfliger Ă des barbares. GĂȘnes la magnifique fut foudroyĂ©e par les galĂšres du roi de France, et des palais de marbre enrichis des plus prĂ©cieuses productions des beaux-arts sâĂ©croulĂšrent sous des bombes. GĂȘnes tĂ©moigna son repentir par les plus humbles soumissions. Le doge et quatre principaux sĂ©nateurs vinrent Ă Versailles demander grĂące pour leur rĂ©publique. Cette excessive fiertĂ© du roi lui nuisait encore plus que son ambition. Il nâĂ©tait ni assez insensĂ©, ni assez inhumain pour aspirer Ă la monarchie universelle nĂ©anmoins lâEurope le crut capable dâun tel dessein, parce que son orgueil semblait arriver au mĂȘme point que sâil lâeĂ»t obtenue. Lâambassade quâimagina dâenvoyer un usurpateur du trĂŽne de Siam Ă ce prince, qui ne possĂ©dait quâun comptoir dans les Indes, flatta singuliĂšrement la vanitĂ© des Français en amusant leur curiositĂ© ; mais les puissances maritimes dont le pavillon dominait sur les mers sourirent dâune pompe si vaine, des projets chimĂ©riques quâelle enfanta, et du mauvais succĂšs dâune expĂ©dition chargĂ©e Ă la fois de secourir le roi de Siam et de convertir le peuple indien. Tandis que le roi au sein dâune paix trop agitĂ©e commettait des fautes que deux ligues successives, et surtout la derniĂšre, devaient lui faire cruellement expier, il couvrait nos frontiĂšres et nos ports de ces admirables fortifications, oĂč Vauban dĂ©ploya toute lâĂ©tendue de son gĂ©nie, et Louis toute lâĂ©tendue de sa prĂ©voyance royale. La triple enceinte de places fortes Ă©levĂ©es ou rĂ©parĂ©es sur la frontiĂšre du nord, et qui se prolongeaient sur celle de lâest, semblait annoncer que Louis XIV, en assurant ses conquĂȘtes, consentait Ă imposer des limites. Mais lâEurope, choquĂ©e de son orgueil, ne crut pas Ă ce signe de modĂ©ration. De toutes les grandes constructions de ce prince il nâen est point qui doive rendre sa mĂ©moire plus chĂšre et plus respectable aux Français. Cependant la mort de Colbert venait dâaugmenter le crĂ©dit de Louvois. Ce ministre obsĂ©dait Louis de projets despotiques, et se rendait plus dangereux pour lui que nâeĂ»t pu lâĂȘtre tout un peuple de flatteurs. Le roi, quoique encore Ă©loignĂ© de la vieillesse, commençait Ă montrer une rĂ©gularitĂ© sĂ©vĂšre dans ses mĆurs. Sa cour, plus splendide que jamais, ne retraçait presque plus rien de la gaietĂ© brillante des premiĂšres annĂ©es de ce rĂšgne. On ne savait si lâon devait bĂ©nir ou accuser madame de Maintenon dâune rĂ©forme trop chagrine. Le monarque ne se plaisait plus quâauprĂšs dâelle. Une tendre amitiĂ© lui fit faire ce que jamais la passion nâeĂ»t obtenu de lui peu de temps aprĂšs la mort de la reine il Ă©pousa madame de Maintenon. Son orgueil cependant ne put admettre quâun mariage clandestin, dont lâexistence nâest pas douteuse, mais dont lâĂ©poque est restĂ©e incertaine. Mais Louis compromit toute la gloire de son rĂšgne et en affaiblit les plus puissants ressorts par la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes, ou plutĂŽt par les violences quâon exerça en son nom dans lâexĂ©cution de cette mesure. Louvois haĂŻssait dans les protestants les protĂ©gĂ©s de Colbert tandis que la France jouissait du plus brillant essor de leur industrie, il leur faisait un crime de leurs richesses, et ne tenait aucun compte de lâesprit de paix auquel ils avaient Ă©tĂ© amenĂ©s par le travail, encore plus que par le malheur. Le roi, dĂšs le commencement de son rĂšgne, sâĂ©tait proposĂ© de les exclure de tous les emplois. Cette prĂ©caution, secondĂ©e par le zĂšle de plusieurs prĂ©lats, avait dĂ©jĂ dĂ©tachĂ© de cette religion tous les nobles qui lui avaient prĂȘtĂ© autrefois un si redoutable appui. Que pouvait-on craindre des protestants, lorsquâils perdaient par cette dĂ©fection toute ombre de puissance politique et militaire ? Louvois chercha tous les moyens de les irriter, afin de leur arracher quelques murmures dont le roi fĂ»t offensĂ©. Depuis 1670, tous les ans il paraissait quelque Ă©dit qui restreignait la tolĂ©rance. Des soldats et surtout des dragons se rĂ©pandirent dans les provinces oĂč le protestantisme Ă©tait encore professĂ© ; ils appuyaient par leurs armes les prĂ©dications des Ă©vĂȘques, des curĂ©s et les menaces des intendants. Les protestants, troublĂ©s perpĂ©tuellement dans leur asile, rançonnĂ©s et ne pouvant dĂ©fendre leurs femmes et leurs filles de lâinsolente soldatesque, cĂ©daient pour la plupart Ă lâorage. On vit partout des conversions subites et promptement rĂ©tractĂ©es. Par ces mesures, Louvois nâavait fait que prĂ©parer le coup le plus cruel et le plus aveugle du despotisme Louis se rĂ©solut Ă le frapper octobre 1685. Le culte de lâĂglise rĂ©formĂ©e fut interdit dans toutes les provinces, exceptĂ© en Alsace, oĂč il Ă©tait protĂ©gĂ© par une capitulation rĂ©cente. Les ministres de cette religion reçurent lâordre de sortir du royaume sous peine de mort quinze mille familles protestantes qui les suivirent en exil se vengĂšrent de leur ingrate patrie, ou plutĂŽt de leur cruel gouvernement, en rĂ©pandant en Allemagne, en Angleterre, en Hollande, les secrets les plus prĂ©cieux de nos manufactures. La persĂ©cution nâen fut que plus implacable contre ceux auxquels leur misĂšre interdisait ce douloureux exil ; le dĂ©sespoir fit prendre les armes Ă de malheureux paysans des CĂ©vennes, qui sâaguerrirent au point de pouvoir vingt ans plus tard se dĂ©fendre avec quelque succĂšs contre les armes de deux marĂ©chaux de France. La plupart des Ă©vĂȘques du royaume crurent devoir applaudir au rĂ©sultat dâune mesure quâaucun dâeux nâavait provoquĂ©e ; les magistrats, les courtisans et mĂȘme les gens de lettres cĂ©lĂ©brĂšrent lâexil de soixante mille Français. Les protestants fugitifs allĂšrent partout rĂ©veiller contre Louis XIV des haines que lâĂ©clat de sa gloire avait au moins rendues muettes. Le prince dâOrange se flatta pour cette fois de diriger avec plus de succĂšs une ligue qui depuis la paix de NimĂšgue lui reprochait ses pertes et ses humiliations. Les liens de cette ligue Ă©taient dĂ©jĂ resserrĂ©s, lorsquâune nouvelle rĂ©volution, excitĂ©e ou du moins secondĂ©e par lui-mĂȘme en Angleterre, prĂ©cipita du trĂŽne lâimprudent frĂšre du prodigue Charles II. Louis XIV nâeut que trop Ă se reprocher les malheurs de Jacques II, dont il nâavait cessĂ© dâexciter les volontĂ©s despotiques, qui ne firent que rĂ©volter les esprits tout disposĂ©s Ă Ă©clater quand le prince dâOrange, gendre de Jacques II, entreprit son expĂ©dition parricide. A peine sa puissante flotte fut-elle signalĂ©e sur les cĂŽtes dâAngleterre, que la conspiration se dĂ©clara. Le roi Jacques, malgrĂ© sa bravoure personnelle, ne put tenter la fortune dâun combat trahi par les siens jusque dans sa fuite, il fut ramenĂ© Ă Londres. Mais Guillaume craignit de joindre au nom dâusurpateur un nom plus odieux encore il fut permis Ă Jacques II de se rendre avec sa famille Ă la cour de France. LâEurope ne vit jamais une scĂšne plus auguste dâhospitalitĂ© le roi vint au-devant des illustres fugitifs, leur tint le langage le plus noble, le plus touchant ; voulut que Jacques II jouĂźt Ă Saint-Germain de tous les honneurs que dans des jours plus prospĂšres il eĂ»t pu recevoir dans ses propres Ătats ; il lui donna une partie de ses gardes, pourvut Ă ses dĂ©penses par une pension de 800 000 francs, et embellit ses prĂ©sents multipliĂ©s par une dĂ©licatesse dont la cour de France offrait seule encore le modĂšle. Il ne se bornait pas Ă ces soins magnifiques un armement formidable Ă©tait destinĂ© Ă faire remonter Jacques II sur le trĂŽne ; câĂ©tait Ă qui briguerait lâhonneur de monter sur les vaisseaux chargĂ©s dâune si honorable mission. Les Français avaient Ă©tĂ© rĂ©voltĂ©s de lâaction de Guillaume et de son Ă©pouse ; son crime Ă©tait Ă©loquemment dĂ©noncĂ© par nos grands Ă©crivains. Louis, quoiquâil eĂ»t commis la plupart des fautes auxquelles on doit imputer les malheurs du dĂ©clin de son rĂšgne, Ă©tait encore aimĂ©. La douleur avait Ă©tĂ© presque universelle dans le royaume, lorsque dans lâannĂ©e 1686 on apprit que sa santĂ© Ă©tait altĂ©rĂ©e et quâil avait subi lâopĂ©ration, dangereuse alors, de la fistule. DĂšs quâon fut assurĂ© de sa guĂ©rison, les Ă©glises et toutes les assemblĂ©es publiques retentirent dâactions de grĂąces qui Ă©taient rĂ©pĂ©tĂ©es mĂȘme dans lâintĂ©rieur des familles. On ne fut saisi dâaucune Ă©pouvante lorsque lâon vit lâannĂ©e 1688, lâEspagne, le duc de Savoie, plusieurs autres princes dâItalie, lâAngleterre, la Hollande, lâAutriche, la plupart des princes et villes de lâAllemagne, enfin jusquâau roi de SuĂšde, dĂ©clarer la guerre Ă la France. Lâesprit militaire de la cour entraĂźnait encore la nation ; la grandeur du monarque semblait augmenter par le nombre de ses ennemis il Ă©tait encore aidĂ© par Louvois, mais non plus par ce Colbert qui avait trouvĂ© le secret de rendre la France florissante au milieu de guerres vives et prolongĂ©es. Ses flottes et cinq armĂ©es de terre, tout fut prĂȘt Ă la fois, tout sâĂ©mut avec de brillantes espĂ©rances de victoire. Le dĂ©but de la campagne maritime surpassa tous les exploits par lesquels nos armĂ©es navales sâĂ©taient annoncĂ©es nos vaisseaux portĂšrent Jacques II sur les cĂŽtes de lâIrlande, oĂč il dĂ©barqua, secondĂ© par un parti assez puissant, et lui firent parvenir successivement divers renforts. Les flottes anglaise et hollandaise se prĂ©sentĂšrent enfin ; Tourville et dâEstrĂ©es vinrent Ă leur rencontre avec 72 grands vaisseaux, et remportĂšrent une victoire complĂšte 17 vaisseaux ennemis furent dĂ©truits ou dĂ©mĂątĂ©s. Pendant ce temps une armĂ©e française, conduite par le Dauphin, faisait en Allemagne de rapides conquĂȘtes ; le siĂšge de Philisbourg, dirigĂ© par Vauban, avait rappelĂ© les siĂšges si glorieux de Lille et de Valenciennes. Manheim, Spire, Worms et plusieurs villes du Palatinat avaient ouvert leurs portes Ă lâarmĂ©e victorieuse ; mais plĂ»t Ă Dieu que nos armĂ©es eussent Ă©tĂ© repoussĂ©es de ce Palatinat, qui devait ĂȘtre le théùtre dâune seconde barbarie de Louvois. LâĂ©lecteur palatin nâĂ©tait entrĂ© quâĂ regret dans la ligue dâAugsbourg ; son peuple nâavait pris aucune part aux opĂ©rations militaires. On Ă©tait au cĆur de lâhiver, et voilĂ que Louis, malheureusement trop docile aux conseils de son ministre, signe lâordre dâincendier lâun des pays les plus florissants de lâEurope Manheim, Heidelberg, dâautres petites villes et plus de cinquante villages furent la proie des flammes. Louis XIV, par lâhorreur quâexcita cette odieuse exĂ©cution, donna lui-mĂȘme un lien de plus Ă la ligue formĂ©e contre lui. De nouveaux gĂ©nĂ©raux, Ă©lĂšves de Turenne et de CondĂ©, parurent sur la scĂšne ; mais la France fut cette fois accablĂ©e dâun luxe de victoires stĂ©riles. Catinat Ă©tait de tous ces gĂ©nĂ©raux celui qui rappelait le plus le gĂ©nie, la prudence et la modestie de Turenne ; le roi lui avait confiĂ© le soin de la guerre dâItalie. Les Français trouvĂšrent sur ce point un prince aussi habile Ă la guerre que versĂ© dans tous les secrets dâune politique astucieuse câĂ©tait Victor-AmĂ©dĂ©e, duc de Savoie. Catinat par son activitĂ© triompha de tous les efforts de ce prince, et le battit dans les deux journĂ©es de Staffarde et de Marseille ; mais tandis quâil pĂ©nĂ©trait en vainqueur dans le PiĂ©mont, Victor-AmĂ©dĂ©e se jeta sur le DauphinĂ© cette diversion imprĂ©vue arrĂȘta les progrĂšs de Catinat. Le marĂ©chal de Noailles ne se bornait point Ă une guerre dĂ©fensive sur la frontiĂšre des PyrĂ©nĂ©es ; aprĂšs avoir remportĂ© sur les Espagnols la bataille dâOuter, il prit Gironne. Mais son armĂ©e Ă©tait trop faible pour sâengager dans de nouvelles conquĂȘtes les regards se portaient principalement sur la guerre des Pays-Bas, ou le marĂ©chal de Luxembourg avait en tĂȘte le roi Guillaume. Ce dernier venait de se mesurer contre son beau-pĂšre dans les plaines de lâIrlande, avait remportĂ© sur lui la victoire dĂ©cisive de la Boyne, et pour la seconde fois lâavait forcĂ© Ă la fuite. Jacques II, de retour en France, y trouva les mĂȘmes Ă©gards que sâil y fĂ»t revenu victorieux et vengĂ©. Louis XIV, malheureusement pour notre marine, nâavait point encore renoncĂ© Ă lâespoir de faire rentrer les Anglais sous le joug de ce prince la funeste bataille de la Hague fut le rĂ©sultat de cette obstination. Tourville et dâEstrĂ©es, qui sâĂ©taient si bien secondĂ©s jusque-lĂ , furent sĂ©parĂ©s dans leurs opĂ©rations, soit par la fortune, soit par quelque secrĂšte mĂ©sintelligence. Lâamiral Russel, qui commandait les flottes anglaise et hollandaise, brĂ»la 14 de nos vaisseaux, et mit en fuite tout le reste. Lâamiral anglais ne mit pas notre flotte en dĂ©route. Quarante vaisseaux français soutinrent pendant dix-sept heures le combat contre quatre-vingt-huit vaisseaux anglo-hollandais Ă la fin de cette lutte prodigieuse, pas un vaisseau français nâĂ©tait pris ou coulĂ©, tandis que trois vaisseaux ennemis avaient Ă©tĂ© obligĂ©s dâamener leur pavillon. Jusque-lĂ cette bataille Ă©tait, bien quâindĂ©cise dans ses rĂ©sultats matĂ©riels, une grande victoire au point de vue de lâeffet moral. Mais notre flotte avait beaucoup souffert, et nous nâavions pas un seul port sur la Manche oĂč nos vaisseaux pussent se rĂ©fugier. Les treize vaisseaux les plus maltraitĂ©s se retirĂšrent de la rade de la Hague et Ă Cherbourg, oĂč, par la faute du marĂ©chal de Bellefond et du roi Jacques II, qui ne firent aucune rĂ©sistance, les Anglais vinrent brĂ»ler nos navires. Le reste de la flotte trouva un abri dans le port de Brest. La fortune sembla dâabord abandonner Guillaume dans les combats quâil soutint contre les Français pour la dĂ©fense des Pays-Bas ; mais il sut tout rĂ©parer par la prodigieuse constance de son Ăąme. DĂ©jĂ , dans les campagnes prĂ©cĂ©dentes, on avait remarquĂ© les talents du marĂ©chal de Luxembourg mais, pendant la paix, il avait conspirĂ© lui-mĂȘme contre sa gloire par dâindignes liaisons et de dĂ©plorables faiblesses. On lâavait vu compromis dans des poursuites qui furent dirigĂ©es contre une devineresse nommĂ©e la Voisin, quâon accusait de plusieurs crimes. Sur le bruit des accusations portĂ©es contre lui, il vint se prĂ©senter au roi, et demander que la Bastille lui fĂ»t ouverte. Le roi lây laissa languir quelque temps ; mais enfin il sauva un des hĂ©ros de lâarmĂ©e française de lâignominie dâĂȘtre associĂ© avec de vils malfaiteurs, fanfarons de sorcellerie. Luxembourg sentait vivement le besoin de se faire une gloire nouvelle. On ne vit jamais les troupes françaises conduites avec plus dâardeur mais Ă peine cinq ou six villes furent-elles le prix des victoires tant cĂ©lĂ©brĂ©es de Fleurus, de Leuse, de Steinkerque et de Nerwinde elles excitĂšrent vivement lâenthousiasme des Français, et ne prolongĂšrent que trop leur passion et celle de leur roi pour la guerre. A chacune de ces batailles Guillaume put se retirer en bon ordre ; et les Français Ă©taient trop affaiblis par leurs victoires pour oser le poursuivre. Il nây en eut point de plus disputĂ©e et de plus meurtriĂšre que celle de Steinkerque. Cinq princes français y firent des prodiges de valeur. CâĂ©tait Philippe, duc dâOrlĂ©ans, depuis rĂ©gent de France ; câĂ©tait Louis, duc de Bourbon, petit-fils du grand CondĂ© ; câĂ©tait le prince de Conti, le plus brillant, le plus spirituel et le plus aimĂ© de tous ces jeunes hĂ©ros ; câĂ©taient enfin deux petits-fils de Henri IV, le duc de VendĂŽme, destinĂ© a une grande gloire militaire, et son frĂšre, le grand prieur, voluptueux tous les deux, mais terribles dans un jour de bataille. On ne suffirait pas Ă nombrer les beaux faits dâarmes de ces princes, et surtout ceux des marĂ©chaux de Luxembourg et de Boufflers. Lâordre royal de Saint-Louis, instituĂ© en 1693, fut la rĂ©compense de la valeur. Les Ă©glises se tapissaient de drapeaux ; mais les armĂ©es de Guillaume nâavaient presque point changĂ© de position. Louis XIV nâavait pas pris Ă cette guerre une part aussi active que dans les campagnes prĂ©cĂ©dentes. Louvois avait arrangĂ©, pour lâorgueil du roi, le siĂšge de Namur. On rĂ©ussit Ă prendre cette forteresse Ă la vue dâune armĂ©e ennemie ; mais, lâannĂ©e suivante, Guillaume vint Ă bout de la reprendre, quoiquâelle eĂ»t reçu des fortifications de Vauban. Cependant Louis, malgrĂ© des succĂšs si peu dĂ©cisifs, nâavait fait la guerre que sur le terrain ennemi. Il occupait encore beaucoup de places et de forteresses, quand lâintolĂ©rable fatigue des Français, la misĂšre faisait dâaffreux progrĂšs dans le royaume, lâĂ©puisement des finances et le poids dâune dette horriblement accrue, le dĂ©cidĂšrent Ă signer la premiĂšre paix qui nâajouta rien Ă ses possessions 1697. On rendit Ă lâEspagne Mons, Ath, Courtrai ; Ă lâEmpire, Fribourg, Brisach, Kehl, Philisbourg prĂ©cĂ©demment, on avait rendu au duc de Savoie les villes conquises sur lui pour le dĂ©tacher de la coalition. Tout le but de la plus puissante ligue que lâEurope eĂ»t vue jusque-lĂ se trouvait manquĂ©. Du reste, la puissance de Louis nâavait souffert aucun Ă©chec. La gloire du nom français Ă©tait encore accrue par un nombre de victoires qui eussent suffi pour illustrer cinq ou six des rĂšgnes prĂ©cĂ©dents mais la France et lâEurope purent Ă peine respirer pendant prĂšs de trois annĂ©es. Durant les nĂ©gociations de la paix de Ryswyck, les puissances alliĂ©es ne sâĂ©taient point fait scrupule de rĂ©gler le partage des Ătats dâun prince encore vivant et mĂȘme encore jeune, du monarque le plus puissant qui fĂ»t Ă la tĂȘte de cette ligue, câest-Ă -dire de Charles II, roi dâEspagne. Ce prince dĂ©pĂ©rissait lentement, et ne laissait aucun hĂ©ritier dans la branche espagnole de lâAutriche. Le roi dâAngleterre, Guillaume, avait proposĂ© un partage favorable Ă chacun des alliĂ©s, et surtout Ă la branche allemande dâAutriche, qui Ă©tait appelĂ©e au trĂŽne de lâEspagne et des Indes occidentales. On consentit, dans le cours des nĂ©gociations, Ă laisser Naples et la Sicile au fils de Louis XIV. Celui-ci semblait content de son partage ; il reprit cette nĂ©gociation avec ardeur aprĂšs la paix. Mais lâempereur, qui espĂ©rait pour son fils lâarchiduc toute lâĂ©tendue de la succession, refusa de signer. Charles II mourut le 1er novembre 1700. Quel fut lâĂ©tonnement de lâEurope, quelles furent ses alarmes, en apprenant que ce roi, qui venait de soutenir deux guerres trĂšs vives contre la France, dont les ancĂȘtres sâĂ©taient montrĂ©s si avides dâenvahir nos plus belles provinces, abandonnait, par son testament, la totalitĂ© de ses Ătats au duc dâAnjou, second fils du Dauphin ! Le dĂ©tail des intrigues qui amenĂšrent ce testament nous conduirait trop loin, et ne pourrait dâailleurs nous amener Ă aucune certitude historique. Un si prodigieux coup de fortune Ă©tourdit Louis XIV, et ranima un orgueil qui nâavait pas encore pliĂ©, mais qui paraissait se modĂ©rer. Par la mort de Louvois, son maĂźtre sâĂ©tait vu dĂ©livrĂ© dâun cruel instigateur de guerres. Ce ministre, qui avait travaillĂ© avec un art si funeste Ă se rendre indispensable, sâĂ©tait enfin rendu odieux au roi. Dans le cours de la guerre prĂ©cĂ©dente, il avait osĂ© lui proposer de renouveler dans le pays de TrĂšves lâexĂ©crable exemple des deux incendies du Palatinat. Louis, dont le cĆur Ă©tait sans doute poursuivi par ce fatal souvenir, se leva furieux, et fut prĂšs de se livrer Ă la derniĂšre violence contre son ministre. Louvois tomba malade, pendant un conseil oĂč le roi lui avait adressĂ© de sĂ©vĂšres reproches, et mourut dans la nuit mĂȘme. Louis XIV apprit sa mort, non avec des signes de joie, mais avec ceux dâune profonde indiffĂ©rence. La France, malgrĂ© toutes les pompes de Versailles, Ă©tait encore languissante, extĂ©nuĂ©e, Ă la suite des efforts hĂ©roĂŻques quâelle venait de soutenir contre toute lâEurope. La funeste passion des succĂšs militaires dominait beaucoup moins Ă la cour. Un prĂ©lat, modĂšle de vertu, de gĂ©nie et de piĂ©tĂ© tendre, attaquait, en chrĂ©tien autant quâen homme dâĂtat, la frĂ©nĂ©sie militaire câĂ©tait FĂ©nelon, archevĂȘque de Cambrai, et prĂ©cepteur du duc de Bourgogne. Par lâinfidĂ©litĂ© dâun de ses domestiques, le TĂ©lĂ©maque avait paru ; et FĂ©nelon expiait par un exil dans son diocĂšse et par une Ă©ternelle sĂ©paration dâavec son royal Ă©lĂšve la composition de ce beau livre, oĂč Louis XIV crut voir une satire de son gouvernement. Le duc de Bourgogne, dont les vertus naissantes et dĂ©jĂ fortes inspiraient du respect Ă son aĂŻeul, se montrait attachĂ© aux principes de la politique toute morale de son instituteur. Les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, le marĂ©chal de Catinat, quoique heureux Ă la guerre, et quelques magistrats Ă©clairĂ©s, inclinĂšrent fortement pour la paix, et proposĂšrent de renoncer au testament de Charles II, pour sâen tenir au traitĂ© de partage dĂ©jĂ consenti par le roi. Louis avait soixante-deux ans, et pouvait difficilement supporter les fatigues de la guerre. Madame de Maintenon, dans ses sollicitudes pour la santĂ© du monarque, ne devait lui donner et ne lui donna sans doute que des conseils de paix. De toutes les fautes de Louis XIV, celle qui lui fut le plus entiĂšrement personnelle, celle dont la France et lui-mĂȘme portĂšrent le plus cruellement la peine, ce fut dâavoir repoussĂ© tant de sages conseils, et de sâĂȘtre exposĂ© encore une fois aux chances de la fortune. Il accepta le testament de Charles II. LâEurope frĂ©mit, et sâarma. Louis parvint cette fois Ă sâassurer deux alliĂ©s, les Ă©lecteurs de BaviĂšre et de Cologne. Il comptait Ă©galement sur le duc de Savoie, qui, un peu avant la paix de Ryswyck, avait mariĂ© lâune de ses filles au duc de Bourgogne, et qui scella bientĂŽt un nouveau lien avec la France par lâunion de sa seconde fille avec ce mĂȘme duc dâAnjou, appelĂ© au trĂŽne de lâEspagne. Mais le duc de Savoie fut un des premiers Ă entrer dans la ligue opposĂ©e, en calculant dâavance les avantages que la cour de France lui ferait pour lâen dĂ©tacher. De toutes les possessions de Charles II il nây eut que lâEspagne oĂč les Français furent reçus avec quelque faveur. Dans la plupart des provinces de ce royaume, la noblesse et le clergĂ© sâĂ©taient dĂ©clarĂ©s pour le petit-fils de Louis XIV. Le nouveau roi, Philippe V, dut sans doute cet avantage aux admirables instructions Ă©crites que lui donna son aĂŻeul. Elles nous ont Ă©tĂ© conservĂ©es et lâon peut y voir la profondeur et lâhabiletĂ© de sa politique. Le style en est plein de noblesse et de fermetĂ©. Louis en avait su renfermer tout le fonds dans une parole sublime, que lâhistoire rĂ©pĂ©tera toujours Partez, mon fils ; il nây a plus de PyrĂ©nĂ©es ». La Catalogne, jalouse de recouvrer des privilĂšges depuis longtemps envahis par lâautoritĂ© despotique des rois dâEspagne, annonçait seule un mouvement contraire aux vues de Louis XIV et aux intĂ©rĂȘts de son petit-fils ; mouvement redoutable, puisquâil avait la libertĂ© pour mobile. LâItalie se souvenait trop de nos anciens combats pour recevoir les Français sans dĂ©fiance. Durant trois annĂ©es, les Ă©vĂ©nements militaires parurent encore assez dignes de lâancienne gloire de Louis XIV. A la vĂ©ritĂ©, le marĂ©chal de Villeroi se laissa surprendre et faire prisonnier dans CrĂ©mone ; mais les Français, indignĂ©s, repoussĂšrent lâennemi et restĂšrent maĂźtres de la place, sans pouvoir dĂ©livrer leur gĂ©nĂ©ral. Louis dut certainement regarder comme le plus heureux prĂ©sage pour cette guerre la mort de Guillaume, roi dâAngleterre, et stathouder de Hollande, de cet ennemi opiniĂątre et froidement intrĂ©pide. Mais la fortune lui suscitait deux ennemis plus dangereux encore, dont les talents avaient plus dâĂ©clat et la haine plus de profondeur câĂ©taient le prince EugĂšne et Marlborough. Le premier Ă©tait, par sa mĂšre, petit-neveu du cardinal Mazarin. DĂ©jĂ il sâĂ©tait distinguĂ© dans les guerres de lâAutriche contre les Turcs ; il sâannonça en Italie par le savant passage de lâOglio et la victoire de Chiari. Le duc de VendĂŽme ne se montra point indigne dâun si puissant adversaire. Pendant deux ans, ils se firent une guerre savante et peu dĂ©cisive. Marlborough Ă©tait animĂ© dâune haine encore plus vive contre la France. Courtisan de Jacques II, il avait abandonnĂ© ce prince dans son malheur, et sâĂ©tait rangĂ© parmi ses plus implacables ennemis. Il sentait le besoin de couvrir le tort de cette dĂ©fection par une grande dĂ©monstration de zĂšle pour la libertĂ©, et surtout par la gloire. On le voyait Ă la fois diriger par ses intrigues les deux chambres du parlement dâAngleterre, la cour aimable et polie de la reine Anne, et les cabinets de lâEurope. BientĂŽt il sut conduire des armĂ©es, et supplĂ©er, par sa bravoure, par son impĂ©tuositĂ© et la vivacitĂ© de son coup dâĆil, Ă lâĂ©tude profonde de lâart militaire. Les Français venaient de cĂ©lĂ©brer trois victoires nouvelles, celles de Friedlingen et de Hochstett, dues au marĂ©chal de Villars, et celle de Spire, due au marĂ©chal de Tallard. De la BaviĂšre qui leur Ă©tait ouverte, ils Ă©taient prĂȘts Ă sâĂ©lancer sur lâAutriche, lorsque EugĂšne et Marlborough vinrent se concerter pour la dĂ©fense de lâempereur. Les Français nâĂ©taient plus commandĂ©s par Villars, et se trouvaient dans la mĂȘme ville dâHochstett, que ce gĂ©nĂ©ral avait illustrĂ©e par une victoire. Ils combattaient avec les Bavarois mais lâarmĂ©e de Marlborough et EugĂšne parvint par ses manĆuvres Ă les sĂ©parer de leurs auxiliaires. Tallard ne sut se dĂ©fendre quâavec un aveugle courage. TournĂ© dans toutes ses positions, il est fait prisonnier ; vingt-deux de ses bataillons ont posĂ© les armes ; le champ de bataille est couvert de 12 000 Français. LâĂ©lecteur de BaviĂšre fuit en dĂ©sordre ; ses Ătats sont envahis, mis au pillage les Français sont chassĂ©s et poursuivis jusque dans lâAlsace. La fortune de Louis XIV nâavait encore Ă©tĂ© traversĂ©e que par de lĂ©gers Ă©checs promptement rĂ©parĂ©s. Il ne parut point abattu de ce grand dĂ©sastre ; mais lâĂąge, sans avoir affaibli la vigueur de son caractĂšre, ne lui laissait plus cette activitĂ© qui avait Ă©tĂ© un si puissant aiguillon pour ses armĂ©es. Du fond de Versailles, et de concert avec quelques vieux gĂ©nĂ©raux, quelquefois mĂȘme avec des commis, il traçait des plans de campagne, et se flattait de pouvoir diriger Ă la fois des opĂ©rations sur le Tage, sur le PĂŽ, sur le Danube et sur la Meuse. Tout le systĂšme militaire auquel il avait dĂ» lâĂ©clat de ses armes Ă©tait rompu, parce que les Français agissaient trop loin de leurs magasins. Louis occupait le marĂ©chal de Villars Ă combattre des paysans dans les CĂ©vennes, tandis quâil confiait une nouvelle armĂ©e Ă Villeroi, dont le nom, depuis la surprise de CrĂ©mone, Ă©tait devenu un objet de dĂ©rision pour lâarmĂ©e aussi les Pays-Bas Ă©chappĂšrent-ils bientĂŽt Ă ce monarque. Villeroi y perdit la bataille de Ramillies, journĂ©e plus sanglante, plus honteuse et plus dĂ©cisive que celle de Hochstett. Louis XIV avait Ă se reprocher un choix imprudent ; il le sentit, et il eut la noblesse dâĂąme de ne point faire de reproches Ă Villeroi. Monsieur le marĂ©chal, lui dit-il, on nâest pas heureux Ă notre Ăąge ». On Ă©prouva encore dans les Pays-Bas un Ă©chec Ă Oudenarde, quoique le duc de VendĂŽme y commandĂąt, et que le duc de Bourgogne y fĂ»t prĂ©sent. Enhardi par ses succĂšs, le prince EugĂšne mit le siĂšge devant Lille, qui, aprĂšs dix mois de la plus hĂ©roĂŻque dĂ©fense, ne se rendit que par lâĂ©puisement des vivres et des munitions. Vers le mĂȘme temps nous perdions lâItalie. Le prince EugĂšne força les Français dans les lignes quâils occupaient devant Turin 1708, et il osa faire des incursions dans la Provence et le DauphinĂ©. En Espagne, on avait aussi essuyĂ© des revers Philippe V avait Ă©tĂ© forcĂ© de fuir de Madrid, Ă lâapproche de lâarchiduc, secondĂ© par les Catalans. Mais le marĂ©chal de Berwick Ă©tait parvenu Ă y ramener le roi, en gagnant la bataille dâAlmanza. Le dĂ©sordre des finances Ă©tait au comble. Louis ajoutait encore au chagrin de sa vieillesse, aux ennuis de sa cour, lâaccablant ennui des controverses religieuses. Enfin la nature semblait aussi se dĂ©chaĂźner contre la France une seule nuit de lâhiver de 1709 fit pĂ©rir les oliviers, les vignes, beaucoup dâarbres fruitiers et, pour comble de dĂ©sastre, une grande partie des blĂ©s fut gelĂ©e. Louis vit la misĂšre de son peuple et demanda la paix, rĂ©signĂ© Ă subir des conditions rigoureuses ; mais on se fit un plaisir de lui en prĂ©senter dâavilissantes ; on alla jusquâĂ exiger quâil envoyĂąt une armĂ©e en Espagne pour dĂ©trĂŽner son petit-fils. Puisquâon veut, reprit Louis XIV, que je continue la guerre, jâaime mieux la faire Ă mes ennemis quâĂ mes enfants. » La France oublia ses propres malheurs pour compatir Ă ceux de son roi. Les dĂ©faites des armĂ©es françaises furent rĂ©parĂ©es. La famine elle-mĂȘme faisait voler sous les drapeaux des milliers dâhommes qui nâespĂ©raient plus dâaliments quâĂ la guerre la bataille de Malplaquet annonçait Ă lâEurope ce que pouvait ĂȘtre le dĂ©sespoir des Français ; les marĂ©chaux de Villars et de Boufflers lâengagĂšrent prĂšs des murs de Mons contre EugĂšne et Marlborough ils furent repoussĂ©s, mais les ennemis durent dĂ©sespĂ©rer de la conquĂȘte de la France. Cette victoire leur avait coĂ»tĂ© 20 000 hommes tuĂ©s ou blessĂ©s, la perte des Français nâavait Ă©tĂ© que de 8 000 ; sans la blessure du marĂ©chal de Villars ils Ă©taient triomphants Boufflers avait conduit la retraite en bon ordre. Louis ne sâoccupa plus quâĂ nĂ©gocier avec ses ennemis sĂ©parĂ©ment ; toutes les mesures furent prises avec vigueur. Les flottes françaises osĂšrent sâapprocher encore une fois des cĂŽtes de lâAngleterre. Deux intrĂ©pides armateurs, Duguay-Trouin et Jean Bart dĂ©solĂšrent le commerce de lâAngleterre, de la Hollande, de lâEspagne et du Portugal ; la prise de Rio de Janeiro, capitale du BrĂ©sil, immortalisa Duguay-Trouin, et rĂ©veilla le goĂ»t des brillantes aventures. Le duc de VendĂŽme fut envoyĂ© en Espagne au moment oĂč les Français venaient dâĂȘtre battus devant Saragosse ; avec les dĂ©bris dâune armĂ©e fugitive, il obtint bientĂŽt la victoire de Villa-Viciosa ; et ce petit-fils de Henri IV Ă©tablit les Bourbons sur le trĂŽne dâEspagne. LâannĂ©e 1711 sâannonça dans la Flandre sous de tristes auspices. Le prince EugĂšne avait redoublĂ© de confiance et dâimpĂ©tuositĂ© ; il sâempara de Bouchain, du Quesnoy, de Douai, et poussa des partis jusque dans la Champagne. Ce fut alors que Louis XIV profĂ©ra ces belles paroles Si je ne puis obtenir une paix Ă©quitable, je me mettrai Ă la tĂȘte de ma brave noblesse et jâirai mâensevelir sous les dĂ©bris de mon trĂŽne. » Villars trouva dâautres ressources que celles du dĂ©sespoir. Cet habile et heureux guerrier, quâon opposait enfin au prince EugĂšne, feignit lâinaction. Pendant ce temps, la politique de Louis XIV agissait ; il Ă©tait parvenu Ă dĂ©tacher la reine Anne de la ligue victorieuse. et avait signĂ© avec elle une suspension dâarmes, en lui laissant Dunkerque pour gage. EugĂšne, qui sâoccupait du siĂšge de Landrecies, avait mal Ă©tabli les communications entre les quartiers de son armĂ©e Villars profita de cette faute avec autant dâhabiletĂ© que dâhĂ©roĂŻsme ; et le seul combat de Denain rĂ©para lâeffet de six grandes batailles perdues. LâarmĂ©e hollandaise y fut entiĂšrement dĂ©truite ; Landrecies fut dĂ©livrĂ©e ; Douai, le Quesnoy furent repris en peu de temps. DĂšs lors, le Hollande cessa de mettre obstacle Ă la paix que voulait lâAngleterre. Les confĂ©rences sâouvrirent Ă Utrecht ; les nĂ©gociateurs français, parmi lesquels surtout il faut distinguer Torey, firent des prodiges dâhabiletĂ© ; lâAngleterre et lâEurope consentirent qui lâaurait cru ? Ă laisser le petit-fils de Louis XIV sur le trĂŽne dâEspagne. Lâempereur se refusait encore Ă traiter sur une telle base ; Villars, pour lây dĂ©cider, vint Ă la rencontre du prince EugĂšne sur un autre champ de bataille, força ses lignes devant Fribourg, et fit sous ses yeux de rapides conquĂȘtes en Allemagne. Lâempereur craignit de laisser Ă©couler le temps oĂč il pouvait encore recueillir quelques fruits de ses prĂ©cĂ©dentes victoires. EugĂšne et Villars passĂšrent alors du rĂŽle de gĂ©nĂ©raux Ă celui de nĂ©gociateurs. Louis XIV, par la paix dâUtrecht 1713, nâeut aucun sacrifice important Ă faire, si ce nâest la dĂ©molition du port de Dunkerque ; Lille rentra sous la domination française. Les alliĂ©s sâindemnisĂšrent par le partage des diverses possessions excentriques de lâEspagne. Une telle paix Ă©tait infiniment plus utile que celle de Ryswick, qui avait suivi tant de victoires. Louis XIV avait dĂ©ployĂ© une vĂ©ritable grandeur dans ses adversitĂ©s ; quâon examine toute sa conduite depuis 1709, on y verra toutes les ressources dâun grand et profond caractĂšre. Lâart avec lequel il sĂ©para ses ennemis triomphants doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le chef-dâĆuvre de la politique. Mais ce roi, qui Ă©tait ainsi parvenu Ă dompter la fortune, Ă©tait alors le plus malheureux des pĂšres. Trois gĂ©nĂ©rations sorties de son sang avaient disparu dans lâespace de quelques mois ; le dauphin, Ă©lĂšve de Bossuet et de Montausier, mourut en 1711 Ă lâĂąge de 10 ans. Quoiquâil fĂ»t certain que la petite vĂ©role avait causĂ© la mort de ce prince, il y eut quelque rumeur dâemprisonnement, et lâon affecta de diriger des soupçons sur le duc dâOrlĂ©ans, neveu du roi, prince dâun courage brillant, dâun esprit aimable, mais de mĆurs corrompues. Au mois de fĂ©vrier 1712, un mal qui avait tous les effets dâune Ă©pidĂ©mie et que lâon nommait rougeole pourprĂ©e, frappa et enleva plus de cinq cents personnes, dont quelques-unes Ă©taient du rang le plus distinguĂ© ; la duchesse de Bourgogne en fut atteinte cette princesse avait seule le privilĂšge dâĂ©gayer et dâembellir une cour attristĂ©e par lâĂąge et par les malheurs du monarque. Louis XIV et madame de Maintenon, Ă©galement sĂ©duits par ses grĂąces divines, son enjouement et ses maniĂšres caressantes, en avaient fait leur fille chĂ©rie. Les progrĂšs du mal furent rapides ; le duc de Bourgogne, quâon nommait alors le dauphin, rendait Ă la duchesse les plus tendres soins, et dĂ©jĂ il portait sur son visage les symptĂŽmes de cette cruelle maladie. La dauphine expira le 12 fĂ©vrier. Le roi sâĂ©tait retirĂ© avec madame de Maintenon Ă Marly, pour allĂ©ger, par des mĂ©ditations religieuses, le poids de sa profonde affliction. Le dauphin eut la force de venir se prĂ©senter devant son aĂŻeul mais il le glaça dâeffroi par lâexpression concentrĂ©e de sa douleur, et par les signes trop caractĂ©risĂ©s dâune maladie prochaine. Le roi lui parla avec la plus vive Ă©motion ; il nâĂ©tait personne qui pĂ»t contenir ses larmes. Le prince que FĂ©nelon avait si bien formĂ© dâaprĂšs sa belle Ăąme et son brillant gĂ©nie, mourut le 18 fĂ©vrier. LâaĂźnĂ© de ses deux fils, le duc de Bretagne, ne lui survĂ©cut que deux jours ; le second, le duc dâAnjou depuis Louis XV Ă©tait dangereusement malade. Une mĂȘme cĂ©rĂ©monie funĂšbre rĂ©unit lâĂ©poux, lâĂ©pouse et leur fils. A la vue de ce dĂ©plorable spectacle, le peuple fut Ă©perdu dans sa douleur, et injuste dans ses soupçons. On parlait dâempoisonnement ; le duc dâOrlĂ©ans entendit de son palais les cris publics qui le nommaient empoisonneur la cour lâaccusait avec moins dâanimositĂ© et plus de perfidie. Toutes ces rumeurs sinistres semblaient autorisĂ©es par la dĂ©claration des mĂ©decins, qui, Ă lâouverture des trois cadavres, avaient cru reconnaĂźtre les effets du poison. Le roi fut Ă©branlĂ©, mais il eut la force de rĂ©sister Ă ses propres prĂ©ventions contre un neveu dont il connaissait les principes dissolus et irrĂ©ligieux. Le duc dâOrlĂ©ans, dĂ©sespĂ©rĂ©, vint demander au roi que la Bastille lui fĂ»t ouverte. Louis craignit un Ă©clat qui pouvait ajouter beaucoup aux malheurs de la France ; le chimiste Homberg, que lâon accusait dâavoir fourni les poisons employĂ©s par le duc dâOrlĂ©ans, demandait vivement de prouver son innocence par une instruction juridique. Le roi avait paru dâabord consentir Ă lâoffre gĂ©nĂ©reuse du savant calomniĂ© ; mais lorsque celui-ci vint se prĂ©senter Ă la Bastille, elle lui fut fermĂ©e. Depuis, Louis XIV ne se permit jamais un mot, un geste qui pĂ»t autoriser ou rĂ©veiller les injustes soupçons Ă©levĂ©s contre le duc dâOrlĂ©ans. Il lui restait encore une nouvelle perte, un nouveau coup Ă supporter les fĂȘtes par lesquelles on cĂ©lĂ©brait une paix qui allait rĂ©parer un si long cours de flĂ©aux, ces fĂȘtes nâĂ©taient pas terminĂ©es, lorsquâon apprit la mort subite du duc de Berry, troisiĂšme petit-fils du roi. Il avait Ă©pousĂ© la fille du duc dâOrlĂ©ans, et cette princesse lâavait continuellement dĂ©solĂ© par les emportements de son caractĂšre et lâĂ©clat scandaleux de ses intrigues. Ce prince, en expirant, dĂ©clara quâil Ă©tait la seule cause de sa mort. Il avait fait une chute Ă la chasse quelques mois auparavant ; il lâavait dissimulĂ©e, et sâĂ©tait livrĂ© depuis Ă des excĂšs dâintempĂ©rance. Le roi, par sa conduite envers la duchesse de Berry et envers le duc dâOrlĂ©ans, ferma, autant quâil put, lâaccĂšs Ă de nouveaux soupçons. Louis goĂ»tait bien mal les douceurs de la paix. La plaie faite Ă ses finances par les deux guerres terminĂ©es lâune Ă Ryswick et lâautre a Utrecht, semblait incurable. Le poids des impĂŽts Ă©tait excessif ; et, malgrĂ© tous les soins de lâhabile contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Desmarets, il fallait encore, comme pendant la guerre, subir la loi des traitants. La destruction de Port-Royal, en 1709, avait excitĂ© les plaintes lĂ©gitimes des nombreux amis de ces pieux solitaires. Lâaffaire de la bulle Unigenitus Ă©chauffa encore davantage les esprits on attribua la conduite du roi, dans ces deux circonstances, aux conseils de son confesseur. Le parlement et quelques Ă©vĂȘques osaient, pour la premiĂšre fois, rĂ©sister aux volontĂ©s de Louis XIV. Son Ăąge et ses derniers revers encourageaient une opposition qui entrevoyait un esprit bien diffĂ©rent sous un rĂ©gent dont les opinions Ă©taient connues. Les jeunes gens se lassaient dâune cour qui nâĂ©tait plus Ă©gayĂ©e par les illusions de la gloire et par lâĂ©clat des fĂȘtes. Le roi, plus renfermĂ© dans son intĂ©rieur, nâimposait plus autant Ă un peuple accoutumĂ© Ă tant de prospĂ©ritĂ©s. Lui-mĂȘme il semblait dĂ©mentir la rigiditĂ© nouvelle de ses principes par les honneurs excessifs dont il comblait les princes lĂ©gitimĂ©s, câest-Ă -dire le duc du Maine et le comte de Toulouse, nĂ©s dâun double adultĂšre. Ces deux princes, par des qualitĂ©s plus aimables que brillantes, mĂ©ritaient lâaffection de leur pĂšre ; mais la morale, la religion et le droit public des Français furent enfreints par la dĂ©claration du 25 mai 1715, qui les appelait Ă la couronne au dĂ©faut de princes du sang. Le peuple souffrait beaucoup de la fin de ce long rĂšgne, dont les prospĂ©ritĂ©s lâavaient Ă©bloui pendant plus de quarante annĂ©es. Le 25 aoĂ»t 1715, jour de la Saint-Louis, le roi, au milieu des hommages quâil recevait, se sentit griĂšvement indisposĂ©. Le lendemain, en visitant une plaie que ce prince avait Ă la jambe, le chirurgien MarĂ©chal dĂ©couvrit la gangrĂšne ; son Ă©motion frappa le monarque. Soyez franc, dit-il Ă MarĂ©chal, combien de jours ai-je encore Ă vivre ? - Sire, rĂ©pondit MarĂ©chal, nous pouvons espĂ©rer jusquâĂ mercredi. - VoilĂ donc mon arrĂȘt prononcĂ© pour mercredi », reprit Louis sans tĂ©moigner la moindre Ă©motion. Il sâentretint avec le duc dâOrlĂ©ans qui allait ĂȘtre appelĂ© Ă prĂ©sider le conseil de rĂ©gence. Le lendemain il se fit amener le duc dâAnjou, son arriĂšre-petit-fils, ĂągĂ© de cinq ans, et lui adressa ces paroles qui caractĂ©risent bien ce monarque Admirable en sa vie et plus grand dans sa mort. Mon enfant, lui dit-il, vous allez ĂȘtre un grand roi. Ne mâimitez pas dans le goĂ»t que jâai eu pour la guerre. Tachez dâavoir la paix avec vos voisins. Rendez Ă Dieu ce que vous lui devez ; faites-le honorer par vos sujets. Suivez toujours les bons conseils ; tĂąchez de soulager vos peuples, ce que je suis assez malheureux de nâavoir pu faire. Nâoubliez jamais la reconnaissance que vous devez Ă madame de Ventadour. » Et se tournant vers elle Je ne puis assez vous tĂ©moigner la mienne. - Mon enfant, je vous donne ma bĂ©nĂ©diction de tout mon cĆur. Madame, que je lâembrasse. » On approcha de ses bras cet enfant qui fondait en larmes, et il lui donna de nouveau sa bĂ©nĂ©diction. Dans la mĂȘme journĂ©e, Louis XIV sâadressa en ces termes Ă tous ses officiers rassemblĂ©s autour de lui Messieurs, vous mâavez fidĂšlement servi. Je suis fĂąchĂ© de ne vous avoir pas mieux rĂ©compensĂ©s que je nâai fait ; les derniers temps ne me lâont pas permis. Je vous quitte avec regret. Servez le Dauphin avec la mĂȘme affection que vous mâavez servi. Câest un enfant de cinq ans, qui peut essuyer bien des traverses ; car je me souviens dâen avoir beaucoup essuyĂ© dans mon jeune Ăąge. Je mâen vais ; mais lâĂtat demeurera toujours ; soyez-y fidĂšlement attachĂ©s, et que votre exemple en soit un pour mes autres sujets. Suivez les ordres que mon neveu vous donnera ; il va gouverner le royaume jâespĂšre quâil le fera bien. JâespĂšre aussi que vous ferez votre devoir, et que vous vous souviendrez quelquefois de moi ». A ces paroles, des pleurs coulĂšrent de tous les yeux. Peu dâheures aprĂšs, Louis ayant tĂ©moignĂ© quâil avait besoin de repos, la cour fut comme dĂ©serte. Madame de Maintenon, loin dâabandonner le roi, comme le lui reproche Saint-Simon, passa cinq jours dans la ruelle de son lit, presque toujours en priĂšres. Il eut avec elle un entretien touchant, oĂč il lui rĂ©pĂ©ta plusieurs fois Quâallez-vous devenir ? Vous nâavez rien. » Elle ne partit pour Saint-Cyr, le vendredi 30 aoĂ»t, Ă cinq heures du soir, que lorsquâil eut tout Ă fait perdu connaissance. Pourquoi pleurez-vous, disait-il Ă ses domestiques ; mâavez-vous cru immortel ? » Il nomma le Dauphin, le jeune roi ; il lui Ă©chappa de dire Quand jâĂ©tais roi ». Il mourut Ă Versailles le 1er septembre 1715, ĂągĂ© de 77 ans ; il en avait rĂ©gnĂ© 72. Ce monarque supplĂ©a par un grand caractĂšre aux dons dâun grand gĂ©nie ; tout ce quâil conçut, tout ce quâil exĂ©cuta de plus heureux, de plus habile, pendant les annĂ©es triomphantes de son rĂšgne, fut un dĂ©veloppement et une amĂ©lioration des plans et des actes du cardinal de Richelieu. Celui-ci, inquiet sur une autoritĂ© prĂ©caire et en quelque sorte usurpĂ©e, fut souvent sanguinaire Louis XIV fonda bien moins sur la terreur que sur lâadmiration lâautoritĂ© absolue dont il avait reçu lâhĂ©ritage ; mais, par lâinĂ©vitable danger dâun pouvoir sans limites, il fut souvent dur ; les prĂ©jugĂ©s de son rang et de son siĂšcle le rendirent quelquefois injuste sans remords. Il ajouta mille sĂ©ductions Ă lâart de rĂ©gner ; il le purgea des froides scĂ©lĂ©ratesses du machiavĂ©lisme. On dirait que le mot de majestĂ© fut créé pour lui. On a eu tort de le juger dâaprĂšs deux ou trois anecdotes assez suspectes. Quand il lui serait arrivĂ© dâadmirer et dâenvier le gouvernement turc, ce quâil y a de certain câest quâil nâeut jamais la stupide maladresse de lâimiter. Il trouva le secret de tout subordonner sans avilir aucun ordre de lâĂtat, sans dĂ©grader aucun caractĂšre. Il permit Ă plusieurs hommes dâĂȘtre grands et mĂȘme plus grands que lui. Le tiers Ă©tat ne reçut pas moins de lui que de ses prĂ©dĂ©cesseurs ; car il nây eut pas sous son rĂšgne un seul grand emploi auquel des plĂ©bĂ©iens ne parvinssent ; tout vint figurer sur le vaste théùtre de gloire ouvert par Louis XIV. Lâindustrie, les richesses et surtout le gĂ©nie Ă©levĂšrent par degrĂ©s le tiers Ă©tat jusquâĂ la puissance foudroyante quâil dĂ©veloppa sur la fin du XVIIIe siĂšcle. Nous nous garderons bien de donner des Ă©loges trop absolus Ă un roi qui sâest dĂ©clarĂ© coupable dâavoir trop aimĂ© la guerre ; mais quelles que soient ses fautes, la nation française ne peut pas oublier quâelle lui doit sur tous les points, hormis en ce qui concerne la libertĂ© politique, le rang quâelle occupa ensuite dans le monde.
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Ătablissements de pompes funĂšbres sur Grande-Synthe ou Ă proximitĂ© Pompes FunĂšbres Bab El Jenna 10 boulevard FĂ©dĂ©rĂ©s, 59760 Grande Synthe km Prestations service funĂ©raire, cĂ©rĂ©monie d'enterrement, fabrication de pierre tombale, transport... Pompes FunĂšbres Vandenbussche 20 route Bergues, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Et Marbrerie Maison Fick 10 rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque Branche km Prestations transport de corps, nettoyage de monument funĂ©raire, gravure de pierre tombale, prĂ©vo... Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales 44 rue Pasteur, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Prince 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque km Pannequin Manceau Cathy 42 rue Lilas, 59210 Coudekerque Branche km Terre Et Ciel 307 Bis rue Mardyck, 59279 Loon Plage 6 km Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves 103 boulevard Vauban, 59210 Coudekerque Branche km Pompes Funebres Marbrerie Vandenbussche 1 route Furnes, 59210 Coudekerque Branche km Prestations prĂ©voyance obsĂšques, nettoyage de monument funĂ©raire, transport de corps, organisati... Roc Eclerc 21 boulevard Pierre MendĂšs France, 59140 Dunkerque km Prestations Pompes funĂšbres, Organisation complĂšte d'obsĂšques, Permanence 24h/24 - 7j/7, transpo... Bridoux MichĂšle 27 rue Charmilles, 59279 Loon Plage km Prestations entretien de sĂ©pulture Pompes FunĂšbres Vandenbussche 26 rue Albert Cuenin, 59240 Dunkerque 8 km Prestations toilette mortuaire, service funĂ©raire, Inhumation, Transport de corps au domicile, Tra... Sces FunĂ©raires Rommelaere 34 Bis rue Port, 59380 Bergues 10 km Prestations service funĂ©raire, graveur sur pierre, entretien de sĂ©pulture, cĂ©rĂ©monie d'enterrem... Pompes FunĂšbres Laheyne Laurent 23 rue Anglaise, 59380 Bergues km Laheyne Laurent Eurl rue Anciens d'Afn, 59630 Bourbourg km Pompes FunĂšbres Bernard Ranchy 5 place Gambetta, 59380 Bergues km ObsĂšques CrĂ©mation FunĂ©rarium CimetiĂšres Plus dâinfos Un ĂȘtre cher vient de mourir et vous souhaitez ĂȘtre Ă©paulĂ©e dans cette pĂ©riode dĂ©licate? Sur ce site, vous pourrez consulter les diffĂ©rentes prestations funĂ©raires proposĂ©es par la ville de Grande-Synthe. Les pompes funĂšbres ont pour vocation de vous accompagner et vous conseiller pendant ce moment dĂ©licat. Afin de vous informer sur les diffĂ©rents montants des compagnies de pompes funĂšbres sur Grande-Synthe, il est suggĂ©rĂ© de demander une Ă©valuation auprĂšs de plusieurs compagnies afin de vous dĂ©cider pour l'option qui vous satisfait le mieux. Toute compagnie de pompes funĂšbres se doit de de proposer aux clients une proposition sans coĂ»t associĂ© et dĂ©taillĂ© suivant un modĂšle type. Une Ă©valuation vous sera indispensable afin de comprendre les raisons dâĂȘtre des diffĂ©rentes prestations proposĂ©es par la sociĂ©tĂ©. Sur ce document, sera mentionnĂ© le rĂ©sumĂ© des diffĂ©rentes prestations. Les plus communes sont les suivantes La coordination des obsĂšques, englobant de nombreuses Ă©tapes Le nettoyage et le transport du corps du dĂ©funt La sortie de lâavis de dĂ©cĂšs ainsi que lâenvoi de faire-part Le choix des premiĂšres fleurs qui seront positionnĂ©es sur la tombe du dĂ©funt dans le cas dâun enterrement GrĂące Ă ce document, vous pourrez confronter et vous dĂ©cider sur lâentreprise qui vous plaĂźt et rĂ©pond le mieux Ă vos critĂšres et aux derniĂšres volontĂ©s de votre ĂȘtre cher disparu. Ăvaluer correctement les diffĂ©rentes prestations est de la plus haute importance, car les prix peuvent ĂȘtre trĂšs disparates. NâhĂ©sitez pas Ă bien vous enquĂ©rir auprĂšs des diffĂ©rentes compagnies sur ce qui est englobĂ© et ce qui est nâest pas compris dans la prestation de base. Important certaines prestations sont imposĂ©es par la loi, comme le transport funĂ©raire. Dâautres prestations sont le choix entre une cĂ©rĂ©monie civile ou religieuse, lâentretien du corps⊠Lâorganisation des obsĂšques dans la ville de Grande-Synthe Lâorganisation des obsĂšques se rĂ©alise souvent par une compagnie de pompes funĂšbres, celle-ci a pour mission la rĂ©alisation des diffĂ©rentes prestations la mise en biĂšre, le transport du corps, le mode sĂ©pulture, la toilette et soins de conservation du corps, le cercueil, le cimetiĂšre ⊠Il existe Ă ce jour douze sociĂ©tĂ©s de pompes funĂšbres sur Grande-Synthe. Ă ne pas mettre de cĂŽtĂ© pour lâorganisation de cette derniĂšre Ă©tape de la vie les dĂ©marches administratives. Il est nĂ©cessaire pour chaque famille de ne pas oublier de disposer de documents tels que la dĂ©claration de dĂ©cĂšs, le contrat dâobsĂšques si nĂ©cessaire, pour inaugurer les diffĂ©rentes formalitĂ©s. Ă savoir si la personne dĂ©cĂ©dĂ©e disposait dâune convention obsĂšques, lâalternative de la entreprise de pompes funĂšbres peut avoir Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e via ce document et non par la famille de lâĂȘtre cher. Dans le cas contraire, le choix serait rĂ©alisĂ© par sa famille. Le choix des Monuments funĂ©raires Les compagnies de pompes funĂšbres disposent aux familles plusieurs designs de monuments funĂ©raires. Si la famille le dĂ©sire, elles peuvent Ă©galement personnaliser la pierre tombale avec des ornements, des gravures ou des dessins⊠Cette prestation est facultative et aura une incidence sur le coĂ»t de la prestation. CrĂ©mation ou Inhumation ? Comme Ă l'accoutumĂ©e, vous pouvez vous dĂ©cider entre la crĂ©mation ou lâinhumation sur Grande-Synthe. La crĂ©mation qui a le vent en poupe est de plus en plus l'option par dĂ©faut par les habitants de Grande-Synthe. Depuis quelques annĂ©es, une partie importante des habitants rĂ©sidents sur Grande-Synthe se dĂ©cident pour la crĂ©mation comme mode de sĂ©pulture. La famille du dĂ©funt pourra sâadresser Ă lâun des crĂ©matoriums de la rĂ©gion de Grande-Synthe. Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de kilomĂštres . En fonction des dĂ©sirs de la famille, le service dispose de salles de cĂ©rĂ©monies ainsi que lâaccĂšs Ă des espaces verts. De la rĂ©ception Ă la restitution de lâurne, chaque cĂ©rĂ©monie peut ĂȘtre personnalisĂ©e en fonction des demandes de la famille endeuillĂ©e. Quels funĂ©rariums disponibles sur Grande-Synthe ? La chambre funĂ©raire accueille et conserve le corps de lâĂȘtre cher disparu jusquâĂ sa mise en biĂšre et ses funĂ©railles. 5 funerariums ou professionnels comptant avec des services avec chambres funĂ©raires se trouvent sur Grande-Synthe ou sa rĂ©gion, dans un rayon de 120 kilomĂštres chambre funĂ©raire Roc Eclerc, situĂ© Zone Industrielle La Neuvillette 15 Rue Maurice PrĂ©voteau, 51100 sur Reims Ă km chambre funĂ©raire Arnaud Dominique Pompes FunĂšbres, situĂ© St Germain Surue Moine 2 Avenue Pays Bas, 49230 sur Sevremoine Ă km chambre funĂ©raire Pompes FunĂšbres SARL, situĂ© 8 Rue De La MarĂ©chalerie, 49220 sur Le Lion D'Angers Ă km chambre funĂ©raire Ladevie Ets, situĂ© 6 Avenue Malzieu, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă km chambre funĂ©raire Nurit Michel, situĂ© 26 Rue Faubourg, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă km. Les cimetiĂšres sur Grande-Synthe. En 2020, nous pouvions compter prĂšs de 1 423 dĂ©cĂšs domiciliĂ©s au sein de la ville de Grande-Synthe. Chaque famille endeuillĂ©e souhaite pouvoir se recueillir auprĂšs de la sĂ©pulture du proche quâelle a perdu. Il existe actuellement trois cimetiĂšres sur Grande-Synthe Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de 15 kilomĂštres Pour honorer vos proches, vous pouvez faire appel Ă des fleuristes spĂ©cialisĂ©s en cĂ©rĂ©monie de deuil. Entretien des sĂ©pultures Lors de pĂ©riodes particuliĂšres comme la Toussaint ou encore lâanniversaire de la mort du dĂ©funt, il est possible pour la famille de solliciter un service dâentretien. En effet, cette prestation englobera le nettoyage de la tombe ainsi que son fleurissement. Ponctuelle ou annuelle, le service sâeffectuera en fonction des souhaits de la famille. Nombres de dĂ©cĂšs pour Grande-Synthe de 2010 Ă 2019 2010 127 2011 121 2012 133 2013 124 2014 163 2015 138 2016 135 2017 118 2018 143 2019 153 Recherche par dĂ©partements Ain 01Aisne 02Allier 03Alpes-de-Haute-Provence 04Alpes-Maritimes 06ArdĂšche 07Ardennes 08AriĂšge 09Aube 10Aude 11Aveyron 12Bas-Rhin 67Bouches-du-RhĂŽne 13Calvados 14Cantal 15Charente 16Charente-Maritime 17Cher 18CorrĂšze 19Corse-du-Sud 02ACĂŽte-d'Or 21CĂŽtes-d'Armor 22Creuse 23Deux-SĂšvres 79Dordogne 24Doubs 25DrĂŽme 26Essonne 91Eure 27Eure-et-Loir 28FinistĂšre 29Gard 30Gers 32Gironde 33Haut-Rhin 68Haute-Corse 02BHaute-Garonne 31Haute-Loire 43Haute-Marne 52Haute-SaĂŽne 70Haute-Savoie 74Haute-Vienne 87Hautes-Alpes 05Hautes-PyrĂ©nĂ©es 65Hauts-de-Seine 92HĂ©rault 34Ille-et-Vilaine 35Indre 36Indre-et-Loire 37IsĂšre 38Jura 39Landes 40Loir-et-Cher 41Loire 42Loire-Atlantique 44Loiret 45Lot 46Lot-et-Garonne 47LozĂšre 48Maine-et-Loire 49Manche 50Marne 51Mayenne 53Meurthe-et-Moselle 54Meuse 55Morbihan 56Moselle 57NiĂšvre 58Nord 59Oise 60Orne 61Paris 75Pas-de-Calais 62Puy-de-DĂŽme 63PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques 64PyrĂ©nĂ©es-Orientales 66RhĂŽne 69SaĂŽne-et-Loire 71Sarthe 72Savoie 73Seine-et-Marne 77Seine-Maritime 76Seine-Saint-Denis 93Somme 80Tarn 81Tarn-et-Garonne 82Territoire de Belfort 90Val-d'Oise 95Val-de-Marne 94Var 83Vaucluse 84VendĂ©e 85Vienne 86Vosges 88Yonne 89Yvelines 78 Recherche par grandes villes Angers 38 Maine-et-LoireBordeaux 38 GirondeDijon 38 CĂŽte d'OrGrenoble 38 IsĂšreLe Havre 38 Seine-MaritimeLille 38 NordLyon 38 RhĂŽneMarseille 38 Bouches du RhĂŽneMontpellier 38 HĂ©raultNantes 38 Loire-AtlantiqueNice 38 Alpes-MaritimesNĂźmes 38 GardParis 38 ParisReims 38 MarneRennes 38 Ille-et-VilaineSaint-Ătienne 38 LoireStrasbourg 38 Bas-RhinToulon 38 VarToulouse 38 Haute-Garonne Toutes les villes de France
PrĂ©sentation de l'Ă©tablissement Quelles sont les informations pratiques Ă connaĂźtre sur lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Lâentreprise Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves est situĂ©e dans la ville de Dunkerque, dans le dĂ©partement du Nord 59. Elle possĂšde lâadresse suivante Boulevard Vauban, 59140 Dunkerque Les horaires dâouverture sont Du lundi au Vendredi de 09h Ă 11h30 et 14h Ă 1800h Le samedi de 09h Ă 1130h Permanence dĂ©cĂšs 24/24h 7/7j Le gĂ©rant de lâagence est M. Emmanuel FOURMAUX Services de l'agence Quels services propose lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Les Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves accompagnent les familles de la meilleure maniĂšre possible pour les aider Ă organiser les obsĂšques de leur proche. Dans ce cadre, elles proposent un certain nombre de prestations funĂ©raires, dont Les premiĂšres dĂ©marchesPrĂ©voyance obsĂšquesPrĂ©voyance obsĂšquesInhumation ou crĂ©mationRendre hommageCivil ou religieuxToilette mortuaireSoins de conservationAides au financementAvis de dĂ©cĂšs Quels produits propose lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Pour pouvoir organiser correctement des obsĂšques, il faut pouvoir utiliser certains produits funĂ©raires essentiels. Justement, lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves propose aux familles les produits suivants MarbrerieFleurs artificiellesPlaques funĂ©rairesMonuments funĂ©rairesMonuments cinĂ©rairesIncontournablesUrnes funĂ©rairesJardiniĂšres Quâest-ce qui distingue lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves des autres ? Lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves sâest donnĂ©e pour mission de proposer le meilleur accompagnement possible aux familles confrontĂ©es Ă la perte dâun proche. Cet accompagnement passe par lâorganisation dâune cĂ©rĂ©monie 100% personnalisĂ©e type de cĂ©rĂ©monie religieuse, laĂŻque, pas de cĂ©rĂ©monie, musiques, cercueil, fleurs⊠Tout est fait pour aider les familles Ă rendre le meilleur hommage possible Ă leur proche dĂ©funt. Transport dĂ©funt Accessoires funĂ©raires et urnes Organisation funĂ©raire Prestations en marbre Avis de dĂ©cĂšs en ligne Demande de devis en ligne Jours de permanence Corbillards Fournitures funĂ©raires cercueils, urnes Supply Personnel Items Services Transport de corps avant inhumation Prix moyen des obsĂšques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 ⏠Ouverture / fermeture caveau porte 483 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 ⏠Personnel pour inhumation 96 ⏠Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 ⏠Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 ⏠Porteurs 269 ⏠MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 ⏠DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 ⏠Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 ⏠Personnel pour inhumation 96 ⏠Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 ⏠Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 ⏠Estimation moyenne 2776 ⏠*sources Tarifs moyens pour la crĂ©mation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 ⏠Dispersion des cendres 40 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 ⏠Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 ⏠Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CrĂ©mation CrĂ©mation adulte 568 ⏠Urne 89 ⏠Dispersion des cendres 40 ⏠CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 ⏠Porteurs 269 ⏠MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 ⏠DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 ⏠Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 ⏠Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 ⏠Estimation moyenne 2894 ⏠*sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsĂšques dans le dĂ©partement du Nord ? Gardez bien Ă lâesprit que les informations donnĂ©es dans les tableaux ci-dessus servent dâindication. Le prix des obsĂšques peut ĂȘtre modifiĂ© en fonction dâun certain nombre de facteurs, comme par exemple le nombre et la qualitĂ© des prestations funĂ©raires choisies par la famille, et les tarifs appliquĂ©s au sein de lâagence funĂ©raire lâĂtat nâa pas de contrĂŽle sur les prix appliquĂ©s dans le funĂ©raire, ce qui laisse le champ libre aux agences. Vous dĂ©sirez connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment le tarif dâobsĂšques personnalisĂ©es ? Nâattendez plus et utilisez notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement ! Quels sont les moyens de paiement acceptĂ©s par lâagence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Lâagence Vanlaeres Yves accepte les rĂšglements en carte bleue, chĂšque et espĂšces. AccĂ©der Ă l'Ă©tablissement Photos de l'Ă©tablissement Comparer les agences proches Pompes FunĂšbres Jean-Luc Macrez 96, rue du Gandspette, 62910 Ăperlecques 12 avis Pompes FunĂšbres Deprez 69, rue du Vauxhall, 62100 Calais 1 avis Marbrerie RINGOT & Fils 93, rue des Forts, 59210 Coudekerque-Branche Service municipal des inhumations et exhumations 3 rue ,, 59350 Saint-Momelin Pompes FunĂšbres et Marbrerie HumiĂšres 17 bis, rue de Cassel, 59630 Bourbourg Thanatopraxie 94, rue des Lilas, 59850 Nieppe Avis des internautes 9 Les avis sont certifiĂ©s afin d'Ă©viter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisĂ© nos services et sont passĂ©es par l'Ă©tablissement. Tous les avis positifs et nĂ©gatifs sont publiĂ©s. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualitĂ©. Si vous avez dĂ©jĂ utilisĂ© nos services et ĂȘtes passĂ© par un Ă©tablissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposĂ©e par lâĂ©tablissement. Attention, les dĂ©tails des notes ne sont calculĂ©s qu'Ă partir des commentaires MPF Fermer François W. 30/01/2021 Nous remercions trĂšs chaleureusement toute l'Ă©quipe des pompes funĂšbres Vanlaeres pour leur humanitĂ©, leur Ă©coute, leurs conseils avisĂ©s, leur discrĂ©tion, leur dĂ©vouement et leur efficacitĂ© pour la prise en charges des obsĂšques de mon cette pĂ©riode trĂšs difficile lors de la perte brutale et inattendue d'un ĂȘtre cher, tout a Ă©tĂ© mis en Ćuvre pour respecter tous nos souhaits dans le moindre un grand merci Ă eux, en cas de besoin, n'hĂ©sitez pas Ă vous tourner vers eux .... Fermer Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apportĂ© lors du dĂ©cĂšs de notre papa et mariCela s'est fait dans un trĂšs grand respect de votre part ainsi que le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie et les porteursVous nous avez conseillĂ©, aidĂ© dans ce moment trĂšs difficiles avec patience et bienveillanceMerci Fermer Jay L. 01/12/2020 Nous avons Ă©tĂ© accompagnĂ©s du dĂ©but Ă la fin suite au dĂ©cĂšs de notre maman. Une dame trĂšs professionnelle qui connait parfaitement son travail, disponible, Ă l'Ă©coute et qui a su nous guider dans ce moment extrĂȘmement douloureux oĂč nous sommes complĂštement perdus. Tout s'est dĂ©roulĂ© comme prĂ©vu de l'Ă©glise au cimetiĂšre. Toute l'Ă©quipe, des porteurs jusqu'au maĂźtre de cĂ©rĂ©monie, a Ă©tĂ© bienveillante. Un grand merci de la part des enfants de Mme Arlette HEDEL vve ZIANE Derniers commentaires François W. 30/01/2021 Nous remercions trĂšs chaleureusement toute l'Ă©quipe des pompes funĂšbres Vanlaeres pour leur humanitĂ©, leur Ă©coute, le... Voir plus Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apportĂ© lors du dĂ©cĂšs de notre papa et mariCe... Voir plus Jay L. 01/12/2020 Nous avons Ă©tĂ© accompagnĂ©s du dĂ©but Ă la fin suite au dĂ©cĂšs de notre maman. Une dame trĂšs professionnelle qui connait... Voir plus
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