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Lensemble laisse un grand sentiment de plaisir à la fin ! Les quatre saisons de l'été (Grégoire Delacourt) Voir la notice. histoires d 'amour, histoires de vie Victoria, MMC - 5 novembre 2015. Au travers de divers personnages et histoires, Grégoire Delacourt explore la relation amoureuse à divers âges et sous toute ses formes. Son style est simple, il va droit au but sans fioritures
Aumoins j’aurai laissé un beau cadavre © Christophe Raynaud de Lage Le théâtre de Vincent Macaigne Animé par la farouche volonté de faire entendre la voix du théâtre dans un monde en crise, le comédien Vincent Macaigne est devenu metteur en scène pour s’exprimer sur un plateau transformé en champ de bataille des corps et des idées.
Unincendie a tout ravagé ; Il y a eu un concert de hard rock ; Il ne s’est rien passé depuis plus de 100 ans ; L’équipe de France de football a perdu ; Il y a eu une coulée de lave ; Un cyclone a tout ravagé ; Un géant est passé par là » La boîte que vous avez amenée est le lieu de l’événement que vous avez choisi.
Sujet Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Ven 4 Nov 2011 - 16:14: Pièce de théâtre écrite et montée par Vincent Macaigne qui s'est inspiré de
Jesuis un pays de Vincent Macaigne mise en scène Vincent Macaigne: 2016 : En manque de Vincent Macaigne mise en scène Vincent Macaigne: 2011 : Au moins j'aurai laissé un beau cadavre d'après William Shakespeare mise en scène Vincent Macaigne: 2009 : On aurait voulu pouvoir salir le sol, non ?
Rencontre Rapide Pres De Chez Soi. VINCENT MACAIGNE Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimées ! Et sa troupe, bande furieuse de comédiens sous speed, n’a rien à lui envier… Le Cloître des Carmes accueille jusqu’au 19 juillet cette version étourdissante du Hamlet, un théâtre absolument brutal, inouï, et brut de décoffrage, tel que devait sans doute le pratiquer le grand William avec ses acteurs du Londres élisabethain. Et ça déménage ! Au plateau, totalement bordélique, envahi d’une quantité de trucs improbables distributeurs de boissons au lointain, fosse pleine d’eau boueuse au proche, publicité lumineuse de fête foraine sur laquelle on lit ici il n’y aura pas de miracles »… un bateleur de foire, digne des camelots du XVIe, expert de la harangue et de la retape sans complexe, ouvre ce Beau cadavre par son adresse ultra-cocainée à un public qui s’installe à peine. Et c’est parti pour trois heures de théâtre fulgurant, truculent, hénaurme, une performance hallucinée, à bout de souffle, dont personne ne sortira indemne, pas plus le public que les comédiens survitaminés et infiniment shakespeariens. Une bande de dingues purs qui produisent un show radical, un théâtre de tréteaux quelque part entre les Monthy Python et Rabelais… Un truc monstrueux, en vérité. Superbes comédiens, au demeurant, parfaitement raccords avec le délire mégalomaniaque du metteur qui ne leur épargne rien. Merveilleuse bande de fous qui pourraient très bien avoir fourbi leurs premières armes à la Royal Shakespeare Company, tant leur puissance de jeu et leur gouaille est impressionnante. Ce Macaigne-là est un vrai chantier, un bazar in progress mais savamment réglé, où paradoxalement rien ne doit vraiment être laissé au hasard. De la scénographie délirante mais on ne dévoilera rien aux performances déclamatoires et physiques des comédiens, de l’amoncellement de trouvailles scéniques et d’accessoires, à l’impeccable direction d’acteurs, tout dans la mise en scène de Macaigne est d’une maîtrise absolue. Puisant à l’origine du premier Hamlet, ce conte danois qui avait inspiré le grand Will, cette orgie barbare de sang et de théâtre, de cadavres et d’excès en tous genres, ce Shakespeare sauce Macaigne est un monstre de théâtre de foire, d’une consanguinité absolue, et d’une férocité réjouissante. Une farce en direct de l’Enfer, où une bande de fous sanguinaires s’entretuent pour le plaisir, baisent comme des bêtes et boivent comme des soudards. Au milieu de ces malades survoltés, un Hamlet hystérique et mégalo, un animal violent définitivement hors-normes qui se joue dans le sang et le stupre de la folie des hommes. Théâtre-gigogne, comme toutes les grandes oeuvres de Shakespeare, ce Hamlet-là est aussi une fabuleuse allégorie du théâtre, une réflexion poussée à l’extrême sur la quête de représentation de l’innommable, de l’immontrable. Du monstre. Une tragédie par bêtise », comme le dit si bien Vincent Macaigne, que cette fable parfaitement immorale et terriblement juste, qui nous ramène à la chair, à la brutalité féroce de la chair, et à la violence originelle de l’homme. Magistral. Marc Roudier Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / s’est joué du 19 au 29 juillet à h. Prochaines dates du 2 au 9 novembre 2011 Théâtre National de Chaillot / du 16 au 25 novembre 2011 MC2 – Grenoble / du 5 au 6 janvier 2012 La Filature – Mulhouse / du 11 au 12 janvier 2012 L’Hippodrome – Douai Photo Christophe Raynaud De Lage
L’œuvre d’Homère est immense, non seulement en quantité, mais par la place qu’elle occupe dans la littérature mondiale. Les vers qui nous sont parvenus ne représentent qu'une fraction de l'ensemble de son oeuvre L’Iliade et L’Odyssée. Ils sont disposés dans les deux textes en 24 parties ou chants» qui devaient former des histoires indépendantes pouvant être racontées en une seule fois. Ces épopées racontent d'une part le siège de Troie, enjeu impitoyable entre les héros et les dieux de la Grèce, d'autre le retour interminable de l'un de ces héros, Odysseus en latin Ulysse dans son île natale. Isabelle Grégor L’Iliade en quelques mots Achille boude. Agamemnon, chef des armées grecques, lui a reprit son esclave préférée, Briséis. Il refuse donc obstinément de retourner combattre sous les murs de Troie. Depuis près de 10 ans, les armées des Grecs ou Achéens en font le siège pour rependre la belle Hélène, enlevée par Pâris, prince troyen. S’il ne se décide pas vite à repartir au combat, c’est la défaite assurée ! Pour sauver la Grèce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le héros et parvient à faire reculer les Troyens. Mais c’est sans compter sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient à tuer Patrocle. Fou de douleur, Achille jure de se venger. Hector succombe sous ses coups, et son corps est traîné derrière le char de son vainqueur. Priam, roi de Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils des funérailles solennelles vont pouvoir avoir lieu. Chante, Déesse, la colère d’Achille… » La mort de Patrocle chant XVI Et dès que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessé par l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le côté d'un coup de lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la douleur saisit le peuple des Achéens. De même un lion dompte dans le combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faîte des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais le lion dompte avec violence le sanglier haletant. Ainsi Hector, le fils de Priam, arracha l'âme du brave fils de Menoetios, et, plein d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailées - Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvé » […]. Et le cavalier Patrocle, respirant à peine, lui répondit - Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire. Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ». Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse. Le bouclier d’Achille chant XVIII Et il [Héphaïstos] jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or précieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et la mer […]. Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. […] Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité. Et les ennemis offraient aux citoyens ou de détruire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade, et, sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards. Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athéna, tous deux en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits. Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant. Deux sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les bœufs aux cornes recourbées. Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche. Et les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les bœufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes. Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bœufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain. La Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mêlaient. Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements dégouttaient de sang. Et ces divinités semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres. Achille tue Hector chant XXIII Et Achille, emplissant son cœur d'une rage féroce, se rua aussi sur le fils de Priam. Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il secouait son casque éclatant aux quatre cônes et aux splendides crinières d'or mouvantes qu’Héphaïstos avait fixées au sommet. Comme Hespéros, la plus belle des étoiles qui se tiennent dans le ciel, se lève au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'éclair de la pointe d'airain que le fils de Pélée brandissait, pour la perte d’Hector, cherchant sur son beau corps la place où il frapperait. Les belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachées au cadavre de Patrocle le couvraient en entier, sauf à la jointure du cou et de l'épaule, là où la fuite de l'âme est la plus prompte. C'est là que le divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector; mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait encore parler. Il tomba dans la poussière, et le divin Achille se glorifia ainsi - Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! […] Va ! les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! » Et Hector au casque mouvant lui répondit en s’exprimant avec difficulté - Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher. Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un œil sombre, lui dit - Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. » Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils chant XXIV - Souviens-toi de ton père, ô Achille égal aux Dieux ! Il est de mon âge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul. J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […]. Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants ! » Il parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son père. Et le fils de Pélée, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils se souvenaient tous deux; et Priam, prosterné aux pieds d'Achille, pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille pleurait son père et Patrocle, et leurs gémissements retentissaient sous la tente. Puis, le divin Achille, s'étant rassasié de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège; et plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main. L’Odyssée en quelques mots Les Dieux ont enfin décidé de laisser Ulysse rentrer chez lui. Retenu chez Calypso, le héros grec a hâte de revoir son île Itaque, où l’attend sa femme Pénélope. Mais le chemin du retour ne peut qu’être pavé d’épreuves pendant que son fils Télémaque, parti à sa recherche, écoute ses anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit lutter contre la tempête qui le fait naufrager sur les terres du roi Alkinoos. C’est l’occasion pour lui de raconter à son hôte une partie de ses aventures sa confrontation avec le Cyclope Polyphème, sa rencontre avec la redoutable magicienne Circé, sa descente au Royaume des morts. Puis voici les cruelles Sirènes, les pièges tendus par Charybde et Scylla et enfin l’arrivée chez la douce Calypso. Finalement, Uysse quitte Alkinoos et retrouve Itaque où les prétendants tentent de s’emparer du pouvoir. Déguisé en mendiant, il réussit à vaincre ses adversaires à l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de Télémaque. Je suis Ulysse, le fils de Laërte… » Ulysse et le Cyclope chant IX Ulysse raconte à Alkinoos ses aventures chez le Cyclope Polyphème qui le retient prisonnier avec ses marins. Il lui a fait croire qu’il s’appelait Personne » Mes gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace. Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […] Ainsi, tenant dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brûlant. Partout, sur la paupière et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient. […] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés. Alors il s’arracha de l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenée. Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils voulaient connaître ses peines Polyphème, pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller au milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes bêtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? » Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! » Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! » Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même mon nom et mon habile tour les avaient abusés ! Sous le charme de Circé, la magicienne chant X Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus… Ils découvrirent dans un val, en un lieu dégagé, la maison de Circé avec ses murs de pierres lisses. Autour se tenaient des lions et des loups de montagne, que la déesse avait charmés par ses drogues funestes. Mais loin de sauter sur mes gens, les fauves se levèrent et vinrent les flatter en agitant leurs longues queues. […] Circé sortit en hâte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et tous ces grands fous de la suivre ! […] Elle les conduisit vers les sièges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mélange un philtre [potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit à boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de son étable à porcs. De ces porcs ils avaient la tête et les voix et les soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit d’autrefois. Ainsi parqués, ils pleurnichaient, cependant que Circé leur jetait à tous à manger glands, faînes et cornouilles [fruits], qui sont la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent. Le retour d’Ulysse à Itaque Argos, un compagnon fidèle chant XVII Tandis qu'ils [Ulysse et son serviteur Eumée] se livraient à cet échange de propos, un chien affalé là dressa la tête et les oreilles c'était Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien en vain, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion [Troie]. Les jeunes l'avaient longtemps pris pour chasser le lièvre, le cerf et les chèvres sauvages. Mais depuis le départ du maître, il gisait là sans soins, sur du fumier de bœuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense domaine. C’était là qu’était couché Argos, tout couvert de vermine. Or, à peine avait-il flairé l’approche de son maître, qu’il agita sa queue et replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus avant ; Ulysse, en le voyant, se détourna, essuyant une larme, vite, à l’insu d’Eumée ; après quoi il dit ces mots Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. » À ces mots, tu lui répondis ainsi, porcher Eumée Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner. Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes. Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent. Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. » À ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle où se trouvaient les nobles prétendants. Mais Argos n’était plus la sombre mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse après vingt ans d’absence. Sources bibliographiques du dossier et des textes Les Collections de l’Histoire n°24 La Méditerranée d’Homère. De la guerre de Troie au retour d’Ulysse, juillet-septembre Farnoux, Homère, le prince des poètes, éd. Gallimard Découvertes » n°555, Faure, La vie quotidienne en Grèce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, de Romilly, Homère, Presses universitaires de France Que sais-je ? » n°2218, de L’Iliade et l'Odyssée édition Larousse, Petits classiques » Publié ou mis à jour le 2020-01-18 102755
Jezza McMurphyModératueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Ven 4 Nov 2011 - 1614 Pièce de théâtre écrite et montée par Vincent Macaigne qui s'est inspiré de Hamlet de Shakespeare. Macaigne est réputé pour ses mises en scènes provocs, ici il malmène bien l'histoire de Hamlet tout en conservant l'esprit. Ca passe à Chaillot au Trocadéro, et ça va sûrement passer en province je sais qu'ils vont jouer à Orléans. Franchement j'ai adoré, c'est assez ouf, y a beaucoup de sexe et de violence autant verbale que physique, et c'est assez drôle aussi, parfois absurde. Faut quand même avoir une certaine approche du théâtre, parce qu'ils font des propositions osées, mais pour ceux que ça intéresse hésitez pas c'est une vraie expérience par contre c'est 3h30 avec entracte de 20 minutes mais on voit pas passer le temps. esthétiquement c'est très beau surtout la deuxième partie, et c'est bouscule vachementShad Les Cris 20 Messages 9723Date d'inscription 14/09/2011Sujet Re Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 Déc 2011 - 2059 jeposteunpeupourcomblerlevide-La pièce est fidèle a Hamlet ou les références ne se ressentent pas sur scène ?Jezza McMurphyModératueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Re Au moins j'aurais laissé un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 Déc 2011 - 2334 dans la trame ouais, pis c'est les mêmes personnages. Après c'est contemporain donc en gros quand tu regardes bah ça a rien à voir en fait, ça baise, ça frappe, ça gueule... enfin c'est
LE MEILLEUR DU FESTIVAL 2011 Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Posted by redaction on 30 juillet 2011 Commentaires fermés sur LE MEILLEUR DU FESTIVAL 2011 Au moins j’aurai laissé un beau cadavre Un splendide Vincent Macaigne, tout en fureur et en folie. Le très shakespearien Au moins j’aurai laissé un beau cadavre se jouait au Cloître des Carmes jusqu’au 19 juillet. Lire NOTRE ARTICLE Photos Christophe Raynaud de Lage Retrouvez-nous sur INFERNO, revue des scènes contemporaines SUR LE VIF Dernière du Vincent Macaigne… ATTENTE PATIENTE Dernière du Au moins j’aurai laissé un beau cadavre de Vincent Macaigne ce mardi 19 juillet 2011 vers 21 h. C’est la file d’attente devant le Cloître des Carmes de ceux qui n’ont pu avoir de billets. Certains sont là depuis 8 h. le matin ! Dînette, campement impromptu, bavardages… Le Cloître … Lire la suite → FESTIVAL D’AVIGNON Dernière du Beau cadavre de Macaigne Posted by redaction on 19 juillet 2011 Commentaires fermés sur FESTIVAL D’AVIGNON Dernière du Beau cadavre de Macaigne Au moins j’aurai laissé un beau cadavre. C’est la dernière ce soir 19 juillet du superbe Vincent Macaigne, au Cloître des Carmes h… En espérant qu’il s’arrête de pleuvoir ! Un des deux ou trois meilleurs spectacles du Festival, jusqu’à présent… Magistral et très shakespearien. Cf notre NOTRE ARTICLE AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE Un Hamlet d’appellation d’origine, furieusement élisabethain, par Vincent Macaigne Posted by redaction on 14 juillet 2011 7 commentaires VU Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / Jusqu’au 19 juillet / h. Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimées ! Et sa troupe, bande furieuse de comédiens sous speed, n’a rien à lui envier… Le Cloître des Carmes accueille … Lire la suite → SUR LE VIF Salut du Beau cadavre de Macaigne au Cloître des Carmes Posted by redaction on 14 juillet 2011 Un commentaire VU Ce Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, qui restera certainement comme l’un des meilleurs spectacles de cette 65e édition du Festival d’Avignon.. On le recommande absolument. Vidéo un petit aperçu de l’ovation qu’il a reçue ce 10 juillet dernier… VINCENT MACAIGNE L’Idiot vu de dos Posted by redaction on 8 juillet 2011 Commentaires fermés sur VINCENT MACAIGNE L’Idiot vu de dos FESTIVAL D’AVIGNON 2011. On y court Vincent Macaigne / Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Du 9 au 19 juillet / h. / Cloître des Carmes. Ci-dessus Extrait de L’Idiot vu de dos » VINCENT MACAIGNE aura laissé un beau cadavre Posted by redaction on 21 juin 2011 Un commentaire NOTRE CHOIX dans le programme du Festival Vincent Macaigne / AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE Vincent Macaigne est actuellement au Cloître des Carmes, en pleine répétition de sa pièce Au moins j’aurai laissé un beau cadavre » créée pour le prochain Festival d’Avignon. Vibrionnant, le jeune metteur en scène promet une vision … Lire la suite → 65e FESTIVAL D’AVIGNON Un entretien avec Vincent Macaigne Posted by redaction on 17 juin 2011 Commentaires fermés sur 65e FESTIVAL D’AVIGNON Un entretien avec Vincent Macaigne LES CHOIX DU BRUIT DU OFF Vincent Macaigne, actuellement en pleine répétition au Cloître des Carmes, évoque sa création 2011 pour le Festival d’Avignon, Au moins j’aurai laissé un beau cadavre », adaptée du Hamlet de Shakespeare, qu’il jouera du 9 au 19 juillet à relâche le 14 dans ce même Cloître des Carmes. … Lire la suite →
Si le cinéma Français existe par une centaine de films chaque année, il est bien entendu que dix ou douze seulement méritent de retenir l’attention des critiques et des cinéphiles, l’attention donc de ces Cahiers. » 2014 Année Truffaut. Exposition à la Cinémathèque de Paris, rétrospectives, célébration institutionnelle, reconnaissance générationnelle. Unanimité pour louer l’héritage d’un des pères fondateurs de la Nouvelle Vague. L’exposition de la Cinémathèque, riche de documents et émouvante par instants, s’achève pourtant par une séquence troublante la projection d’une vidéo où l’on voit de jeunes comédiens interpréter une scène de Truffaut, parler. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi nous les montre-t-on se montrer ? Ils jouent mal, n’ont rien à dire. La séquence est gênante. Leurs noms sont affichés la moitié ou presque sont des fils/fille de »…Garrel, Haenel, Bonitzer, etc. Le metteur en scène Vincent Macaigne adoubé par la critique pour son dernier spectacle au Théâtre de la ville de Parisest bien entendu de la partie. De quoi sont-ils le nom ? De l’héritage aux héritiers, il n’y a qu’un pas il est franchi, sans que personne ne sourcille. Cinéma, théâtre, média, même réseau, même processus de lutte des places quelle que soit la vacuité du propos et de la démarche. Mais finalement, est-ce si surprenant de voir le cinéma de Truffaut aboutir au conformisme creux et plat des années 2010 ? Le lyrisme et l’exploration du soi présents dans ses films ont préfiguré le délire égotique de la société du spectacle qui téléramise le cinéma comme les arts du spectacle. Où sont Jean Eustache, Philippe Garrel, scandaleusement absents, eux, de la rétrospective, les seuls à avoir travaillé le versant négatif de la naïveté truffaldienne ? Godard, à peine évoqué, leur brouille, ses raisons personnelles et artistiques, inexistante. Agnès Varda, Jacques Demy, et d’autres enfants cinématographiques de Truffaut, laissés de côté. Tous ces auteurs qui ont travaillé formellement l’héritage de Truffaut sont remplacés par une jeunesse déjà vieillie par les combats mondains. De l’exposition, je ne garde que ceci un objet fétiche qui n’a d’autre consistance qu’un plaisir vide et éphémère. Alors même que les portes étaient ouvertes, elles se referment sur la jeune arrière-garde française. Définitivement Godard, Garrel, Eustache. De 2014 à 1954. Cette année-là , Truffaut publie un article demeuré célèbre Une Certaine Tendance du Cinéma français. 60 ans plus tard, quelle boucle enchevêtre ce propos novateur à ce qui s’en est suivi? Quelle créativité le théâtre français a-t-il donné à voir dans une année marquée notamment par le Festival d’Avignon présidé par Olivier Py, le conflit des intermittents, le Festival d’Automne, et d’autres manifestations encore ? Je laisse de côté la question de savoir pourquoi le propos de Trufaut s’est finalement retourné contre lui, et comment, après Les 400 coups, il a pu reproduire le cinéma archaïque qu’il abhorrait. La force du texte, elle, reste intacte ; elle tient à l’absolue actualité du propos, mais presque en négatif. Truffaut oppose cinéma de texte et cinéma de metteur en scène, cinéma de la tradition et de la qualité » et cinéma d’auteur. Il écrit à un moment Eh bien je ne puis croire à la co-existence pacifique de la Tradition de la Qualité et d’un cinéma d’auteur.» La guerre que s’apprêtent à mener Truffaut et ses futurs-amis, c’est le refus de la Tradition et de la Qualité, cette position est irréconciliable. Et bien pourtant, 2014 a vu se poursuivre le processus inverse la fusion des deux et leur dilution réciproque. Je généralise, il y a bien entendu des exceptions à cela Hypérion de Marie-Josée Malis, Bit de Maguy Marin, et d’autres encore, mais elles sont reléguées à la marge. Je me souviens du “Py-être“ Festival d’Avignon 2014, son inconsistant théâtre du retour au texte». Comme si le salut pouvait venir d’une divine poétique qui suffirait à faire oeuvre. Des mots-valises entendus à foison, comme pour faire oublier que l’heureux élu posait les siennes absolument partout, et entendait que cela se voie. C’est donc cela Une certaine tendance du théâtre français. Mettre en avant le verbe pour s’exposer à la pleine lumière, au risque que le verbeux et le verbiage peinent à masquer les ambitions personnelles. Mais ce n’est pas tout car, comme l’écrit Truffaut Vive l’audace certes, encore faut-il la déceler où elle est vraiment. » L’adaptation de L’Idiot par Vincent Macaigne, par exemple, est-elle drapeau révolutionnaire ou sac plastique, effigie cynique de la société de consommation ? Où se trouvent la prise de risque véritable, la violence symbolique ? Peut-on croire à la subversion par les cris, par le cru, par une débauche d’images et de moyens… quand c’est peut-être en réalité la subvention qui est recherchée, qui se trame, qui se joue derrière ces appareils ? Poursuivons avec Truffaut Le trait dominant du réalisme psychologique est sa volonté anti-bourgeoise. Mais qui sont Aurenche et Bost, Sigurd, Jeanson, Autant-Lara, Allegret, sinon des bourgeois, et qui sont les cinquante mille nouveaux lecteurs que ne manque pas d’amener chaque film tiré d’un roman, sinon des bourgeois ? » Il suffit de remplacer ces noms par ceux de la nouvelle génération ». La bourgeoisie, c’est la reproduction sociale, par le capital, les codes, le réseau, la culture ; la reproduction d’idées, par le conformisme. C’est la lutte des places, peu importe ce qu’on y fait, ce qu’on y dit il faut en être. Que propose le jeune metteur en scène Sylvain Creuzevault comme pensée politique dans Le Capital ? La déconstruction permanente rire de tout pour éviter de penser quoi que ce soit. Rire entre soi de références communes, ni approfondies, ni complexifiées. Et que dire de “Répétition” de Pascal Rambert ? Là encore, la déconstruction comme cache-misère, comme jeu de miroirs, et peu importe s’il ne reflète rien d’autre que le vide. La tentative initiée par Philippe Quesne de mettre en scène l’enfance dans Next Day ? Mais où sont donc les enfants de Nanterre, ceux qu’on trouverait par exemple dans les écoles de la ville ? Nous avons des apothicaires qui font leurs comptes au lieu d’artistes capables de nous aider à penser le monde contemporain. Dans une société en crise, où sont les marginaux, les délaissés, les exclus ? On a beau chercher, on ne les voit pas. Il est plus que temps d’ouvrir la scène et les théâtres aux acteurs sociaux, aux précaires, aux enfants, aux personnes issues de l’immigration, à tous ceux qui n’appartiennent pas au monde de la culture Quelle est donc la valeur d’un cinéma anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ?» demande Truffaut. Quelle est donc la valeur d’un théâtre anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ? Des portes sont ouvertes en 2014, certaines oeuvres ont marqué les esprits celles d’Angélica Liddell, Pippo Delbono, Roméo Castellucci, Matthew Barney, William Forsythe, proposé un dispositif radical, à la mesure des enjeux contemporains. En 2015, il faudra creuser ce sillon. Car il vient de loin, et ne date pas d’aujourd’hui sur mon fil d’actualité Facebook, un ami renvoie au blog de Pierre Assouline qui retranscrit sa discussion avec Mickael Lonsdale. Ce dernier évoque Beckett, qui avait déjà perçu cet enjeu à l’époque Après sa mort, j’ai relu tout ce qu’il a écrit. J’ai compris qu’il ne parlait que des pauvres, des fous, des clodos, des détraqués, des rejetés de la société, alors que depuis des siècles, le théâtre nous faisait vivre certes des situations tragiques mais auprès de rois, de puissants. Sans son humour, ce serait intenable. Sa compassion pour l’humanité est incroyable. Je l’ai bien connu dans sa vie privée discrètement, il aidait les gens, les secourait lorsqu’ils étaient malades. Sa femme l’ayant fichu dehors à cause de leurs disputes, il vivait dans une maison de retraite tout près de chez lui ; mais quand elle est morte, il a préféré rester parmi mes semblables » disait-il, au lieu de rentrer chez lui. Jusqu’à la fin, il faisait les courses pour un couple qui ne pouvait plus se déplacer. La générosité de cet homme ! Dès lors que l’on essaie de sauver les gens, c’est de l’ordre de l’amour, donc Dieu est là . Mais de tout cela, on ne parlait pas en marge des répétitions. Pourtant j’ai créé Comédie dont on peut associer la diction à celle des monastères. Recto tono ! Une vitesse de mitrailleuse ! Sans inflexion ni psychologie. Une machine ! Même si son inspiration pouvait être picturale, le Caravage surtout qu’il allait voir en Allemagne. En attendant Godot est né de la vision d’un tableau. Pour le reste, Beckett c’était saoûlographie totale. » / Sylvain Saint-Pierre – Tadorne Étiquettes Angelica Liddell, Maguy Marin, Marie-José Malis, Pippo Delbono, Roméo Castellucci, Sylvain Crevezault, Vincent Macaigne, William Forsythe Pourquoi n’écris-tu plus sur le Tadorne ? ». Parce que le théâtre ne me donne plus la parole »… Depuis la rentrée le processus avait déjà commencé au festival d’Avignon, génération Py, je suis un spectateur passif, en attente d’une expérience qui ne vient pas. Je ressens un fossé, un gouffre, entre des gestes artistiques verticaux et ma capacité à les accueillir, avec mes doutes, mes forces et mes questionnements. Je reçois des propos qui ne me sont pas adressés, juste pensés pour un microcosme culturel qui adoube, exclut, promeut. A lui seul, il a souvent été public d’un soir…notamment lors du festival de création contemporaine Actoral à Marseille. Ce que j’y ai vu m’est apparu désincarné, hors de propos parce que sans corps. Le spectacle dit vivant » s’est révélé mortifère le rapport au public n’est plus LA question. Il y a bien eu le metteur en scène japonais Toshiki Okada avec Super Premium Sof Double ». Son écriture où se mêlent mouvements et mots est une avancée pour relier corps et pensée visant à nous décrire l’extrême solitude des travailleurs japonais qui trouvent dans les supermarchés ouverts la nuit de quoi puiser l’énergie d’un espoir de changement. Je suis resté longtemps attaché à ces personnages à priori automatisés dans leurs gestes, mais où se nichent des interstices où la poésie prend le pouvoir. Il y a bien eu La noce » de Bertolt Brecht par le collectif In Vitro emmené par Julie Deliquet au TGP dans le cadre du festival d’Automne à Paris. Une table, un mariage, une famille et des amis. C’est magnifiquement joué, incroyablement incarné pour décrire cette époque les années 70 où la question du corps était politique. Mais une impression de déjà vu Gwenaël Morin, Sylvain Creuzevault me rend trop familier avec le jeu des acteurs pour que j’y voie un théâtre qui renouvellerait sa pensée. Il y a eu Vincent Macaigne avec “Idiot! parce que nous aurions dû nous aimer“, chouchou des institutions et de la presse depuis son dernier succès à Avignon. À peine arrivé au Théâtre de la Ville à Paris, le bruit est une violence. Vincent Macaigne et ses acteurs s’agitent dans le hall et dans la rue. Les mégaphones nous invitent à fêter l’anniversaire d’Anastasia, l’une des héroïnes de L’idiot » de Fiodor Dostoïevski. En entrant dans la salle, nous sommes conviés à monter sur scène, pour boire un verre »…Ainsi, le public est chauffeur de salle, réduit à un élément du décor. Il règne une ambiance insurrectionnelle quelques spectateurs sont sur scène tandis qu’un acteur le Prince observe, immobile, illuminé par un faisceau de lumière. C’est fascinant parce que le sens du théâtre s’entend. Mais cette force va rapidement s’épuiser. Parce que Vincent Macaigne s’amuse comme un gosse à qui l’on aurait donné tout l’or du monde ici, l’argent public coule à flot pour transposer cet Idiot en évitant de passer par la case politique. Car il n’a aucun sens politique on se casse la gueule pour faire diversion genre humour plateau de télé, on gueule pour habiter les personnages, on noie le propos dans une scénographie d’un type parvenu au sommet parce que les professionnels culturels sont aveuglés par le pouvoir de la communication. Macaigne leur rend bien tout respire la vision d’un communicant. Jusqu’à cette scène surréaliste à l’entracte où, face au bar, il pousse un caisson tandis que se tient debout le Prince. Macaigne pousse…invite le public à applaudir mais qui ne répond pas. La scène aurait pu faire de l’image, mais Macagine est pris à son propre piège il fait du très mauvais théâtre de rue. Mais qu’importe, le jeune public et une classe sociale branchée y trouvent leur compte le théâtre peut aussi faire du bruit et de l’image, célébrer le paraître et la vacuité de l’époque. On se perd très vite dans les personnages parce que l’effet prend le pas sur la relation souvent réduite à un geste, une interpellation, parce que les dialogues sont à l’image d’un fil de discussion sur Facebook. Avec Vincent Macaigne, le théâtre est un produit de surconsommation. C’est pathétique parce que les acteurs se débattent en gueulant et que cela ne fait jamais silence; parce que Macaigne se fait une étrange conception du public à son service. C’est pathétique parce que ce théâtre du chaos ne crée aucun désordre il profite juste de nos errances. Il y a bien eu Impermanence » du Théâtre de l’Entrouvert, spectacle dit jeune public » co-diffusé par le Théâtre Massalia et la Criée de Marseille. Dans la salle, une fois de plus, beaucoup de professionnels. Il y a très peu d’enfants. Au cœur de la Belle de Mai, il n’y a aucune famille de ce quartier très populaire. Jeune public ou pas, la fracture sociale est la même. Le théâtre dit contemporain ne s’adresse plus au peuple. S’adresse-t-il seulement aux enfants alors que mon filleul de 9 ans ne voit pas toute la scène parce qu’il est trop petit le théâtre ne dispose d’aucun coussin pour lui? La feuille de salle est un texte très hermétique à l’image d’une pièce qui reprend tous les poncifs de la création contemporaine. Au cours de ce voyage théâtral sans but, l’artiste évoque la perte de sens » on ne saurait mieux écrire. Ici se mélangent musique vrombissante, images, numéro allégé de cirque, marionnette inanimée. Tout est mortifère à l’image d’un pays pétrifié dans la peur de faire. Toutes les esthétiques sont là pour satisfaire les programmateurs. C’est décourageant de constater que les logiques de l’entre soi sont maintenant imposées aux enfants. Dans ce paysage morose, il y a une lueur d’espoir. Elle vient d’un metteur en scène, Jacques Livchine, qui répond José-Manuel Gonçalvès, directeur du 104 à Paris après son interview dans Telerama. Un paragraphe a retenu mon attention Il y a quelque chose qui ne va pas dans le théâtre, il n’y a pas de projet commun, rien ne nous relie les uns les autres, On est dans le chacun pour soi, le ministère de la Culture est incapable de nous donner le moindre élan. Les petites sources de théâtre ne deviennent pas des ruisseaux ou des rivières qui alimenteraient un grand fleuve, non, c’est le marché libéral, la course aux places, aux contrats, les symboles se sont envolés, nous sommes tous devenus des petits boutiquiers comptables. Il faudrait se mettre tous ensemble pour dire qu’on en a marre, qu’il faut que nos forces s’additionnent pour une seule cause, celle de retrouver “la fibre populaire”. On a besoin d’un défi collectif, le théâtre ne doit plus s’adresser à un public, mais à la ville toute entière. » Ce défi ne se fera pas avec le ministère de la Culture et ses employés obéissants. Il se fera à la marge, par la base, par un long travail de réappropriation de l’art par ceux qui veulent que la relation humaine soit au centre de tout. Les théâtres subventionnés ont depuis longtemps abandonné ce centre-là pour jouer à la périphérie afin de maintenir leurs pouvoirs et leurs corporatismes. Pascal Bély – Le Tadorne. Étiquettes Julie Deliquet, Toshiki Okada, Vincent Macaigne Trois années après la crise des subprimes, trois artistes du Festival d’Avignon s’emparent du sujet pour en restituer leur vision Nicolas Stemann Les contrats du commerçant, une comédie économique», Thomas Ostermeier Un ennemi du peuple» et Bruno Meyssat 15%». Premier épisode avec Nicolas Stemann pour la représentation la plus chère après celles de la Cour d’honneur entre 29 et 36 €; à ce prix-là , il reste encore des places. Il s’avance sur la scène pour nous prévenir la pièce est longue un compteur de pages trône sur le plateau, bloqué à 99 et il n’est pas nécessaire de lire en continu les surtitres effectivement, le texte dElfriede Jelinek est une interminable logorrhée verbale à propos des conséquences de la spéculation financière sur l’économie réelle. Nicolas Stemann précise que nous pouvons quitter les gradins de la cour du Lycée Saint-Joseph pour nous désaltérer au bar et visionner “les contrats”. Manière élégante pour définir ce spectacle comme une installation. Ces principes de précaution étant posés, la pièce peut débuter. Feuillets à la main, les acteurs égrènent le texte tout en le ponctuant de différentes performances. Le mistral s’invite pour faire voler ce texte soporifique en éclats de papier. Les corps des acteurs en disent bien plus que les mots qui défilent tels des cours de la bourse sur les chaines d’information. La succession de performances met en scène les ravages d’un système financier hors de contrôle sur la vie d’un couple de retraités. Je m’ennuie très vite comme si ces images, même métaphoriques, m’étaient familières. En effet, la danse contemporaine et les arts plastiques véhiculent les symboles du corps marchand» depuis longtemps sans faire explicitement référence à la crise financière. À cet instant, ce théâtre-là n’invente rien. Tout au plus recycle-t-il des procédés scéniques au profit d’un texte bien heureux d’être ainsi valorisé! L’absence de dramaturgie provoque la farce, malgré de belles images» de corps ensanglantés, de corps crucifiés à la dérive et de scènes de boulimie de billets de banque qui tournent au vomi… Lassé, je prends la tangente vers le bar où le prix des consommations n’a rien à envier à ceux pratiqués sur la Place de l’Horloge. On y discute, mais de quoi? Des spectateurs naufragés couverture sur les épaules errent dans le jardin, mais vers où? Étrange image que ces attroupements comme si le besoin de lien social prenait le pas sur les performances! Est-ce une métaphore de notre inconscience face à la crise? Je décide de ne pas regagner ma place. Je me positionne à l’entrée du couloir entre scène et jardin, tel un observateur attentif pour ne rien perdre de mon regard critique. Situation totalement inédite en vingt ans de fréquentation du Festival! Je savoure cette liberté… C’est alors que Vincent Macaigne metteur en scène d’un Hamlet décapant lors de l’édition de 2011 du Festival s’insurge dans les gradins. Il veut stopper la pièce. De ma place, je comprends très vite que c’est un jeu de rôles calculé. Il finit par monter sur le plateau. La scène est assez pathétique désinvolte, il semble découvrir le texte. Mon attention est détournée par un enfant comédien» précédemment déguisé en superman qui quitte le plateau par les coulisses. C’est la fille de Vincent Baudriller, directeur du Festival d’Avignon. Ainsi, la farce tourne vite à la mise en scène d’un milieu qui jouit du désordre généré par la crise ici symbolisé par l’éclatement de la représentation où la performance et les arts plastiques prennent le pouvoir sur la dramaturgie. Aucun système de pensée n’émerge de ce théâtre, tout au plus une amusante dynamique d’un jeu de rôles» où le spectateur non averti ignore des enjeux par quel processus cet enfant est-il arrivé sur scène? Que se joue-t-il entre Vincent Macaigne, Nicolas Stemann et la Direction sachant que le lendemain, on me dit que Stanislas Nordey, artiste associé en 2013 du Festival, endossera le rôle?. Il y a dans ces contrats» bien d’autres transactions» et d’autres comédies économiques» où le public n’est finalement qu’une variable d’ajustement ses déplacements sont même orchestrés à des fins de mise en scène fuite au-dehors ou vers le bar; qu’importe !. Au Théâtre des Idées, événement programmé au sein du Festival, Clémence Hérout rapporte dans son blog l’intervention d’Alain Badiou Le théâtre représenterait ainsi la tension entre transcendance et immanence de l’idée». Ce soir, nous en sommes très loin. Infiniment loin. Comme si la crise de 2008 avait réussi à faire plonger certains artistes joliment subventionnés dans la mise en scène du cynisme avec une esthétique irréprochable pour amuser le bourgeois à défaut d’inviter le peuple à réfléchir sur son avenir. Pascal Bély, Le Tadorne. Les contrats du commerçant, une comédie économique» de Nicolas Stemann au Festival d’Avignon du 21 au 26 juillet 2012. Étiquettes Alain Badiou, Nicolas Stemann, Vincent Baudriller, Vincent Macaigne Ce fut le succès du dernier Festival d’Avignon. Une oeuvre rare. Le Théâtre National de Chaillot à Paris l’accueille du 2 au 11 novembre 2011 avant une tournée jusqu’en février 2012 Grenoble, Mulhouse, Douai, Orléans, Nantes, Luxembourg, Valenciennes. Retour d’Avignon… Cela devait arriver. Non que cela fut prévisible, mais attendu. Depuis quelques jours, il se trame un drame derrière les murs du Cloître des Carmes au Festival d’Avignon. Après Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne d’après Hamlet» de William Shakespeare, de nombreux spectateurs semblent sonnés par cette proposition qui dépasse l’entendement. Je n’ai pas pleuré. Je me suis même amusé avec le chauffeur de salle. Fini l’attente. Le théâtre est ouvert dès notre installation. Sur le gazon bien amoché et boueux de la scène, un homme harangue la foule avec une chanson débile. Il invite le public à monter sur le plateau. Les jeunes ne se font pas prier. Et ça dure…La caste journaliste vieillissante se demande avec inquiétude comment cela va finir. Cet espace intermédiaire entre théâtre et réalité en dit long sur les intentions de Macaigne il faut nous mettre en condition, en assemblée. Quitte à se foutre de notre gueule. Je n’ai pas pleuré. J’ai juste tremblé pour Hamlet. Depuis le temps, je m’habitue à sa folie. Mais ce soir, c’est tout un système qui devient fou. Le corps du père gît encore dans une fosse ouverte d’eau boueuse tandis que le mariage de Claudius avec la mère d’Hamlet tourne à la farce populaire d’une émission pour temps de cerveau indisponible. Nous rions à notre décadence. La boue est notre merdier. Les personnages se dépatouillent pour exister dans ce décor de terre piétinée, d’arrière-cour de salle d’attente d’entreprise de communication, de logement précaire en tôle et verre probablement dessiné par le metteur en scène institutionnalisé et friqué Fréderic Fisbach, présent au Festival avec Juliette Binoche, actrice squelettique. Comment comprendre la tragédie d’Hamlet si l’on ne pose pas le contexte dans lequel elle interagit? Vincent Macaigne ne s’attarde pas beaucoup sur le spectre, réduit à un furet empaillé. Inutile de s’accrocher à l’au-delà . Ici bas, suffit. Les mythes commencent sérieusement à nous emmerder. Hamlet n’est pas fou, il souffre. Mais comment un tel système politique peut-il entendre la souffrance? Il est décalé. Inaudible. Totalement inaudible. À devenir dingue. D’ailleurs, ils gueulent tous pour se faire comprendre. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Car je n’ai pas tardé à faire un lien cette scène est notre Europe, notre boueux pays de France où un saltimbanque au pouvoir transforme l’art en bouillon de culture… Cette scène est dégueulasse. Ils puent tous la mort. Cela gicle de partout. Comme un corps institutionnel agonisant, épuisé par la traîtrise aux idéaux, mais encore vivant, car le cynisme leur donne l’énergie vitale d’organiser le chaos pour le maîtriser à leur profit. Hamlet n’est pas fou il lutte pour sa chair….Mais le système va l’emporter. Ne reste que le théâtre. Entracte. Hamlet reprend la main. Installe un théâtre où il met en scène son enfance. Aux origines. Qu’a vu Hamlet qu’il n’aurait pas dû voir? Mais cette mise en abyme ne résiste pas. Le théâtre se fond dans le système politique jusqu’en épouser les jeux comment ne pas penser à la nomination controversée d’Olivier Py à la tête du Festival d’Avignon en 2014 ?. Je n’ai toujours pas pleuré. Je me suis immobilisé. Face à tant de beauté apocalyptique. La folie du Royaume et sa déchéance emportent le décor du Cloître des Carmes balayé par un château fort gonflable prêt à nous sauter à la gueule. Notre Europe forteresse est une bâche rustinée maculée du sang des corps des migrants. Car le théâtre de Macaigne, c’est de la chair à canon contre le pouvoir, offerte par des acteurs jusqu’au-boutistes qui donnent l’impression qu’ils pourraient mourir sur scène. Macaigne ne disserte plus. Il convoque un théâtre d’images, quasiment chorégraphique pour repenser l’Europe, il faut organiser nous-mêmes le chaos, et arrêter de s’accrocher à des mythes empaillés. À partir de ses décombres, nous reconstruirons, torche à la main. Vincent Macaigne pose un acte celui de MONTRER, alors que nous sommes saturés d’analyses et de paroles. Il n’a probablement rien de plus à dire que ce qui a déjà été dit. Or, à l’heure où le chaos s’installe, qui sait aujourd’hui montrer en dehors des visions molles… Et si resentir l’image théâtrale était une forme de pensée? Je me lève pour applaudir. Où est Vincent Macaigne ? Peut-être dégueule-t-il. Pascal Bély, Le Tadorne. Le regard de Francis Braun. Il faut, c’est un ordre, être témoin de ce Miracle. Il faut participer à ces heures de liberté jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indéfinissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» d’après Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le Cloître des Carmes, lieu du Sang versé, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les délires. Il faut le voir vivre d’une façon différente il a été investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiosités baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fané avec eau croupissante. Nous sommes conviés par un chauffeur de salle pour une cérémonie joyeuse et terrible. On hésite entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’année ; on se demande à quelle sauce on sera trempés…les gens descendent, des gradins sur la scène, commencent à danser…on attend et ce sera tout à la fois. Ce soir, Hamlet revisité va devenir L’?uvre Théâtrale universelle d’un mec imprévisible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose à la fois de sa folie et de son délire. On le sait intelligent, désarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit…ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons être assis, rivés à nos fauteuils, bloqués hilares, sidérés et ébahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement débridé et contrairement au slogan néon posé en enseigne sur le mur d’en face …il y aura pas de miracles ce soir »…Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir… C’est Hamlet, lui, sa famille, son trône, son palais qui nous sont racontés, mais c’est aussi la Tragédie de ce Prince du Danemark revisitée sur un gazon piétiné, semé d’embûches irréparables. C’est une vie de crime intemporelle relatée sur un champ dévasté. C’est hier et aujourd’hui sang mêlé, c’est une Ophélie en pleine inquiétude, c’est une mère qui n’en peut plus de posséder ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaînée à notre actualité qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloître ouvert à toutes les Folies. Folies de la mise en scène tour à tour explosive, sereine, calme ou désespérée. Folies des lumières, soudainement crépusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales…Le cauchemar ou le rêve partent en fumée…des réelles fumées nous enveloppent ponctuellement. Les comédiens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes à chaque seconde secouée de sentiments différents. Nous sommes déstabilisés, dérangés, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se déversent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarné par des comédiens incroyables. Nous sommes happés, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le présent. C’est à la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et après Pina…il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissé par Vincent Macaigne. dans les murs du Cloître des Carmes…. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naît ce soir à nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mérite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive…. Proclamons-le …Notre Nouveau Prince de Hambourg, crions haut et fort…Vive LE PRINCE et vive sa folie. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon… Francis Braun, Le Tadorne. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne. Tournée ici. Étiquettes Vincent Macaigne Il faut, c’est un ordre, être témoin de ce Miracle. Il faut participer à ces heures de liberté jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indéfinissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» d’après Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le Cloître des Carmes, lieu du Sang versé, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les délires. Il faut le voir vivre d’une façon différente il a été investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiosités baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fané avec eau croupissante. Nous sommes conviés par un chauffeur de salle pour une cérémonie joyeuse et terrible. On hésite entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’année ; on se demande à quelle sauce on sera trempés…les gens descendent, des gradins sur la scène, commencent à danser…on attend et ce sera tout à la fois. Ce soir, Hamlet revisité va devenir L’oeuvre Théâtrale universelle d’un mec imprévisible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose à la fois de sa folie et de son délire. On le sait intelligent, désarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit…ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons être assis, rivés à nos fauteuils, bloqués hilares, sidérés et ébahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement débridé et contrairement au slogan néon posé en enseigne sur le mur d’en face “il y aura pas de miracles ce soir»…Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir… C’est Hamlet, lui, sa famille, son trône, son palais qui nous sont racontés, mais c’est aussi la Tragédie de ce Prince du Danemark revisitée sur un gazon piétiné, semé d’embûches irréparables. C’est une vie de crime intemporelle relatée sur un champ dévasté. C’est hier et aujourd’hui sang mêlé, c’est une Ophélie en pleine inquiétude, c’est une mère qui n’en peut plus de posséder ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaînée à notre actualité qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloître ouvert à toutes les Folies. Folies de la mise en scène tour à tour explosive, sereine, calme ou désespérée. Folies des lumières, soudainement crépusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales…Le cauchemar ou le rêve partent en fumée…des réelles fumées nous enveloppent ponctuellement. Les comédiens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes à chaque seconde secouée de sentiments différents. Nous sommes déstabilisés, dérangés, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se déversent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarné par des comédiens incroyables. Nous sommes happés, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le présent. C’est à la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et après Pina…il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissé par Vincent Macaigne. dans les murs du Cloître des Carmes…. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naît ce soir à nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mérite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive…. Proclamons-le “Notre Nouveau Prince de Hambourg”, crions haut et fort “Vive LE PRINCE et vive sa folie”. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon… Francis Braun, Le Tadorne. A lire le regard de Pascal Bély. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne au Festival d’Avignon du 9 au 19 juillet 2011. Étiquettes Vincent Macaigne
au moins j aurai laissé un beau cadavre